Conflit Berry/Bassil : détente entre Aoun et le chef du Législatif après un entretien téléphonique

La tension née de la récente dispute verbale entre le président du Parlement, Nabih Berry, et le chef de la diplomatie, Gebran Bassil, semble être retombée jeudi, suite à un entretien téléphonique entre le président de la République, Michel Aoun, et M. Berry, alors que le Premier ministre, Saad Hariri, affirmait depuis Baabda oeuvrer à calmer la situation.

La chaîne LBCI rapporte que le président Berry a remercié le chef de l'Etat pour avoir pris l'initiative de le contacter.

Le président s'est également mis d'accord avec M. Berry pour tenir une réunion mardi prochain afin de "prendre les mesures nécessaires pour contrer les menaces israéliennes récurrentes", selon un communiqué de la présidence.

Le bureau de presse du président du Parlement a confirmé cette version, ajoutant que MM. Aoun et Berry se sont mis d'accord sur la nécessité de mettre fin aux campagnes médiatiques. "La crise politique va perdurer et a besoin de beaucoup de temps pour être réglée", a prévenu M. Berry, dans des propos rapportés par notre correspondante Hoda Chedid. Le chef du Législatif a toutefois assuré que les élections législatives auront lieu le 6 mai, comme prévu.

La fuite d'une vidéo, dimanche, dans laquelle le chef du Courant patriotique libre fondé par le président Aoun, Gebran Bassil, gendre du chef de l'Etat, qualifie de "voyou" le président Berry, a provoqué une crise dans le pays, plusieurs dérapages ayant eu lieu dans les rues.

"La dignité du président Berry est corollaire de la mienne et de celle du président Aoun", a assuré M. Hariri, lors d'un bref point de presse à sa sortie du Palais de Baabda, après son entretien avec le chef de l'Etat. "Ces propos émanent du chef de l'Etat et de moi-même", a-t-il insisté. "L’atmosphère entre MM. Aoun et Berry sera positive, et nous œuvrons à calmer la situation", a conclu M. Hariri qui était présent lors de l'entretien entre les deux présidents.

M. Bassil a bénéficié du soutien du chef de l'Etat durant les derniers jours, ce qui avait provoqué davantage l'ire du président Berry.

(Lire aussi : Un nouveau 7 mai aux couleurs d’Amal)

Depuis lundi, des partisans d'Amal se mobilisent dans les rues de Beyrouth et sa banlieue, ainsi que dans d'autres régions libanaises, après les propos de M. Bassil. Mercredi, M. Berry s'était excusé "auprès de ceux qui ont subi des préjudices à la suite des manifestations populaires", mais réclame toujours des excuses à M. Bassil qui s'est envolé dans la journée pour Abidjan, en Côte d'Ivoire, où il organise le second congrès de la LDE (Lebanese Diaspora Energy), maintenu malgré les tensions entre le CPL et Amal.

Et en soirée hier, de graves incidents sont survenus entre partisans du CPL et ceux d'Amal à Hadeth. Des partisans de la formation chiite, à bord de véhicules et de motos, ont fait irruption dans le centre de la localité tirant des coups de feu en l’air. L'affaire a provoqué une tension notoire et une mobilisation des partisans du CPL, qui sont descendus dans la rue les armes à la main, ce qui a nécessité l’intervention de l’armée pour calmer les esprits.

Jeudi encore, plusieurs sit-in de soutien à M. Berry ont été organisés dans la journée, notamment dans les locaux de l'Université libanaise à Hadath, ainsi que dans des établissements scolaires à Chiyah, Ghobeiry et Bir Hassan, dans la banlieue sud de Beyrouth.

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