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Liban

La semaine prochaine sera « décisive » pour la formation du cabinet, selon Aoun

Seul le Premier ministre désigné, Saad Hariri, prendra les décisions à ce sujet, a assuré le chef de l’État.

Accompagné de NN.SS Boulos Matar et Rafic Warcha, le patriarche maronite s’est rendu hier au siège du Conseil économique et social. Photo Hassan Assal

Alors que la formation du gouvernement continue de faire du surplace depuis plusieurs semaines, le président de la République, Michel Aoun, a assuré hier à ses visiteurs que la semaine prochaine sera « décisive » quant à la naissance du cabinet. Et « seul le Premier ministre désigné, Saad Hariri, prendra les décisions au niveau de ce processus », selon le chef de l’État qui répondait indirectement devant des visiteurs aux accusations portées dernièrement à l’encontre du ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, soupçonné par certains de se mêler de l’attribution des portefeuilles ministériels. Le prochain gouvernement devrait refléter les résultats des législatives, « sinon pourquoi avons-nous lutté pour une loi proportionnelle ? » s’est demandé le président, dans des propos rapportés par notre correspondante Hoda Chedid, alors que le conflit bat son plein entre le Courant patriotique libre et les Forces libanaises au sujet de l’attribution des ministères aux formations chrétiennes selon leur « poids » au Parlement. Le CPL demande 8 sièges pour le parti et 3 autres sièges relevant de la part du président, alors que les FL exigent 5 sièges que le CPL refuse de leur octroyer.


(Lire aussi : Face à Bassil, Geagea rompt avec la politique d’apaisement)


« Le gouvernement va bientôt voir le jour et aura trois missions essentielles : mettre en place le plan économique national, assurer aux réfugiés syriens un retour sécurisé et lutter contre la corruption », a dit le chef de l’État. Il a par ailleurs dénoncé la présence de blocs d’opposition au sein du gouvernement démissionnaire « qui ont travaillé à saper plusieurs projets et réformes appuyés par le président et ses ministres ». « Trois ou quatre blocs ont tout fait pour entraver le plan de l’électricité et faire en sorte qu’il ne soit pas comptabilisé comme un exploit de la présidence. Ce plan a finalement été mis sur les rails et des centrales électriques ont commencé à être érigées. Les navires-centrales sont temporaires et serviront à assurer l’alimentation en électricité durant la phase de transition », a souligné M. Aoun.


(Lire aussi : Le gouvernement entre les interférences externes et l’épineux dossier des relations avec la Syrie, le décryptage de Scarlett Haddad)

« Frustration » à Bkerké
Si le chef de l’État a affiché de l’optimisme quant à la formation prochaine du gouvernement, il semblerait que les différentes instances du pays ne partagent pas forcément cet enthousiasme, à commencer par le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, dont les efforts de rapprochement entre les FL et le CPL semblent s’être heurtés à un mur.
 « Nous voyons malheureusement comment les politiciens traînent le pas au niveau de la formation du gouvernement. Ils ne sont nullement concernés par la souffrance de la population aux niveaux économique et social », a déploré le patriarche hier, lors d’une visite au Conseil économique et social. Une visite qui intervient une semaine après la rencontre qu’il a parrainée à Dimane entre le ministre sortant de l’Information, Melhem Riachi (FL), et le député du Metn Ibrahim Kanaan (CPL). C’est la confrontation allant crescendo entre les deux formations chrétiennes qui avait poussé le patriarche à appeler à cette réunion et à demander de protéger la « réconciliation historique » entre leurs deux partis à Meerab en janvier 2016. Le patriarche avait exhorté le CPL et les FL à cesser d’étaler leur linge sale en public et à mettre un terme aux joutes verbales dans les médias et sur les réseaux sociaux. « Il y a une frustration au niveau du patriarcat due au fait que les choses n’avancent pas. Il n’y a rien de nouveau après la rencontre Riachi-Kanaan, ce qui explique le fait que Mgr Raï revienne aujourd’hui à la charge, dans l’espoir de faire bouger les choses notamment au niveau du nœud chrétien », a indiqué une source proche de Dimane à L’Orient-Le Jour.
Mgr Raï a par ailleurs réitéré hier son refus de voir un gouvernement qui ressemble à un « mini-Parlement » et son appel à la participation de la société civile. « Un gouvernement uniquement formé de représentants des blocs parlementaires ne permettra pas de mettre en place un pouvoir exécutif mais un mini-Parlement, ce qui contredit le principe de séparation des pouvoirs. Où est la société civile qui constitue plus de la moitié du peuple libanais et qui n’est pas admise au sein du gouvernement? s’est demandé le patriarche. Est-ce de cette manière que l’État s’apprête à mettre en place les réformes demandées par la conférence dite CEDRE tenue le 6 avril dernier, c’est-à-dire il y a plus de trois mois, comme condition pour obtenir les aides financières promises? »


(Lire aussi : Hariri : "C'est moi qui forme le gouvernement")


Nœuds gordiens
En parallèle au casse-tête chrétien, il semble qu’il n’y ait pas d’avancées majeures au niveau des nœuds sunnite et druze. Le Premier ministre continue de faire face aux demandes des députés sunnites ne gravitant pas dans l’orbite du courant du Futur et qui revendiquent deux ministères, à savoir Fayçal Karam, Abdel Rahim Mrad, Jihad el-Samad, Adnane Traboulsi, Kassem Hachem et Walid Succariyé. Il doit également gérer le refus du chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, d’accorder un siège relevant de sa part au gouvernement à son adversaire, le ministre sortant des Déplacés, Talal Arslane. Autant d’entraves qui ne devraient pas faciliter la tâche herculéenne que Saad Hariri porte sur ses épaules.


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commentaires (2)

Monsieur Michel Aoun, restent encore 22 "semaines prochaines" d'ici la fin de l'année 2018 ! On a donc amplement le temps...n'est-ce pas ??? Irène Saïd

Irene Said

12 h 09, le 20 juillet 2018

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Commentaires (2)

  • Monsieur Michel Aoun, restent encore 22 "semaines prochaines" d'ici la fin de l'année 2018 ! On a donc amplement le temps...n'est-ce pas ??? Irène Saïd

    Irene Said

    12 h 09, le 20 juillet 2018

  • A-T-IL MIS UN FREIN AU GENDRE AU NOM DE L,ENTENTE ET DU BIEN DU PAYS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 23, le 20 juillet 2018

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