Rechercher
Rechercher

À La Une - enquête

Affaire Ghosn : les regards se tournent vers les finances de Renault-Nissan

L'homme d'affaires franco-libano-brésilien, limogé de la présidence de Nissan et de celle de Mitsubishi mais toujours officiellement PDG de Renault, dément que ses dispositions salariales aient enfreint la moindre loi, comme l'a dit son avocat japonais à des médias.



L'homme d'affaires franco-libano-brésilien Carlos Ghosn lors d'une interview avec Reuters à Tokyo, au Japon, le 28 octobre 2015. REUTERS/Toru Hanai/File Photo

Des dirigeants de l'alliance entre Renault et Nissan, dont l'actuelle secrétaire générale du Conseil d'administration de Renault Mouna Sepehri, ont travaillé en 2010 sur un plan avorté visant à verser au PDG Carlos Ghosn une partie de ses rémunérations dues au titre de ses fonctions chez Nissan par le biais de la holding néerlandaise de l'alliance, montrent des documents vus par Reuters.

Les revenus différés de l'homme d'affaires franco-libano-brésilien chez Nissan sont au cœur des accusations des enquêteurs japonais sur l'homme fort de l'alliance, incarcéré pour de ne pas avoir déclaré 43 millions de dollars (environ 38 millions d'euros) de rémunérations pour les années 2010-2015, organisées pour être versées ultérieurement.
Renault n'a pas donné suite aux demandes de commentaires de la part de Mouna Sepehri sur le projet envisagé.

Carlos Ghosn et Greg Kelly, l'administrateur de Nissan accusé d'être son complice, restent tous les deux en prison au Japon et n'ont par conséquent pas eu l'occasion de se défendre publiquement. Carlos Ghosn, limogé de la présidence de Nissan et de celle de Mitsubishi mais toujours officiellement PDG de Renault, dément que ses dispositions salariales aient enfreint la moindre loi, comme l'a dit son avocat japonais à des médias.

Dans une réponse écrite envoyée à Reuters mardi soir, Renault a déclaré que "Greg Kelly a consulté plusieurs personnes chez Renault et Nissan afin de savoir s'il était légalement possible qu'une partie de la rémunération du CEO soit payée par RNBV correspondant au temps qu'il passait à travailler sur les synergies de l'Alliance".

Le groupe au losange lui a répondu "qu'une rémunération versée par RNBV au CEO devrait être rendue publique en France", ajoute-t-il dans sa déclaration. "A la connaissance de Renault, ce projet n'a jamais été mis en œuvre."


(Lire aussi : Nissan, sous pression de Renault, échoue à choisir un successeur à Ghosn)


En 2017, face à l'accumulation des revenus différés de Carlos Ghosn, des banquiers de Renault-Nissan ont élaboré des schémas visant à verser plusieurs millions d'euros de bonus additionnels, sans communication publique, à Carlos Ghosn et à d'autres dirigeants de l'alliance via une société de services aux Pays-Bas.

Parmi les dirigeants inclus dans des courriels et des réunions sur le projet figurent l'actuel directeur général adjoint de Renault, Thierry Bolloré, Mouna Sepehri et l'actuel directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, selon les documents vus par Reuters.

Renault a déclaré que ses dirigeants n'avaient pas piloté le projet, mais confirmé que la société de conseil Ardea Partners avait travaillé, comme financial advisor, "sur de nombreux sujets corporate pour RNBV." "Il y a eu sur certains sujets des échanges avec certains dirigeants de Renault et Nissan, dont M. Saikawa, M. Bolloré et Mme Sepehri", a ajouté le constructeur français.
Les sociétés ont refusé de donner accès aux dirigeants cités pour faire un commentaire.

A la dernière Assemblée générale de Renault, le 15 juin, Carlos Ghosn avait publiquement démenti les informations de Reuters révélant, deux jours plus tôt, l'existence du schéma des bonus. Celui-ci a été abandonné peu après, montrent des factures et des courriels.

Nissan, qui exhorte Renault à ouvrir une enquête conjointe sur les finances de l'alliance, veut aussi réexaminer la décision récente de créer une nouvelle fondation en Suisse.

Dans une résolution en date du 26 septembre, le Conseil d'administration de Renault-Nissan avait donné son feu vert à un transfert de 30 millions d'euros à l'organisation, montrent les documents. Mais ce transfert a été annulé après l'arrestation de Carlos Ghosn à Tokyo, le 19 novembre, ont dit deux sources.




Lire aussi 

Renault dément toute divergence au sein du CA sur Carlos Ghosn

La France commence-t-elle à préparer l’après-Ghosn chez Renault ?

La demande de remise en liberté de Carlos Ghosn rejetée

Carlos Ghosn inculpé : que risque-t-il?

Ghosn a minoré une partie de ses revenus en connaissance de cause, selon une source proche du dossier

Dans son pays d'origine, nombreux sont ceux à afficher leur soutien à Carlos Ghosn, le "phénix libanais"

"Quand on a le profil de Ghosn, on a par définition beaucoup plus d'ennemis"

Des dirigeants de l'alliance entre Renault et Nissan, dont l'actuelle secrétaire générale du Conseil d'administration de Renault Mouna Sepehri, ont travaillé en 2010 sur un plan avorté visant à verser au PDG Carlos Ghosn une partie de ses rémunérations dues au titre de ses fonctions chez Nissan par le biais de la holding néerlandaise de l'alliance, montrent des documents vus par ...

commentaires (4)

Je voudrais bien voir si c'était un chinois ils auraient fait pipi dans leur culotte

Eleni Caridopoulou

00 h 17, le 20 décembre 2018

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Je voudrais bien voir si c'était un chinois ils auraient fait pipi dans leur culotte

    Eleni Caridopoulou

    00 h 17, le 20 décembre 2018

  • Nissan et Mitsubishi sont pour le Japon, ce que Renault et Citroën sont pour la France... Il s'agit d'un symbole très fort, pour toute la fierté de japonaise. C'est toute la puissance de l'état avec ses ramifications au sein de l'appareil étatique, la justice, les politiques et les milieux industriels sont engagés dans ce combat pour récupérer à tout prix, ce qu'ils considèrent désormais leur fierté nationale. Carlos Gosn au milieu de cette bévue japonaise rame. C'est injuste et malhonnête de la part des japonais. Où étaient ils quand leurs deux symboles nationaux Nissan et Mitsubishi étaient en péril ? N'y a-t-il pas d'autres manières de remercier un génie industriel ?

    Sarkis Serge Tateossian

    20 h 28, le 19 décembre 2018

  • DE LA REVANCHE NIPPONE !

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    19 h 18, le 19 décembre 2018

  • On comprend pas bien , c'est l'avocat de Carlos Ghosn qui prétend que son client a enfreint les lois et Carlos qui le dément ??? C'est sûr que cet avocat défend bien Carlos Ghosn. Et après on viendra nous dire qu'il ne peut pas y avoir de théorie du complot au Japon, pays intégre et au dessus de tout soupçon ? Voilà comment ces systèmes vous adulent et finissent par vous moudre.

    FRIK-A-FRAK

    19 h 18, le 19 décembre 2018

Retour en haut