Le gouvernement français est à la recherche de candidats pour succéder éventuellement à Carlos Ghosn à la tête de Renault, ont dit des sources à Reuters, alors que certains administrateurs du constructeur français ont exprimé des doutes sur le maintien du PDG, détenu au Japon depuis le 19 novembre.
Réuni hier, le conseil d’administration de Renault a pris connaissance de certains éléments de l’enquête de Nissan, qui a conduit à l’arrestation surprise de Carlos Ghosn, inculpé lundi au Japon pour avoir minoré de près de moitié entre 2010 et 2015 ses revenus au Japon. Si le constructeur japonais a évincé Carlos Ghosn de sa présidence trois jours après son arrestation, Renault l’a en revanche officiellement maintenu à son poste de PDG, tout en installant une direction provisoire, et a confirmé cette décision hier. Durant cette réunion de cinq heures, plusieurs membres du conseil d’administration emmenés par Cherie Blair ont cependant commencé à exprimer leur impatience face à cette position, ont indiqué à Reuters deux personnes informées des débats. « Ce qu’elle a dit, de fait, c’est qu’on ne peut pas rester éternellement dans cette situation », a dit l’une des sources au sujet de Mme Blair. Un porte-parole de Renault a dit ne pas pouvoir s’exprimer sur les délibérations du conseil d’administration. Les responsables français ont commencé à dresser une liste de candidats possibles pour remplacer Carlos Ghosn, ont également indiqué trois sources proches du constructeur. Didier Leroy, vice-président exécutif de Toyota, va faire partie des pistes envisagées, a précisé l’une des sources. « Il n’y a rien d’officiel pour le moment mais le gouvernement travaille sur une liste », a ajouté la source. L’État français est le premier actionnaire de Renault avec une participation de 15 %.
Deux autres administrateurs indépendants et des représentants du personnel de Renault ont fait écho aux propos de Cherie Blair lors de la réunion d’hier, ont dit deux sources. Certains ont aussi émis des critiques sur la gestion de la crise par la direction de Renault, dont l’alliance avec Nissan et Mitsubishi est fragilisée depuis l’arrestation de M. Ghosn.
Source : Reuters