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À La Une - Diplomatie

Démission de Hariri : "Le Liban officiel décidera de l'étape suivante avant dimanche", affirme Bassil

Federica Mogherini insiste sur la "nécessité d'assurer le retour au Liban de M. Hariri et de sa famille dans les prochains jours".

Le chef de la Diplomatie libanaise, Gebran Bassil, le 4 janvier 2017 au palais présidentiel de Baabda. Photo d'archives REUTERS/Mohamed Azakir/File Photo

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a entamé mardi matin une tournée européenne sur fond de crise avec l'Arabie saoudite, depuis la démission surprise samedi dernier du Premier ministre, Saad Hariri, qui se trouve depuis à Riyad.

"Le Liban continue de traiter le problème avec l'Arabie saoudite dans le cadre des relations bilatérales fraternelles, et cette tournée a pour but de montrer à l'Arabie que ce qui se passe est inacceptable", a déclaré M. Bassil à son arrivé à Bruxelles.

"La démission de M. Hariri ne répond pas aux conditions requises (par la loi), et elle est considérée comme telle par le président de la République", a rappelé M. Bassil. "Aucun dossier ne sera discuté avant le retour de M. Hariri", a également fait savoir le chef de la diplomatie qui s'est entretenu avec la haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini.

"Les menaces auxquelles fait face le Liban, notamment un vide au niveau gouvernemental et politique, ou encre des sanctions, auront un effet pas seulement sur le Liban, mais sur son entourage aussi, et les deux millions de réfugiés et déplacés constitueront un problème pour cet entourage, jusqu'en Europe", a ajouté le ministre des Affaires étrangères.

Depuis l'annonce de sa démission, le 4 novembre à Riyad, en Arabie saoudite, M. Hariri n'est pas rentré au Liban pour présenter officiellement sa démission. Et ce malgré les appels unanimes de la classe politique libanaise, y compris de la part du Courant du Futur, le parti de M. Hariri. Ces derniers jours, plusieurs hauts responsables libanais ont même affirmé que le Premier ministre est retenu contre son gré dans la capitale saoudienne. Mais dans une première interview depuis sa démission, Saad Hariri a affirmé dimanche qu'il allait rentrer "très bientôt" dans son pays, assurant être "libre" en Arabie saoudite. Mardi, il a de nouveau annoncé son retour "dans les deux prochains jours", après une rencontre avec le patriarche maronite, Béchara Raï, à Riyad. 

Gebran Bassil a dans ce contexte fait savoir que le "Liban officiel décidera de l'étape suivante avant la réunion de la Ligue arabe prévue dimanche". "Cela dépend des développements", a-t-il précisé en référence au retour de M. Hariri au Liban avant cette date. A la demande de Riyad, les chefs de la diplomatie des pays arabes se réuniront "en urgence" au Caire pour discuter des "violations" de l'Iran dans la région, a-t-on appris dimanche de sources diplomatiques. "Le retour de M. Hariri dans ces deux jours, comme il l'a annoncé, sera une preuve de sa liberté", a insisté M. Bassil. Il avait affirmé lundi que M. Hariri est attendu à Beyrouth "mercredi au plus tard". Ce dernier a de nouveau annoncé son retour "dans les deux prochains jours", mardi après une rencontre avec le patriarche maronite, Béchara Raï, à Riyad.

 

(Lire aussi : Raï reçu par le roi d'Arabie et le prince héritier)

 

"Renforcer la stabilité interne"
Mme Mogherini a de son côté dit escompter "que M. Hariri et sa famille reviendront au Liban dans les jours à venir", selon un communiqué de ses services publié à l'issue de sa rencontre avec M. Bassil. "Des contacts étroits se poursuivront également avec le Premier ministre Hariri via les canaux diplomatiques de l'UE", ajoute le communiqué.
Au cours de l'entretien, Mme Mogherini a réitéré le soutien de l'Union européenne à "la stabilité, l'unité, l'intégrité et la souveraineté" du Liban, précise le communiqué. Lundi, Mme Mogherini avait souhaité qu'il n'y ait "aucune interférence extérieure" au Liban, sans toutefois désigner l'Iran ou l'Arabie saoudite.

Gebran Bassil par la suite été reçu à Paris par le président français, Emmanuel Macron, sur "proposition" du président Michel Aoun. Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian se rendra quant à lui mercredi à Riyad pour s'entretenir avec le prince héritier Mohammed ben Salmane de la crise libanaise.

Lundi, la France avait salué une "certaine détente" après l'annonce par Saad Hariri qu'il rentrerait prochainement au Liban, tout en avertissant qu'elle engagerait d'autres "initiatives" en lien avec l'ONU si la crise n'est pas rapidement débloquée. "Nous restons très vigilants. Nous allons voir ce qu'il va vraiment se passer dans les jours qui viennent", a relevé la présidence française.

 

(Lire aussi : Bassil de l'Elysée : C'est le Liban qui décide de sa politique interne et externe)

 

"Jouet de l'Arabie saoudite"
Parallèlement, les appels à la non-ingérence dans les affaires libanaises se sont multipliées lundi. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a affirmé que "pour qu'il y ait une solution politique au Liban, il faut que chacun des responsables politiques ait évidemment sa totale liberté de mouvement et que la non-ingérence soit un principe de base". La porte-parole du Quai d'Orsay, Agnès Romatet-Espagne, a ensuite précisé que cet appel à la non-ingérence visait l'ensemble des acteurs régionaux impliqués dans la crise libanaise.

"Le Liban risque de retomber dans de graves confrontations politiques et peut-être militaires. Afin de prévenir ceci, nous avons en particulier besoin du retour (au Liban) du Premier ministre actuel, d'une réconciliation dans le pays et d'empêcher une influence de l'extérieur", a pour sa part insisté le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel. Le Liban "ne doit pas devenir un jouet de (...) la Syrie, de l'Arabie saoudite ou d'autres", a ajouté M. Gabriel.

Lorsqu'il avait annoncé depuis Riyad sa démission, à la surprise générale, dans un discours diffusé par la chaîne à capitaux saoudiens al-Arabiya, le chef du gouvernement libanais avait dénoncé la "mainmise" de l'Iran et du Hezbollah, membre de son gouvernement et proche de Téhéran, sur les affaires intérieures du Liban. Son geste a très rapidement été perçu comme un nouveau bras de fer entre l'Arabie saoudite sunnite, important soutien de M. Hariri, et l'Iran chiite, grand allié du Hezbollah, un mouvement chiite.

Lors de son entretien avec la chaîne de télévision libanaise Future, organe de son parti, M. Hariri a évoqué la possibilité de revenir sur sa démission, à condition que le Hezbollah cesse d'intervenir dans les conflits régionaux.

 

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Le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a entamé mardi matin une tournée européenne sur fond de crise avec l'Arabie saoudite, depuis la démission surprise samedi dernier du Premier ministre, Saad Hariri, qui se trouve depuis à Riyad.
"Le Liban continue de traiter le problème avec l'Arabie saoudite dans le cadre des relations bilatérales fraternelles, et cette...

commentaires (7)

SI, JE DIS BIEN SI vraiment la mogharini a bien cite la famille de hariri, ben il faudra lui faire un tres grand cadeau : une paire de giffles retentissante. rappelons nous C elle ET ses pareils qui veulent ATOUT PRIX QUE LE LIBAN garde SES REFUGIES AD VITAM AETERNAM alors la, epouser les idees de bassil et hezballah ce serait beaucoup trop.....

Gaby SIOUFI

14 h 02, le 15 novembre 2017

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Commentaires (7)

  • SI, JE DIS BIEN SI vraiment la mogharini a bien cite la famille de hariri, ben il faudra lui faire un tres grand cadeau : une paire de giffles retentissante. rappelons nous C elle ET ses pareils qui veulent ATOUT PRIX QUE LE LIBAN garde SES REFUGIES AD VITAM AETERNAM alors la, epouser les idees de bassil et hezballah ce serait beaucoup trop.....

    Gaby SIOUFI

    14 h 02, le 15 novembre 2017

  • Tiens, il ne lui manque plus que de jeter sa cravate pour leur ressembler, et je n'ose aborder la question du turban.

    Christine KHALIL

    20 h 22, le 14 novembre 2017

  • cet homme sème ses paroles dans le vent, il ne sait rien faire d'autre

    FAKHOURI

    17 h 20, le 14 novembre 2017

  • ALLER VOUS N’AVEZ PLUS RIEN À DIRE !!! LE PATRIARCHE A ADOPTER LES CAUSES DE LA DÉMISSION DE HARIRI ... j’espere Que votre base ne vas pas s’en prendre au patriarche comme ils ont fait avec le patriarche Sfeir

    Bery tus

    16 h 51, le 14 novembre 2017

  • Gébran Bassil est le dernier à avoir le droit de prononcer le nom de Saad Hariri. Celui qui fut la principale cause de la crise avec l'Arabie saoudite et l'arrêt des livraisons d'armes à l'armée libanaise pour un montant de 3 milliards de dollars, fera bien d'arrêter de parler de nos relations avec l'Arabie, une nation amie.

    Un Libanais

    15 h 19, le 14 novembre 2017

  • IL COURT BASSIL PARTOUT EN RECLAMANT UNE PRESSION SUR L'ARABIE SAOUDITE. ET LA RÉPONSE QU'IL REÇOIT EST LA MÊME. LA PRESSION DOIT ÊTRE DE LA PART DE TON BEAU PÈRE SUR LE HEZBOLLAH D'ABORD. VA T'EN VA.

    Gebran Eid

    15 h 06, le 14 novembre 2017

  • MAINTENANT QUE HARIRI RETOURNE ET LA DISTANCIATION ET LA 1701 SONT SUR LA TABLE... ILS PENSENT BRULER LES ETAPES ET ACCEPTER SA DEMISSION DANS L,ESPOIR DE TROUVER UN JUDAS DANS L,AUTRE CAMP QUI ACCEPTERAIT LE POSTE DE P.M. AVEC LES EXACTIONS DIVINES... D,OU LES PROPOS DE BASSILO !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 38, le 14 novembre 2017

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