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Lifestyle - Positive Lebanese

Antoine Messarra : du devoir de positiver

Photo DR

On ne se lasse pas d’écouter Antoine Messarra, tant chacune de ses paroles est intelligente, pensée, profonde et surtout quelque part réconfortante. On ne se lasse pas de l’entendre parler de toutes ses recherches, de ses publications, de ses incessants travaux sur la paix civile et surtout de son espoir en un changement possible et vrai. Ce professeur, juriste et sociologue, titulaire de la Chaire Unesco d’étude comparée des religions, de la médiation et du dialogue, membre du Conseil constitutionnel, résonne comme une voix dissonante dans le marasme et le manque de confiance actuels. Il affirme sur un ton doux et assuré que non, l’histoire ne se répète pas fatalement, que non, le changement de mentalités au Liban ne demande pas plusieurs générations et que non, il n’y a pas que de mauvaises choses qui se passent et qu’il est du devoir des chercheurs de positiver.
Et il sait de quoi il parle puisque cela fait plus de 30 ans qu’il travaille, au sein de la Fondation libanaise pour la paix civile permanente dont il est membre fondateur, à l’édification d’une mémoire collective et partagée pour que les gens apprennent non pas dans l’histoire, mais de l’histoire. Et cette nuance fait toute la différence. Parce que, ainsi, le citoyen arrête d’être la victime permanente d’un état de fait imposé et, par le biais de son histoire individuelle, de la prise de conscience de son importance et de son pouvoir, d’une nouvelle éducation civique qu’il va transmettre, se transforme en acteur du changement. Et Messarra de citer Étienne de la Boétie qui, dans son livre Discours de la servitude volontaire, dit clairement que s’il y a des tyrans auxquels le peuple se soumet, c’est bien parce qu’il y a soumission qu’il y a des leaders. Sans soumission, la tyrannie s’écroule. De là l’immense devoir des chercheurs d’élaborer des mécanismes de transmission pour que le savoir ne soit pas totalement déconnecté de la réalité des gens, mais au contraire de leur donner la capacité de mettre en pratique ce savoir en leur permettant de participer à la chose publique. Il manque juste ce pont de transmission, cette prise de conscience du peuple libanais de son intérêt et de sa responsabilité de se plonger dans la vie publique en connaissant la vraie réalité et ses droits fondamentaux. Or pour cela, il faut commencer à recenser les faits qui stimulent la contagion et l’extension.
Et là Antoine Messarra est formel sur l’importance d’étayer les recherches par des choses concrètes en donnant l’exemple de ce travail de deux ans sur la magistrature qui a permis de mettre en exergue les jugements pionniers au Liban en matière de droits de l’homme et de démocratie. Du devoir de positiver ? Oui, mille fois oui. Pour que les choses changent au Liban, il faut rétablir la confiance. Et comment dépasser cette crise de confiance que nous vivons sinon en regardant d’un œil juste les belles choses qui se passent envers et contre tout ? Alors, dans ce système actuel dans lequel les Libanais ne voient aucun signe de changement, il est encourageant d’écouter ce professeur et sociologue spécialiste de la mémoire et de l’humain nous expliquer qu’il faut s’éloigner du catastrophisme et du fatalisme, s’intéresser aux petites initiatives constructives et s’attabler urgemment à un travail de fond sur l’amour pour notre pays.
Qu’il faut aussi plus que l’histoire du Liban, apprendre l’histoire des Libanais, tous héros quelque part. Les inciter à prendre leur destin en main, leur montrer tout le empowerment dont ils disposent. Qu’il faut enfin faire du positivisme une mode. « Nous voulons positiver, nous sommes fiers de positiver, flattés de positiver, en tant que scientifiques mais aussi humanistes, profondément convaincus que l’histoire n’est pas seulement faite de données mais aussi d’acteurs, que l’homme n’est pas condamné par un déterminisme implacable. Qu’il est libre et qu’il peut changer les trajectoires des conditions où il se trouve. »

*Positive Lebanon est un concept basé sur les initiatives concrètes de la société civile libanaise. Ces initiatives qui font que le pays tient encore debout. Mais derrière chaque initiative se tient une Libanaise ou un Libanais courageux, innovant, optimiste et plein d’amour pour son pays.

On ne se lasse pas d’écouter Antoine Messarra, tant chacune de ses paroles est intelligente, pensée, profonde et surtout quelque part réconfortante. On ne se lasse pas de l’entendre parler de toutes ses recherches, de ses publications, de ses incessants travaux sur la paix civile et surtout de son espoir en un changement possible et vrai. Ce professeur, juriste et sociologue, titulaire de...

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