Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Positive Lebanese

Yola Zard Noujaim : quand la passion soulève les montagnes

Photo DR

L’énergie est contagieuse. Et l’énergie positive est heureusement contagieuse. Écouter Yola Zard Noujaim parler de ses accomplissements et de ses projets, c’est entrer dans une dynamique constructive que rien ne semble pouvoir arrêter. Et on suit avec plaisir cette femme passionnée pour qui rien ne semble impossible. 

D’une enfance colorée dans les vergers de Jal el-Dib au sérieux de l’École supérieure des travaux publics à Paris, d’un Liban racines à une Europe accueillante, l’amour de l’autre, le goût des belles choses, la perfection des acquis, la culture de la vie et les rêves à venir font partie inhérente de sa planète. Car c’est bien d’un météore dont on parle. Celui qui trace vite dans le ciel un message lumineux et qu’on a tout de suite envie de suivre. Et suivre Yola Zard Noujaim, c’est d’abord s’immerger dans la montagne berceau de son mari Charles, le village de Maasser el-Chouf. Un village qui peine à se remettre de l’affreuse histoire de la guerre. Un village meurtri, recroquevillé dans la peur de l’autre. 

Nous sommes à la fin des années 90. Le couple Noujaim partage son temps entre Paris et le Liban et consacre ses réflexions à des projets qui amèneraient la vie et l’espoir. Qui dit racines dit retour à la terre et quoi de plus beau qu’un jardin pour refleurir la vie. Les jardins sociaux de Yola Noujaim ouvrent une brèche dans les murs et passionnent les enfants du village. Durant une semaine, quatre cents petites mains vont bêcher, planter et s’approprier leur terre. Et à la fête de clôture, quand deux mille villageois ont dansé la dabké ensemble, une page s’était définitivement tournée. Le rituel s’installe et, tous les ans, les divers ateliers de photographie et d’éveil à l’environnement ont construit une mémoire commune. Très vite le village en fête est prêt à accueillir des visiteurs de tout le Liban. D’une vieille école abandonnée, elle décide de faire une auberge pour rassembler. L’auberge Saint-Michel pour passer la nuit, retrouver son village où découvrir cette magnifique région où convergent tant d’histoires, de forêts et de mémoires. Les week-ends se succèdent avec des thématiques diverses comme le bien-être, le jardinage, la musique… 

Un festival s’imposait et, en 2005, Jabalna voit le jour. Plus de 35 villages sont invités à participer en septembre à cette rencontre écotouristique où les produits du terroir, les randonnées dans la montagne et les cédraies, les marches avec l’armée, les visites de vieilles maisons, la renaissance des traditions trouvent tout naturellement leur place. Avec, chaque année, la touche magique de Yola Noujaim pour mettre à l’honneur les agriculteurs, les apiculteurs, les plantes médicinales et, avec Happy Birds Day, les oiseaux du Liban. Éveiller, apprendre, montrer, expliquer, intéresser et passionner, tels sont les mottos de notre infatigable dame qui rêve de lancer son festival dans d’autres régions du Liban. Avec peu de moyens, de la passion et beaucoup de foi, on peut soulever des montagnes et surtout continuer à tracer ce magnifique chemin de solidarité et d’entraide, de retour à la terre et à la mère patrie, aux valeurs et aux traditions. Et quoi de mieux que la dabké comme symbole fort de cet attachement à la terre et au Liban ? 

Le National Dabké Day, né dans la foulée de cet élan intarissable, remporte tous les suffrages. Danser rend les gens plus heureux et danser sur sa terre en martelant son amour pour son pays rend les gens plus forts. Organiser ce Mahrajen dans d’autres régions du Liban est un des rêves de Yola Noujaim qui en a tant dans sa besace. Comme celui de travailler avec d’autres municipalités ou encore d’ouvrir une école de jardinage pour donner à ce métier toutes ces lettres de noblesse. Entre-temps, cette infatigable abeille prépare pour le dimanche 20 mai une journée spéciale « plantes médicinales » avec des spécialistes de différentes universités, des ateliers d’huiles essentielles, de compostages, de tisanes personnalisées, de savon artisanaux, de cosmétiques à base de plantes, de cuisine à base d’herbes, un hommage spécial à Georges et Henriette Tohmé, enseignants et chercheurs dans le domaine de la flore… bref un programme extraordinaire pour petits et grands à Maasser el-Chouf. Sans oublier le 23 juin et à l’occasion de la fête de la Musique, en collaboration avec l’Institut français, des randonnées musicales dans la cédraie qui englobe plusieurs villages. Avec Yola Zard Noujaim, la terre devient source, réconciliation, solution, passion et union.


*Positive Lebanon est un concept basé sur les initiatives concrètes de la société civile libanaise. Ces initiatives qui font que le pays tient encore debout. Mais derrière chaque initiative se tient une Libanaise ou un Libanais courageux, innovant, optimiste et plein d'amour pour son pays. (voir ici)



Dans la même rubrique

Antoine Messarra : du devoir de positiver

Serge Akl : le cœur battant du Liban à Paris

Lamia Charlebois : Au nom de la mère

Adyan, vivre ensemble en toute intelligence

Découvrir Beyrouth, autrement, avec Moustafa Fahs

Sana Halwani Tawil, la dame de cœur

Sandra Khlat Abdelnour, sourire aux autres

Nadine Garabédian, des livres pour éclairer le chemin

Naji Raji, Beyrouth n'est pas impossible

Josyane Boulos, toute la force de l’amour

Lena et Fadi Gebran : la résilience, la vraie

L’énergie est contagieuse. Et l’énergie positive est heureusement contagieuse. Écouter Yola Zard Noujaim parler de ses accomplissements et de ses projets, c’est entrer dans une dynamique constructive que rien ne semble pouvoir arrêter. Et on suit avec plaisir cette femme passionnée pour qui rien ne semble impossible. D’une enfance colorée dans les vergers de Jal el-Dib au...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut