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Lifestyle - Positive Lebanese

Lamia Charlebois : Au nom de la mère

Photo Gaëlle Vuillaume

En cette veille de la Journée internationale de la femme, des mots qui parlent de solidarité. Des mots qui parlent de partage, qui parlent d’entraide. Des mots que l’on voudrait forts, puissants et surtout des mots hommages à une femme qui, par-delà la mort, continue à faire du bien. À faire du bien à d’autres femmes.

C’est une histoire triste certes, mais surtout belle, que l’on a envie de raconter, de perpétuer, de transmettre. L’histoire d’une femme, Nouhad Saikali Ghantous, qui, comme tant d’autres, a connu à 53 ans l’annonce, comme un couperet, d’un cancer du sein à un stade avancé. L’histoire d’une femme qui a choisi de se battre avec courage, avec sérénité et espoir. Espoir que, durant son lourd traitement et sa bataille qui ont duré 12 ans, elle n’a jamais cessé de transmettre. À ses côtés son mari, son fils Nadim et sa fille Lamia.

Lamia Charlebois a voulu aller au-delà de la douleur en choisissant de perpétuer la mission et la générosité de sa mère et l’amour qu’elle avait pour les autres. Durant les derniers instants, en silence et en secret, la Nouhad F. Ghantous Breast Cancer Foundation a vu le jour. Pour piloter ce projet, la famille Ghantous, mais également Christina Khater, le médecin oncologue qui a accompagné la malade durant de longues années et qui est devenue une amie de la famille. Comme Lamia Ghantous Charlebois nous l’explique, le but de cette fondation est très simple : aider toute femme atteinte du cancer du sein et qui n’a pas les moyens de payer ses traitements. Et elles sont malheureusement nombreuses. Car bien au-delà des médicaments qui pourraient parfois être pris en charge par la Sécurité sociale, il existe une batterie d’examens et de radios que la patiente, souvent démunie, doit assumer seule.

La fondation Nouhad Ghantous se veut discrète, attentive et surtout efficace, à l’image de la famille Ghantous qui a toujours accueilli les âmes en peine. Les femmes qui souffrent de cancer du sein et qui ont besoin d’aide sont identifiées par Christina Khater et prises en charge tout au long de leur douloureux parcours. Les aides viennent souvent d’amis, de relations, mais aussi d’initiatives originales comme les recettes du livre de Lamia Charlebois, Mémoires d’écureuil, où elle met sur papier, avec la vivacité qui la caractérise, ses réflexions de Libanaise vivant au Canada.
Pour la jeune femme, la création de cette fondation est venue remplir plusieurs objectifs : d’abord bien sûr aider les femmes malades dans le besoin, donner à son père à la retraite une mission de taille mais également honorer la mémoire d’une mère généreuse et aimante qui n’a jamais cessé, même au plus fort de sa souffrance, d’encourager les autres. Un esprit qui ne peut pas mourir et que Lamia Charlebois représente bien avec fougue et courage.

À la tête d’une entreprise de communication à Montréal, mère célibataire d’une fille de 19 ans, cette pasionaria du Liban ne manque pas, même à des kilomètres, de témoigner de son amour à son pays d’origine. À travers des ateliers qu’elle organise régulièrement au Liban pour stimuler les jeunes, à travers son groupe « Libanais de Montréal, sirop d’arabe », qui compte plus de 3 000 membres, elle chante sa passion pour son pays comme une berceuse rassurante, une ritournelle sereine et un opéra grandiose. Elle voudrait tellement en faire plus, toujours plus, pour ce qu’elle appelle la mère-patrie et n’a de cesse d’encourager les expatriés à s’investir davantage pour aider le Liban dans la mesure de leur expérience, leur disponibilité et leurs capacités. Une fondation bien sûr qui tend une main bienvenue à toutes ces femmes qui luttent contre la maladie et la misère, mais surtout un bel état d’esprit où la générosité, le partage, l’amour de la vie et la fidélité aux origines rayonnent bien au-delà des distances, bien au-delà des absences.

*Positive Lebanon est un concept basé sur les initiatives concrètes de la société civile libanaise. Ces initiatives qui font que le pays tient encore debout. Mais derrière chaque initiative se tient une Libanaise ou un Libanais courageux, innovant, optimiste et plein d’amour pour son pays.


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