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Liban - Costa Brava

Décharge de Costa Brava : les travaux d’agrandissement à nouveau autorisés

Le CDR et Mouttahidoun présentent des versions contradictoires des faits.

Des camions acheminant des ordures empaquetées vers la décharge de Costa Brava, située à proximité de l’Aéroport international de Beyrouth. Photo d’archives/ANI

La juge des référés de Aley, Roula Chamoun, est revenue mercredi sur la décision de geler des travaux d’agrandissement de la décharge de Costa Brava (sud de Beyrouth) qu’elle avait prise le 17 juillet. La décision de geler ces travaux avait fait suite à une plainte déposée par un groupe de la société civile se faisant appeler « Mouttahidoun ».
Le gel des travaux d’agrandissement, suivant la décision de la juge Chamoun, était effectif jusqu’à ce que des experts remettent à la justice un rapport sur les éventuels dégâts environnementaux causés par cet agrandissement, une expertise dont le groupe Mouttahidoun avait assumé les frais. Les militants avaient affirmé que cette décision judiciaire porte sur l’arrêt de l’agrandissement de la décharge et non sur son fonctionnement et qu’il n’y aurait donc pas de déchets dans les rues.
« Après avoir inspecté les lieux, les experts ont publié un premier rapport et ont affirmé que d’ici à dimanche la décharge atteindra sa capacité maximale de stockage et que les déchets seront aussitôt entassés dans les rues », explique le groupe dans son communiqué. « Étant donné la promesse que nous avons faite aux Libanais concernés par cette affaire (de ne pas provoquer une nouvelle crise des déchets), la juge Chamoun est revenue sur sa décision et a autorisé la reprise des travaux », ajoute-t-il.


(Lire aussi : Les dioxines, un polluant à prendre très au sérieux)


Pour le groupe Mouttahidoun, l’affaire est loin d’être finie. La décision émise mercredi par la juge porte uniquement sur le deuxième point de la décision du 17 juillet et ne concerne que le gel des travaux. Le premier point de sa décision initiale, selon lequel un rapport final sera remis par un comité d’experts, reste, quant à lui, toujours de mise. « Une fois le rapport final remis, et suivant l’évaluation des experts, la juge Chamoun émettra une décision juridique qui pourrait être celle de la fermeture définitive de la décharge de Costa Brava », déclare à L’Orient-Le Jour Rami Alleik, un avocat membre du groupe.
Selon lui, le rapport d’experts présenté à la juge assure déjà que le promoteur en charge de l’agrandissement, à savoir al-Jihad Group for Commerce and Contracting, ne se conforme pas au cahier des charges. « Le promoteur ne trie pas les déchets alors qu’il touche une rémunération en contrepartie de cette activité. Cette absence de tri des déchets augmente la quantité d’ordures stockées dans la décharge, ce qui sert l’intérêt de la compagnie, dont les services sont payés par tonne de déchets », explique M. Alleik. « Pour ces deux raisons, nous déposerons la semaine prochaine une plainte auprès du procureur général financier pour détournement de fonds publics ainsi qu’une plainte auprès du procureur général pour l’environnement dont le motif sera les violations flagrantes au cahier des charges », ajoute-t-il. Interrogé à ce sujet par L’OLJ, Fadi Mahfouz, avocat du Conseil du développement et de la reconstruction, organisme en charge de l’agrandissement, dément toutes ces accusations et assure que le cahier des charges est respecté, ainsi que les critères sanitaires et écologiques. « Un tri complet des déchets est effectué avant le stockage des ordures dans la décharge et les déchets ne sont pas déversés dans la mer », répond-il. « Les avocats plaignants n’ont même pas présenté de documents et de preuves appuyant le motif de leur plainte », conclut-il.
 « Notre position de principe est certes celle du refus catégorique de la décharge de Costa Brava en tant que telle, mais vu que l’option de sa suppression n’est pas envisagée actuellement, nous veillerons au moins à ce que le cahier des charges et les critères sanitaires soient respectés », réplique M. Alleik.


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La juge des référés de Aley, Roula Chamoun, est revenue mercredi sur la décision de geler des travaux d’agrandissement de la décharge de Costa Brava (sud de Beyrouth) qu’elle avait prise le 17 juillet. La décision de geler ces travaux avait fait suite à une plainte déposée par un groupe de la société civile se faisant appeler « Mouttahidoun ». Le gel des travaux...

commentaires (2)

Quel dommage que le front de mer soit occupé ici, à Karantina et dans le Chouf par des décharges d'ordures alors qu'il n'y a presque plus de plages populaires gratuites dans un pays qui a un bord de mer de 220 km. Costa Brava ça sonne bien en plus pour un lieu touristique

Shou fi

23 h 42, le 03 août 2018

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Commentaires (2)

  • Quel dommage que le front de mer soit occupé ici, à Karantina et dans le Chouf par des décharges d'ordures alors qu'il n'y a presque plus de plages populaires gratuites dans un pays qui a un bord de mer de 220 km. Costa Brava ça sonne bien en plus pour un lieu touristique

    Shou fi

    23 h 42, le 03 août 2018

  • TITI TITI........... !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 09, le 03 août 2018

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