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À La Une - Liban

Démission de Hariri : "Aucun attentat ciblé n'était planifié au Liban", assure l'armée

Au lendemain de l'annonce par Hariri de sa démission, de nouvelles réactions.

Le leader du CPL, Gebran Bassil, le chef des FL, Samir Geagea, le patriarche maronite Mgr Raï et l'ancien ministre Wi'am Wahhab. Photos Ani

Les réactions des responsables politiques libanais ont continué d'affluer dimanche au lendemain de la démission surprise samedi du Premier ministre Saad Hariri depuis Riyad, en Arabie saoudite.

 

Les instances sécuritaires

L'armée libanaise a assuré dimanche qu'aucun attentat n'était en préparation sur le territoire libanais. "Selon les informations que nous avons recueillies auprès de personnes arrêtées et lors de nos enquêtes, aucun attentat ciblé n'était planifié au Liban", indique un communiqué publié par la troupe.

Lors de son allocution annonçant sa démission, Saad Hariri avait accusé le Hezbollah et son allié iranien de "mainmise" sur le Liban et affirmé "avoir peur d'être assassiné". La chaîne al-Arabiya avait, elle aussi, rapporté qu'une tentative d'assassinat visant Saad Hariri avait été mise en échec quelques jours plus tôt. "Ceux qui planifiaient l'attentat ont désactivé les tours de contrôle au moment où le convoi de Saad Hariri se déplaçait à Beyrouth il y a quelques jours", avait indiqué la chaîne dans plus de précisions.

 

Un peu plus tôt dans la journée de dimanche, le directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, avait lui aussi affirmé que la SG n'était pas au courant d'une tentative d'assassinat visant Saad Hariri. Le général Ibrahim s'exprimait lors d'un entretien accordé à la chaîne panarabe al-Mayadine. Samedi soir, la direction générale des Forces de sécurité intérieure avait déjà affirmé qu'elle n'avait pas d'informations sur une tentative d'attentat contre le Premier ministre démissionnaire.

 

Sur la scène politique libanaise

-La démission surprise de Saad Hariri constitue un "signal d'alarme", a, pour sa part déclaré dimanche le chef du bloc parlementaire du courant du Futur et ancien Premier ministre Fouad Siniora. "La démission de Hariri est un signal d'alarme sur l'état de l'entente politique au Liban", a affirmé M. Siniora dans un entretien accordé à la chaîne britannique Sky News, ajoutant que "le Hezbollah obéit aux ordres de l'Iran". Dans son discours de démission, M. Hariri a accusé l'Iran de vouloir exercer une mainmise sur la région, et le Liban en particulier par l'intermédiaire du Hezbollah.


-Le ministre des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a exprimé sa crainte que la démission de M. Hariri ne retarde l'exploitation du gaz au large des côtes libanaises. "Il était prévu que le gouvernement lance très prochainement le premier contrat d'exploitation du gaz offshore. L'offre était bonne et la majorité des parties étaient d'accord. Allons-nous manquer à nouveau cette chance ?", a déclaré M. Bassil sur son compte Twitter.

 

 

La veille, le leader du CPL avait affirmé que la démission de M. Hariri "intervient au moment où le gouvernement est à son apogée" mais que le Liban "surmontera cette crise".

 

De son côté, l'ancien ministre druze Wi'am Wahhab a appelé le président  Michel Aoun à convoquer les ambassadeurs pouvant contribuer à "l'exfiltration" de Saad Hariri. "J'espère que le président Aoun convoquera les ambassadeurs des grands pays afin d'assurer l'exfiltration de Hariri d'Arabie saoudite vers un pays européen sûr", a déclaré M. Wahhab sur son compte Twitter. Il s'est prononcé en faveur de la nomination de Bahia Hariri, député de Saïda, au Liban-Sud, et tante de Saad Hariri, au poste de chef du gouvernement.

 

 

 

(Lire les première réactions à l'annonce de Hariri ici)

 

Samedi, l'ancien ministre avait déjà appelé l’État libanais à assurer le retour de M. Hariri, assurant que ce dernier était "prisonnier" et qu'il était interrogé dans le cadre d'une enquête ayant conduit à l'arrestation de son "ami" Khaled al-Tuwaijri, ancien directeur de la cour du roi Abdallah d'Arabie Saoudite. Onze princes et des dizaines de ministres, anciens et actuels, ont été arrêtés samedi soir en Arabie saoudite. Khaled al-Tuwaijri, contrairement aux déclarations de M. Wahab, ne fait pas partie des personnes arrêtées.

 

-L'ancien Premier ministre Nagib Mikati a, pour sa part, "insisté auprès du mufti Deriane sur l'importance de l'unité de la communauté sunnite". "Nous appelons à éviter l'escalade en ces temps difficiles, afin de préserver l'Etat", a-t-il ajouté dimanche.

 

-Dans la journée, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohammad Fneich, membre du Hezbollah, a affirmé que "le Liban ne fera pas partie de la politique saoudienne dans la région'". Le secrétaire général du parti chiite, Hassan Nasrallah, doit s'exprimer aujourd'hui à 18 heures, heure locale.

 

(Analyse : La démission de Hariri livre le Liban tout entier à la guerre des axes)

 

-Dans un entretien accordé au quotidien panarabe al-Chark al-Awsat et publié ce dimanche, le ministre d'État pour la Planification, Michel Pharaon, a affirmé que la démission de Saad Hariri "gâche" la situation du pays qu'il juge positive, ainsi que la tentative de "replacer le Liban sur la carte internationale des investissements".

 

-Samedi soir, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, avait exprimé son étonnement vis-à-vis du fait que le chef du gouvernement sortant n'ait pas démissionné plus tôt. "Avec tout ce qui s'est passé ces derniers temps, il était impossible pour une personne qui se respecte de rester au gouvernement", a déclaré M. Geagea lors d'un dîner partisan. Les FL comptent plusieurs ministres au sein du gouvernement.

"Il y a un gouvernement de l'ombre qui prend les décisions", a ajouté le leader des FL. "Le Hezbollah s'est attribué les mérites de la victoire de l'armée libanaise contre les jihadistes à la frontière libano-syrienne et a négocié avec Daech l'évacuation de dizaines de combattants. Comment un gouvernement peut-il accepter cela?", a ajouté M. Geagea, estimant que "seul le président Aoun a le pouvoir et les capacités de sauver la situation en convoquant un dialogue national qui aura pour thème l'édification de l’État".

 

Instances économiques

-Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a, lui, assuré dimanche que la livre libanaise resterait stable.

 

Instances religieuses


-Le patriarche maronite, Mgr Bechara Raï, a déploré la démission de M. Hariri, dans son homélie prononcée lors de la messe dominicale à Bkerké, mettant en garde contre "un plan de déstabilisation visant le pays". "Des décisions doivent être prises pour éviter au Liban une crise politique et sécuritaire", a-t-il ajouté.


 

 

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commentaires (8)

Il ne faut pas oublier que dans les FSI il y a le Hezbollah et c' et peut être qui savait de l'assassinat de Hariri et ils laissaient faire

Eleni Caridopoulou

22 h 00, le 05 novembre 2017

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • Il ne faut pas oublier que dans les FSI il y a le Hezbollah et c' et peut être qui savait de l'assassinat de Hariri et ils laissaient faire

    Eleni Caridopoulou

    22 h 00, le 05 novembre 2017

  • QUARANTE ANS DE GUERRE ET D'INCERTITUDES Et aucune leçon retenue Le multiculturalisme est-il vraiment un avantage pour notre pays ? Une question qui se pose désormais. LA OU CELA DEVRAIT ÊTRE UNE RICHESSE, ON L'A TRANSFORMÉ EN FAIBLESSE ... Le génie et la sagesse du Liban sont il un rêve ou une réalité ?

    Sarkis Serge Tateossian

    18 h 53, le 05 novembre 2017

  • SOLUTION A LA CRISE : LE RESPECT TOTAL DE TOUS LES ENGAGEMENTS LOCAUS, REGIONAUX ET INTERNATIONAUX DU DISCOURS D,INVESTITURE ET DES ACCORDS DE LA FORMATION DU GOUVERNEMENT HARIRI...

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 04, le 05 novembre 2017

  • Hehehe quand l’attentat de Rafic Hariri avait eu lieu Qlq mois après celui de Hamadé ... tous les services de renseignements avaient alors affirmé qu’il n’attendait pas un attentat en cet ampleur ... tout comme maintenant (je vous invite à voir Lens article datant de 2005 OU ÉTAIT LES FSI ET LES SERVICES DE RENSEIGNEMENTS ?!?! A oui ils étaient entre les mains des 8 marsiste ... tout comme maintenant À Bon entendeur j vous salue

    Bery tus

    14 h 37, le 05 novembre 2017

  • SI HARIRI DIT QU,IL ETAIT CIBLE, IL NE FAUT PAS PRENDRE LA CHOSE A LA LEGERE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 28, le 05 novembre 2017

  • L,HEURE DE LA VERITE A SONNE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 25, le 05 novembre 2017

  • Certaine que Saad Hariri est plus en danger en Arabie Saoudite qu'au Liban.

    Marionet

    13 h 50, le 05 novembre 2017

  • Pour la simple raison qu'il n'y a jamais eu de préparation d'attentat contre l'ex premier ministre, surtout quand on connaît l'efficacité des FSI

    Zorkot Mohamed

    13 h 26, le 05 novembre 2017

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