Une source responsable au sein des Forces libanaises a affirmé hier, dans un entretien à L'Orient-Le Jour, que « les FL ne sont pas en état de confrontation avec quiconque et qu'ils cherchent, bien au contraire, à sortir le Liban de la situation de conflit avec la société internationale dans laquelle le Hezbollah l'entraîne ».
À l'heure où l'écrasante majorité des partis et des instances politiques refusent, plus ou moins catégoriquement, de se prononcer au sujet de la démission du Premier ministre Saad Hariri tant qu'ils n'ont pas encore pris connaissance des raisons qui l'ont poussé à rendre son tablier, seuls les Forces libanaises, outre le courant du Futur, semblent s'appuyer sur le discours de la démission-surprise de M. Hariri, annoncée samedi depuis Riyad. Néanmoins, conscients de la complexité de la situation, le parti de Samir Geagea reste sur ses gardes en se contentant d'évoquer les grandes lignes sans entrer dans les détails.
« Les raisons qui ont amené M. Hariri à démissionner sont connues et ont été exposées par Hariri lui-même dans son discours samedi », a assuré la source précitée. Au terme de sa réunion hier avec le leader des FL, Samir Geagea, à Meerab, le député du courant du Futur Ahmad Fatfat a abondé dans le même sens, affirmant que les motifs de la démission de Saad Hariri sont clairs et que ce sont les mêmes que le député de Denniyé avait étayés au Parlement dernièrement, à savoir l'hégémonie iranienne sur le pays.
Il a par ailleurs dénoncé le discours prononcé par le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, dimanche soir. « Il est surprenant de voir que certains ont loué ce discours, mais pour moi c'était une façon d'instiller le poison dans le miel, a affirmé M. Fatfat. Même si c'était un discours tranquille, nous avons ressenti une menace, surtout lorsqu'il nous a rappelé qu'il s'est réuni avec des membres de la Brigade libanaise pour la lutte contre l'occupation israélienne. » « Il a également essayé de nier toute circonstance intérieure à cette démission, bien que le déséquilibre interne soit à la base de cette démission », a ajouté M. Fatfat.
(Lire aussi : Le point d’inflexion de Hariri, l'édito de Michel TOUMA)
Les points sur les i
Interrogée sur le sort du gouvernement, la source FL a estimé que le cabinet actuel est « en suspens » et dépend des prochains développements. Quant à la formation d'une nouvelle équipe ministérielle, elle a confirmé d'abord ce qu'avait déjà dit M. Fatfat : « Notre candidat à la présidence du Conseil est Saad Hariri. » Et de poursuivre : « Une seule chose est sûre, c'est que tout cabinet sera désormais formé sur de nouvelles bases politiques et fondé sur la déclaration de Baabda. »
Les FL n'accepteront donc plus de participer à un même gouvernement avec le Hezbollah ? « La question n'est pas encore tranchée et tout dépend de la forme et des bases politiques sur lesquelles le gouvernement sera formé », a répondu la source. « Nous ne sommes pas en état de confrontation avec quiconque », a-t-elle assuré, avant d'enchaîner : « Une ambiance de résignation régnait dans le pays ces derniers mois et il était temps de remettre les points sur les i. » Répondant aux accusations relatives au timing des attaques contre le Hezbollah, la source rappelle que la position vis-à-vis du parti chiite a toujours été la même et a été d'ailleurs reprise « en long et en large dans le discours de Samir Geagea prononcé lors de la messe à l'intention des martyrs FL en septembre dernier ». Cependant, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase serait, entre autres, toujours selon cette source, « le comportement du Hezbollah, à savoir son évacuation des terroristes vers la Syrie au terme des batailles des jurds, son implication dans la guerre syrienne ou encore ses tentatives de pousser le gouvernement libanais à normaliser ses relations avec le régime Assad ». « Ce sont d'ailleurs ces mêmes raisons pour lesquelles les ministres FL envisageaient de démissionner du gouvernement », a conclu la source.
Il convient enfin de signaler que le ministre indépendant proche des FL, Michel Pharaon, a pris position en faveur d'un gel de la démission de Saad Hariri en souhaitant que ce dernier rentre au Liban. M. Pharaon, qui s'exprimait au terme d'une réunion avec le ministre de la Justice Salim Jreissati, a appelé à réactiver le comité du dialogue national pour discuter notamment de la stratégie de défense.
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20 h 20, le 07 novembre 2017