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À La Une - CHRONOLOGIE

La province d'Idleb, objectif du régime syrien depuis plusieurs mois

Cette province du nord-ouest syrien est dominée par les jihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Cham.


Des Syriens tentent d’éteindre un incendie causé par les bombardements russes le 4 septembre à Jisr el-Choughour, à Idleb. Omar Haj Kadour/AFP

Après les victoires du régime de Bachar el-Assad et de son allié russe, remportées ces derniers mois près de la capitale Damas et dans le Sud de la Syrie, la province d'Idleb est dans le collimateur.

Dominée par les jihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS), cette province du nord-ouest syrien a accueilli ces dernières années des dizaines de milliers de rebelles et civils, évacués d'autres bastions insurgés repris par le régime.


- "Prochaine Alep" -

Le 15 décembre 2016, l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura avertit que la ville d'Idleb risque de devenir "la prochaine Alep". La deuxième ville de Syrie a été reprise ce même mois par le régime, après une offensive dévastatrice.

Dès octobre, le président Assad avait déclaré qu'il utiliserait une victoire à Alep comme un "tremplin" pour capturer d'autres bastions rebelles.


- Offensive à la périphérie -

Un an plus tard, en décembre 2017, les forces du régime, appuyées par l'aviation russe, lancent une opération à la périphérie de la province d'Idleb.

L'objectif pour le régime est de conquérir le sud-est d'Idleb pour "sécuriser" une route qui relie Alep à la capitale Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Plusieurs semaines de combats meurtriers permettent au régime de prendre le contrôle de quelque 400 localités, ainsi que de l'aéroport militaire d'Abou Douhour.





- "Six fois pire" que la Ghouta -

Le 16 mai 2018, Staffan de Mistura affirme que "si le scénario de la Ghouta se répète à Idleb, il pourrait être six fois pire" en termes de destruction et de victimes. La Ghouta orientale, bastion insurgé aux portes de Damas, a été reconquis par le régime au terme d'une offensive destructrice qui a tué plus de 1.700 civils, selon l'OSDH.

Le scénario est devenu classique, selon le responsable onusien: bombardements, négociations, évacuations. Mais à Idleb, il s'agit de plus de deux millions de personnes, "dont la moitié sont déjà des déplacés qui n'ont nulle part où aller".


- "Idleb est désormais notre but" -

Le 26 juillet 2018, Bachar el-Assad déclare: "Idleb est désormais notre but, mais ce n'est pas le seul". "L'armée, et c'est à sa discrétion, décidera des priorités et Idleb est l'une de ses priorités", ajoute-t-il.


(Lire aussi : Idleb sous les bombardements russes, l'ONU craint un "bain de sang")


- Bombardements et tracts -

Le 9 août, les forces du régime bombardent des positions rebelles et jihadistes dans la province et larguent des tracts appelant les habitants à se rendre. "Ces bombardements sont le prélude à un assaut mais il n'y a pas encore d'avancée au sol", selon l'OSDH. Des renforts militaires, incluant soldats, équipements, véhicules et munitions, affluent vers la région.

Le 22 août, le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS) met en garde les formations rebelles contre tout accord de "réconciliation" avec Damas, comme ceux conclus dans d'autres bastions insurgés.


- "Liquider cet abcès" -

Le 24 août, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu, en visite à Moscou, met en garde contre une "catastrophe" en cas d'offensive. "Néanmoins, il est très important que ces groupes radicaux, les terroristes, soient mis hors d'état de nuire. C'est également important pour la Turquie car ils sont de l'autre côté de notre frontière", affirme M. Cavusoglu.

Le 29, son homologue russe Sergueï Lavrov déclare espérer que les pays occidentaux ne vont pas "entraver l'opération antiterroriste" à Idleb. "Il est urgent de dissocier ce qu'on appelle l'opposition modérée des terroristes et de préparer une opération contre eux, en minimisant autant que possible les risques pour la population". "Dans tous les cas, il est nécessaire de liquider cet abcès", dit-il.


- "Catastrophe humanitaire" -

Le 29 août, le patron de l'ONU Antonio Guterres met en garde contre "les risques croissants d'une catastrophe humanitaire en cas d'opération militaire à grande échelle" dans la province. L'ONU craint jusqu'à 800.000 déplacés en cas d'offensive.

Le 30, le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem affirme à Moscou que le régime est résolu à "libérer tout le territoire syrien", malgré le risque d'une "agression" occidentale. Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont récemment averti Damas qu'ils ne laisseraient pas impunie toute utilisation d'armes chimiques à Idleb.

Le 3 septembre, le président américain Donald Trump met en garde contre une "tragédie humaine". Le lendemain, à Moscou, le Kremlin annonce que l'armée syrienne "s'apprête à régler" le problème du "terrorisme" à Idleb, tandis que l'ONU exprime à nouveau ses craintes d'un "bain de sang".

Président en exercice du conseil de sécurité, Washington annonce une réunion vendredi sur la situation à Idleb.


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commentaires (1)

L,ETINCELLE QUI ALLUMERA PROBABLEMENT LE SECOND ROUND DU MATCH SYRIEN ET UN CONFLIT REGIONALO-INTERNATIONAL AUX CONSEQUENCES IMPREVISIBLES ! LA SOLUTION DEVRAIT ETRE UNIQUEMENT POLITIQUE.

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 59, le 05 septembre 2018

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Commentaires (1)

  • L,ETINCELLE QUI ALLUMERA PROBABLEMENT LE SECOND ROUND DU MATCH SYRIEN ET UN CONFLIT REGIONALO-INTERNATIONAL AUX CONSEQUENCES IMPREVISIBLES ! LA SOLUTION DEVRAIT ETRE UNIQUEMENT POLITIQUE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 59, le 05 septembre 2018

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