Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, a annoncé hier avoir besoin de « plus de temps pour parvenir à une version finale du futur gouvernement », dont la formation est attendue depuis près de trois mois, affirmant que l’échec jusqu’à présent de la formation du cabinet est « purement libanais ».
« Notre pays connaît des problèmes économiques et liés aux développements dans la région », a affirmé M. Hariri lors d’un échange avec des journalistes, avant la tenue de la réunion hebdomadaire de son bloc parlementaire, à la Maison du Centre. « Nous devons former un gouvernement d’union nationale, rassembleur. Chacun doit y participer selon l’accord politique convenu, sans penser qu’il entre au gouvernement pour pouvoir empêcher les autres de travailler. Toutes les parties doivent coopérer, sinon cela créera de nouveaux problèmes au sein du Conseil des ministres », a-t-il ajouté.
En attendant les contacts que M. Hariri doit poursuivre avec les Forces libanaises, le Parti socialiste progressiste et les Marada de Sleiman Frangié, le processus de formation du gouvernement continue à buter sur plusieurs obstacles. Il s’agit surtout du différend opposant le Courant patriotique libre aux FL autour de leurs quotes-parts gouvernementales respectives. À cela s’ajoute la querelle entre le chef du PSP, Walid Joumblatt, et son principal rival sur la scène druze, Talal Arslane, le CPL insistant à intégrer ce dernier à la future équipe ministérielle, contrairement à la volonté du leader de Moukhtara qui veut nommer tous les ministres appartenant à sa communauté au sein du cabinet Hariri. Certains observateurs et responsables politiques attribuent les causes du blocage gouvernemental à la situation régionale.
Petites concessions
« C’est vrai qu’il n’y a pas d’avancée jusqu’à présent mais les contacts avec tous les partis sont positifs », a affirmé le Premier ministre désigné, indiquant qu’il irait « voir le président de la République, Michel Aoun, quand il aura quelque chose de nouveau à lui présenter ». « Nous travaillons à trouver une sortie à la crise qui contente tout le monde et dans laquelle chaque partie aura l’impression d’avoir obtenu ce qu’elle mérite », a-t-il assuré. Il a souligné que même si chaque partie tient fermement à ses revendications, « tous reviennent un peu sur leurs positions et font de petites concessions », déclarant avoir besoin « de plus de temps pour parvenir à une version finale » du futur cabinet.
Concernant les revendications des parties chrétiennes, M. Hariri a estimé que « les FL tiennent à leurs revendications concernant la vice-présidence du Conseil et un portefeuille régalien ». « Rien n’empêche cela », a-t-il ajouté. « Les FL ont par contre refusé la proposition de quatre portefeuilles, sans ministère d’État à la place d’un portefeuille régalien », a-t-il souligné. Et de poursuivre : « Je pense que le Courant patriotique libre et le chef de l’État ont accepté d’obtenir dix sièges. » Le CPL n’a pas tardé à réagir à cette phrase (relayée instantanément par les médias avec le reste des propos du Premier ministre désigné, avant d’être supprimée du compte-rendu fourni à l’Agence nationale d’information) mais sans la démentir, se contentant, à travers ses sources, de souligner que « le problème ne se rapporte pas à une question de nombre ou de tiers de blocage, mais à un droit, qui est celui de la représentation du bloc du Liban fort et du président » au gouvernement. « Le CPL n’est pas disposé à renoncer à ce droit », a-t-on ajouté de mêmes sources.
En ce qui concerne le nœud interdruze, Saad Hariri a souligné que le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, « est un élément essentiel du pays et a gagné les élections dans toutes les régions druzes ». Il a dans ce cadre appelé les deux formations druzes, le PSP de M. Joumblatt et le Parti démocratique libanais de l’émir Talal Arslane, à mettre un terme à leur « escalade médiatique ».
« Aucun débat » concernant la normalisation
Le Premier ministre désigné a ajouté que « la situation régionale n’a aucun impact sur la naissance du gouvernement. La situation dans laquelle nous nous trouvons est un échec purement libanais ». Il a souligné que « les relations avec l’Arabie saoudite sont excellentes et le royaume saoudien tient à la formation rapide d’un nouveau cabinet ».
M. Hariri a par ailleurs affirmé qu’il n’avait pas accepté le rétablissement des relations libano-syriennes. « Il n’y aura aucun débat sur la question », a-t-il martelé. « Si certains souhaitent le retour des relations normales via l’ouverture du poste-frontière de Nassib (entre la Syrie et la Jordanie), alors c’est sûr qu’on ne formera pas le gouvernement de sitôt », a-t-il ajouté. Avant le blocage par les rebelles syriens du poste-frontière de Nassib, des centaines de camions empruntaient chaque jour ce point de passage pour transporter des marchandises en direction des pays du Golfe.
Réagissant à ces déclarations, l’ancien ministre druze Wi’am Wahhab a interpellé Saad Hariri sur Twitter. « Monsieur le Premier ministre, vous pouvez contrôler les relations entre les Hariri et n’importe quelle autre partie, mais les relations entre le Liban et la Syrie ne sont pas votre propriété. »
La politique de distanciation
Plus tard, M. Hariri a rendu compte aux députés de son bloc des résultats des contacts qu’il avait menés la semaine dernière avec le président de la Chambre, Nabih Berry, et le chef du CPL, Gebran Bassil. « Ces contacts se poursuivent avec les parties politiques capables de faciliter la mise en place du gouvernement », a indiqué le député Mohammad Qaraoui, qui a donné lecture du communiqué du bloc.
Celui-ci s’est étendu sur les problèmes de l’électricité, jugeant nécessaire de « lancer un chantier de réformes et de lutter contre les causes de la corruption et de la dilapidation des fonds publics, à travers une action législative soutenue qui s’inscrira dans le prolongement des résolutions des conférences internationales pour le Liban ».
Le bloc a réaffirmé « la nécessité de se conformer à la politique de distanciation par rapport aux conflits arabes », mettant en garde contre toute « tentative d’importer les crises qui entourent le Liban sur la scène locale ». Il a critiqué « les campagnes menées contre des pays frères », en allusion notamment à l’Arabie saoudite, en insistant sur le fait qu’elles « ne servent pas l’intérêt du Liban et portent préjudice aux intérêts des Libanais, tout en entraînant le pays sur la voie d’alignements politiques dont il peut se passer ».
Liban - Gouvernement
Gouvernement : Il faudra encore un peu de temps, affirme Hariri
Le Premier ministre désigné affirme que le CPL et le président ont accepté d’obtenir dix sièges. « On ne renoncera pas à notre droit d’être convenablement représentés », répond le parti de Gebran Bassil.
OLJ / le 15 août 2018 à 00h00
d'aucuns diraient qu'il faudra attendre les developpements suivants avant la formation du cabinet : -le 1er etant le conflit actuel USA/Turquie -le 2nd & le + important est celui du tribunal special relatif a l'assissinat de Mr. hariri et 21 autres personnes. le 3e depend de l'issue de Idleb -le 4e depend justement du 1er -le 5e depend du 2nd le 6e depend du 3e et ainsi nous verrons la lumiere jaillir non pas celle du cabinet mais bien celles emanant des ministres je me suis permis de prendre les devants de bcp d'analystes, decrypteurs et autres specialistes .j'espere ils ne m'en voudront pas.
10 h 26, le 15 août 2018