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Liban - Don d’organes

Don d’organes : L’évaluation psychologique, pour mieux protéger le donneur et le receveur

Le sujet reste entouré au Liban de préjugés à tous les niveaux. Cette série d’articles bimensuels vise à faire la lumière sur les différents aspects de ce don de vie.

Photo Bigstock

Le don du rein d’une personne vivante, aussi altruiste et désintéressé soit-il, est une décision qui pourrait s’accompagner de moments de doute, de peur ou d’anxiété. Pour lever toute ambiguïté sur les motifs de ce don et étudier les différentes facettes de la personnalité du donneur, une évaluation psychologique est recommandée. Elle s’inscrit dans le cadre du travail effectué par le Comité d’éthique pour le don du rein (voir L’Orient-Le Jour du 10 janvier 2018), dans le cas du don d’une personne non apparentée, et des comités d’éthique au sein des hôpitaux, dans le cas d’un don d’une personne apparentée.

« L’évaluation psychologique du donneur vivant a pour objectif d’évaluer ses capacités affectives et cognitives, c’est-à-dire ses capacités de jugement et de discernement, comme celles à évaluer et à comprendre les risques de l’opération », explique Boutros Ghanem, docteur en psychologie clinique et pathologique, maître de conférences à la faculté des lettres de l’Université Saint-Joseph et membre du Comité national pour le don et la greffe des organes et des tissus (NOD Liban).
Cette évaluation vise aussi à savoir « si le donneur présente des troubles psychologiques graves telles que des dépressions répétitives, une schizophrénie ou des addictions à des substances ». « Le don d’organes est vécu comme étant une perte d’une partie de soi, explique Boutros Ghanem. Le donneur doit faire, par conséquent, le deuil de cet organe. Pour cela, il doit être doté d’une structure de personnalité qui lui permet d’élaborer cette perte et de s’adapter à sa nouvelle situation. »

Évaluer les risques
Le receveur doit lui aussi faire l’objet d’une évaluation psychologique, « non pas pour décider s’il mérite d’être greffé, mais plutôt pour évaluer les risques qui pourraient mettre sa vie en danger, et prendre par conséquent les mesures nécessaires pour se protéger après la greffe », constate Boutros Ghanem.

Aussi, explique le spécialiste, « il est important d’évaluer la capacité du patient à suivre de manière rigoureuse et stricte le traitement qui lui sera imposé après la greffe, malgré les contraintes que cela peut poser et les effets indésirables du traitement ».
Seront aussi évalués « le fonctionnement passé et présent du patient et sa capacité à s’adapter à des événements traumatiques, tel un deuil, une maladie antérieure, etc., parce que de nouvelles contraintes surgissent après la transplantation et nécessitent une bonne capacité d’adaptation ».
Enfin, l’entourage du patient fera lui aussi l’objet d’une évaluation psychologique qui permet de fournir à l’équipe des spécialistes des indications sur la qualité du soutien dont le patient bénéficiera et l’implication de cet entourage dans ce projet de greffe.


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