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Liban - Discours

Gouvernement : Nasrallah menace de hausser les enchères

La normalisation avec Damas, principal sujet de discorde avec le Premier ministre désigné.

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah prononçant son discours. Aziz Taher/Reuters

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a appelé hier le Premier ministre désigné, Saad Hariri, à former le gouvernement sans plus attendre, l’invitant, sans le nommer, à ne pas compter sur un changement régional quelconque pour mettre en place le cabinet, laissant entendre que ceux qui misent sur cette éventualité ne doivent pas espérer améliorer leur position, avant de souligner que le tandem chiite ferait monter les enchères en matière de quotes-parts, si c’est le cas.
Le chef du parti de Dieu, qui s’exprimait à l’occasion du douzième anniversaire de la « victoire contre Israël », lors d’un rassemblement organisé dans la banlieue sud de Beyrouth, a adressé un second message à M. Hariri, le pressant de ne pas se montrer catégorique dans ses positions concernant la normalisation en Syrie, affirmant que le « Liban n’est pas une île isolée de son environnement ». De plus, il a estimé que l’axe conduit par l’Arabie saoudite est en « recul » partout dans la région.

Évoquant la formation du gouvernement, Hassan Nasrallah a invité « toutes les parties à poursuivre les négociations et le dialogue jusqu’à ce qu’un résultat soit atteint », appelant à « tenir la rue à l’écart » des tractations, dans une claire allusion à la menace exprimée la semaine dernière par le chef du CPL, Gebran Bassil, qui avait évoqué cette éventualité au cas où les revendications de son parti n’étaient pas prises en compte. « La sécurité est notre acquis le plus précieux, en dépit de tous les problèmes auxquels est confronté le pays », a dit Hassan Nasrallah.
Dans une réponse directe aux propos de M. Hariri, qui, quelques heures plus tôt, avait déclaré qu’il n’accepterait pas le rétablissement des relations libano-syriennes, éludant tout débat sur la question, le patron du Hezb lui a conseillé de « ne pas trop s’avancer » par une position sur laquelle il risque de revenir en arrière, « si les intérêts le commandent un jour ».


(Lire aussi : Gouvernement : il faudra encore un peu de temps, affirme Hariri)



La lutte contre la corruption
Hassan Nasrallah a réitéré l’engagement de son parti à entamer une campagne en vue de lutter contre la corruption et la dilapidation des fonds publics, rappelant que ce dossier représentait l’un des grands objectifs de sa formation politique. Dans une allusion à peine voilée adressée à son allié Amal et à tous ceux qui se sentiraient visés, il a clairement laissé entendre que cette campagne « n’est pas une opération de vengeance contre qui que ce soit, ni un règlement de comptes ». « Elle s’inscrit dans une stratégie claire qui requiert une coopération avec nos alliés », a-t-il dit.

La semaine dernière, les sympathisants du Hezbollah actifs sur les médias sociaux s’en étaient pris aux responsables d’Amal, suite au refus de ces derniers de laisser accoster la barge turque Esra Sultan pour la production d’électricité à Zahrani, en qualifiant le président du Parlement, Nabih Berry, de « symbole suprême de la corruption ». Ce dernier a été également accusé d’« entraver le développement du pays ».
Le chef du Hezbollah a longuement évoqué cet incident, appelant l’ensemble des parties à éviter « les querelles politiques et les accusations qui entravent la mise en œuvre du développement et des services publics au Liban ». « Le conflit politique ou intercommunautaire ne résoudra pas les problèmes de développement, encore moins les insultes », a lancé le chef du parti chiite. « Seule la coopération pourra nous permettre d’aboutir à des résultats fructueux », a-t-il préconisé, avant d’assurer qu’il n’existe « aucune dispute entre le Hezbollah et le mouvement Amal ». « Nous avons eu des divergences d’opinions, mais elles ont été résolues », a-t-il dit.
Face aux critiques qui déferlent depuis quelque temps sur les réseaux sociaux et que le tandem chiite n’arrive vraisemblablement plus à juguler, Hassan Nasrallah a invité les internautes à ne pas réprimer leurs critiques, à condition, a-t-il dit, d’emprunter un « langage différent », et de préférer les remarques « constructives et objectives aux insultes ». « Un simple tweet est susceptible d’embraser le pays », a-t-il dit, soulignant qu’Amal et le Hezbollah ont pris une décision « définitive et historique » de ne pas s’enliser dans un conflit.


(Lire aussi : Le tandem chiite se fissure-t-il déjà ?)


Le secrétaire général du Hezbollah a par ailleurs affirmé la suprématie de « la résistance », qu’il considère désormais « bien plus puissante que l’armée israélienne ». « Avec ses armes, ses capacités et son expertise, elle est aujourd’hui plus forte que jamais à cause notamment du cumul des expériences militaires », a-t-il précisé.

Concernant la situation en Syrie et le rôle d’Israël dans le conflit syrien, le leader chiite a estimé que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu mène « une campagne de mendicité pour faire sortir l’Iran et le Hezbollah de Syrie ». « Aujourd’hui, nous sommes confiants que le régime syrien sortira gagnant de la guerre et que la victoire ne tardera plus, c’est une question de jours, de semaines ou de mois », a-t-il affirmé, soulignant que « même le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a déclaré que l’armée syrienne allait devenir encore plus forte qu’elle ne l’avait jamais été ».

Hassan Nasrallah a enfin démenti les informations faisant état d’un retrait prochain des combattants du Hezbollah de Syrie, soulignant que ces rumeurs relèvent d’une « aberration ».



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commentaires (12)

Hou hou ! Ici c’est le Liban mon cher ! Réveil !

L’azuréen

22 h 45, le 16 août 2018

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Commentaires (12)

  • Hou hou ! Ici c’est le Liban mon cher ! Réveil !

    L’azuréen

    22 h 45, le 16 août 2018

  • Alors avec la Syrie le conseil superieur et les ambassades ne servent a rien et personne ne peut donner son avis sur la position du 1er ministre. Par contre quand il s’agit d’israel toutes les institutions en place finul et autres accords deviennent légitimes... Ahlala, estimons-nous heureux peuple du Sud et de la Bekaa d’avoir cette Resistance pour nous protéger... de nos propres concitoyens!

    Chady

    21 h 51, le 16 août 2018

  • Aujourd'hui jeudi, Ali Hassan Khalil vient de déclarer : "Nous sommes les seuls à avoir fait des concessions. Aucune autre formation n'a fait des concessions..." Pourtant Ibrahim Kanaan avait déclaré : "Les solutions ne sont pas chez nous ni les veto"... Ils viennent d'où ? Le plus niaiseux des citoyens que le noeud druze, le noeud FL, le noeud des sunnites indépendants, tous viennent du CPL. Cessons de faire les Goebbels, cela ne marche pas en 2018.

    Un Libanais

    13 h 38, le 16 août 2018

  • Une fois de plus nous avons assister a la grenouille qui veut être aussi grosse que le Bœuf... Rien de nouveau a l'horizon autre que "le Soleil qui poudroie, et l'herbe qui verdoie"... Avec une pléthore de matamorisme très mal placé dans les circonstances actuelles. En bref, si Hassouna & compagnies ne changent pas d'attitude, ils finiront tous a Qussair! Que Dieu épargne le pays de cette nouvelle coupe amère!

    Pierre Hadjigeorgiou

    10 h 05, le 16 août 2018

  • Anwar Gargash, ministre émirati des Affaires étrangères accuse le Liban de ne pas se conformer à la politique de distanciation et ce, suite au discours de Hassan Nasrallah. Cher Anwar Gargash, Hassan Nasrallah ne représente que lui-même et ses tuteurs outre-frontière, il n'engage en rien l'Etat libanais.

    Un Libanais

    14 h 14, le 15 août 2018

  • La partie du discours sur Israél, n'intéresse pas l'Etat libanais. Des accords sont conclus entre les deux pays et la FINUL veille à leur application, ils garantissent la paix et la sécurité en attendant une paix générale avec tous les pays de la région.

    Un Libanais

    12 h 36, le 15 août 2018

  • il semblerait que l'histoire d'amour hassan/michel - aoun - nasrallah est pérenne. tant mieux pour eux. le truc est que tant que cela perdurera n'esperez pas une brouille entre eux- meme si GB damne le pion a HN ) qui beneficierait au Liban et au Libanais.

    Gaby SIOUFI

    10 h 33, le 15 août 2018

  • Que des menaces et que des enchères par nos chefs de tribus pour un pays au bord de la faillite .Triste .

    Antoine Sabbagha

    09 h 24, le 15 août 2018

  • Je pense que Nasrallah n'a rien compris que si Istael veut il détruit le Liban et le Hezbollah dans 24 heures quant en 2006 le Hezbollah n'a pas gagné la seule chose qu'´il a fait il a détruit le Liban. C'est pour ça qu'il y a eu la FINUL

    Eleni Caridopoulou

    08 h 57, le 15 août 2018

  • Monsieur Hassan Nasrallah, vu votre âge...vous avez certainement connu les disques 33 tours qui, quand ils étaient rayés ou abimés, accrochaient l'aiguille de lecture et répétaient inlassablement la même mélodie. Eh bien, avec vos discours c'est la même chose: nous avons droit à une introduction mélodieuse...mais ensuite le disque s'enraye et c'est la répétition des menaces, vantardises et autre recommandations "sincères" aux autres responsables politiques...de faire comme vous l'entendez...sinon... Vous ne pensez pas que le moment est venu de " changer de disque" et d'agir vraiment pour le bien du Liban, en tant que "parti de DIEU", et de laisser les autres pays règler eux-mêmes leurs problèmes ? Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 48, le 15 août 2018

  • DISCOURS DANS SA MAJORITE OBJECTIF. MAIS CERTAINES MENACES CAMOUFLEES Y SONT GLISSEES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 41, le 15 août 2018

  • Il menace de "faire monter les enchères en matière de quotes-parts". A quoi cela lui servirait-il? Il est déjà assuré d'avoir, dans tous les cas de figures, pour lui et ses vassaux, plus de la moitié du gouvernement.

    Yves Prevost

    08 h 12, le 15 août 2018

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