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Liban - Éclairage

Le 8 Mars réclame un gouvernement sur base du principe « un vainqueur et un vaincu »

Le compromis présidentiel est en proie à des secousses, depuis les tentatives de certaines parties de changer l’équation qui a porté à Baabda le général Michel Aoun, et au Sérail le Premier ministre Saad Hariri. À l’issue des législatives de mai dernier, les forces politiques du 8 Mars considèrent que l’équation qui est à l’origine du compromis présidentiel est dépassée. Et ce, vu les récents développements et la modification de l’équilibre des forces, avec le maintien au pouvoir du président syrien Bachar el-Assad et la victoire des forces du 8 Mars aux législatives libanaises. Une victoire annoncée par le commandant de la brigade al-Qods, le général iranien Qassem Soleimani, en ces termes : « Les élections ont donné à l’axe de la Résistance une majorité parlementaire de 74 députés (sur 128). » Le député du Hezbollah Mohammad Raad avait pourtant soutenu qu’« il n’y a pas de majorité au Parlement, mais une majorité variable, en fonction des projets. »

Ces forces réclament donc que la formation du gouvernement se déroule sur base d’une nouvelle équation : le soutien à l’axe de la Résistance (moumanaa), le rétablissement des relations avec le régime syrien et la fin de la politique de distanciation et de la déclaration de Baabda. Avec pour objectif d’adopter le triptyque peuple-armée-résistance et d’abandonner la table de dialogue et la stratégie de défense qu’avait promises le président Aoun avant les élections. 

Ces mêmes forces du 8 Mars considèrent que le départ de Nader Hariri, qui était l’un des ingénieurs du compromis présidentiel entre le CPL et les FL, est un signe clair de la nécessité de modifier l’équation en faveur du nouvel équilibre des forces. Car il y a bien un vainqueur et un vaincu, sur le plan local et sur le plan international, estiment-elles, assurant que les forces politiques n’ont d’autre choix que de reconnaître cette réalité. 

Dans ce cadre, la formation du prochain gouvernement balance entre ces deux logiques, entre les uns qui s’accrochent au compromis (présidentiel) et les autres qui réclament un nouveau compromis basé sur l’équilibre des forces post-législatives. Ces derniers réclamant le tiers de blocage, par le fait même. 

Et pourtant, le Premier ministre désigné, Saad Hariri, avait bien dit qu’il n’accorderait le tiers de blocage à aucune partie. Les forces politiques du mandat Aoun attendent pour l’heure que M. Hariri renouvelle son attachement au compromis présidentiel et à son équation, plus particulièrement après les récents développements et les fissures dans les relations entre le CPL, le courant du Futur et les FL. 


(Lire aussi : Arslane se déchaîne contre Joumblatt, le PSP refuse de répondre)


Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, considère désormais que le volet politique de l’accord de Meerab a pris fin, entre le CPL et les FL, mais que sur le plan de la réconciliation, son effet est toujours valable. Il insiste de ce fait, à l’instar du Hezbollah, pour l’adoption d’un nouveau compromis, sur base d’un nouvel équilibre des forces. Mais le Premier ministre demeure attaché aux accords de Taëf et au compromis présidentiel et bénéficie du soutien du président du Parlement, Nabih Berry, du leader druze, Walid Joumblatt, du chef des FL, Samir Geagea, et même du chef des Marada, Sleiman Frangié. 

Le prochain gouvernement sera-t-il formé sur les mêmes bases que le gouvernement précédent de restauration de la confiance ? Sera-t-il formé de technocrates, comme le réclame le patriarche maronite Béchara Raï ? Ou alors sera-t-il le reflet du poids des forces politiques au Parlement, comme certains se plaisent à le confirmer ? Mais dans ce second cas de figure, la formation du cabinet risque d’être antidémocratique et anticonstitutionnelle, sachant qu’on se dirigerait vers la formation d’un mini-Parlement. Ce qui viderait le Parlement de sa raison d’être, en l’empêchant de contrôler et de demander des comptes au gouvernement, au risque de paralyser la vie démocratique et le pays tout entier. Qu’en est-il de la promesse du président Aoun d’entamer une nouvelle ère du changement et de la réforme ?


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Le compromis présidentiel est en proie à des secousses, depuis les tentatives de certaines parties de changer l’équation qui a porté à Baabda le général Michel Aoun, et au Sérail le Premier ministre Saad Hariri. À l’issue des législatives de mai dernier, les forces politiques du 8 Mars considèrent que l’équation qui est à l’origine du compromis présidentiel est dépassée....

commentaires (2)

LA LOGIQUE DIT QUE QUAND ILS ETAIENT MINORITE ILS N,ONT ACCEPTE LA FORMATION D,UN GOUVERNEMENT QU,AVEC LE - TELT LIM3ATTEL - AUJOURD,HUI ILS DEVRAIENT DONNER CE TELT A L,AUTRE PARTIE QUI EST MINORITAIRE POUR LUI GARANTIR SES DROITS ! MAIS OU EST LA LOGIQUE AU LIBAN ?????????????????????

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 07, le 25 juillet 2018

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Commentaires (2)

  • LA LOGIQUE DIT QUE QUAND ILS ETAIENT MINORITE ILS N,ONT ACCEPTE LA FORMATION D,UN GOUVERNEMENT QU,AVEC LE - TELT LIM3ATTEL - AUJOURD,HUI ILS DEVRAIENT DONNER CE TELT A L,AUTRE PARTIE QUI EST MINORITAIRE POUR LUI GARANTIR SES DROITS ! MAIS OU EST LA LOGIQUE AU LIBAN ?????????????????????

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 07, le 25 juillet 2018

  • La Déclaration de Baabda du 11 juin 2012 proposée à l'initiative du président Michel Sleiman, signée par tous les membres du Comité du dialogue national, promulguée par le Président de la République libanaise, signée par des Libanais pour le Liban et le peuple libanais. Elle ne concerne que le Liban. Aucun pays étranger proche ou lointain n'a le droit d'en parler ou d'en discuter. Elle appartient exclusivement aux Libanais, tous les Libanais. Le Liban est un pays indépendant, il est l'un des pays fondateurs de l'ONU. Le Liban ne se mêle pas des affaires des autres, il exige la réciprocité. Point final.

    Un Libanais

    13 h 24, le 25 juillet 2018

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