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À La Une - Syrie

"Peur immense" à Idleb

"Je crains que nous ne soyons sur le point de connaître la crise la plus catastrophique de notre guerre", alerte Munzer Al-Khalil, le chef des services de santé de la province.

Des manifestants brandissant le drapeau de la révolution syrienne, le 7 septembre 2018 à Idleb. Photo AFP / Zein Al RIFAI

La "peur est immense" parmi les habitants et le personnel médical dans la région d'Idleb en Syrie où se profile une opération militaire de Damas pour reprendre l'ultime bastion rebelle, alerte le chef des services de santé de la province. 
"Je crains que nous ne soyons sur le point de connaître la crise la plus catastrophique de notre guerre", a expliqué Munzer Al-Khalil dans un entretien donné à l'AFP à Genève tard vendredi. Ce chirurgien orthopédiste est venu en Suisse pour exhorter les diplomates et les responsables des Nations Unies à agir pour éviter une "catastrophe". 

Contrôlée depuis 2015 par un éventail de groupe rebelles et jihadistes, cette province abrite trois millions de personnes, dont la moitié sont des déplacés venus d'autres régions selon l'ONU. 
Une opération militaire majeure constituerait un cauchemar humanitaire puisqu'il n'y a plus de territoire rebelle à proximité où les civils pourraient être évacués. 
Samedi, la Russie a mené les raids aériens les plus intenses contre la province depuis que le régime syrien a menacé il y a un mois de lancer l'assaut pour la reprendre, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). 


(Lire aussi : Bombardements intensifs contre Idleb, après l'échec du sommet de Téhéran)


Exode massif 
Munzer Al-Khalil a observé une hausse des attaques contre les hôpitaux d'Idleb, dont deux ont eu lieu la semaine dernière.
"Quand ils décident de reprendre une zone, ils attaquent d'abord les hôpitaux", signale-t-il. "J'ai peur que cela ait déjà commencé".
Le médecin craint que le régime ait recours à des armes chimiques à Idleb mais appréhende aussi "les attaques (conventionnelles) qui ciblent des endroits indispensables et souvent bondés comme les marchés, les écoles et les hôpitaux". 

Les Nations Unies estiment qu'une offensive militaire à Idleb pourrait forcer 800.000 personnes à fuir, ce qui constituerait l'un des plus grands déplacements de population depuis le début du conflit il y a sept ans. 
Munzer Al-Khalil redoute un exode massif de déplacés vers la Turquie, avec le risque qu'ils se retrouvent coincés entre les troupes syriennes et une frontière fermée. "J'ai peur que des gens meurent en tentant de passer" la frontière, dit-il.

La menace d'une attaque influence aussi la santé mentale des résidents d'Idleb, a-t-il précisé. Selon lui le taux de suicide, autrefois proche de 0, s'élève désormais à environ neuf cas par mois. 
Ce nombre a augmenté "significativement au cours des six derniers mois". Selon Munzer Al-Khalil, la plupart des suicides concernent des femmes, souvent jeunes.

Le chirurgien a également souligné que les services de santé d'Idleb étaient depuis longtemps mal en point en raison du faible nombre de docteurs restés pour travailler dans des hôpitaux délabrés dont les réserves de matériel chirurgical et de médicaments se vident, obligeant régulièrement les patients à prendre des médicaments périmés.


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commentaires (2)

IDLEB... PAS SI FACILE POUR LES BOUCHERS ! ET LES CONSEQUENCES SONT IMPREVISIBLES !

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 16, le 09 septembre 2018

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Commentaires (2)

  • IDLEB... PAS SI FACILE POUR LES BOUCHERS ! ET LES CONSEQUENCES SONT IMPREVISIBLES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 16, le 09 septembre 2018

  • Si vs pensez que les civils veulent fuir Idleb pour se refugier dans des zones rebelles, vous vous trompez bien, car vous devrez appeler ces gens plutot des traitres ou des assasins. Les CIVILS Syriens sont des Syriens qui appartiennent a leur pays, a leurs vie, et non a celles des rebelles. Votre version des civils, et celles de votre mounzer al khalil, n’appartiennent pas a une societe civilisee mais plutot un groupe d’assasins, sauvages et inhumains. Priere de relater les faits comme ils sont et non comme les rebelles les veulent.

    Michel Akras

    09 h 03, le 09 septembre 2018

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