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À La Une - Liban

Nasrallah appelle à fêter la "deuxième libération" du Liban, "que le gouvernement le veuille ou non"

"Le sort des militaires otages a toujours été notre priorité", déclare le chef du Hezbollah.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a célébré lundi la "deuxième libération" du Liban au terme de l'évacuation des derniers combattants du groupe État Islamique encore présents sur le territoire libanais, dans le cadre d'un accord avec le Hezbollah autour du sort des militaires pris en otage en août 2014, appelant à fêter l'événement jeudi prochain à Baalbeck, dans la Békaa, "que le gouvernement le veuille ou non".

 

"Tous les objectifs remplis"
"La guerre contre l'EI a rempli tous ses objectifs", a déclaré le leader du parti chiite lors d'une intervention télévisée". L'EI et le Front Fateh el-Cham (ex-Front al-Nosra) ne sont plus présents sur le territoire libanais et dans le Qalamoun syrien. Les frontières du Liban avec la Syrie sont sécurisées, notamment dans la Békaa. L'armée libanaise peut désormais se déployer sur tous ces territoires", a-t-il ajouté.

"Le 28 août 2017 est une date à marquer d'une pierre blanche. il s'agit de celle de la deuxième libération du pays", a-t-il a déclaré, appelant à l'organisation d'une fête jeudi prochain à Baalbeck, dans la Békaa. "En 2000, les Libanais avaient célébré la victoire, sauf ceux qui avaient pris fait et cause pour Israël. Les habitants du Liban-Sud étaient les plus heureux. Aujourd'hui, c'est une victoire nationale, mais plus particulièrement pour les habitants de la Békaa qui font la fête", a-t-il déclaré. "Cette victoire  s'inscrit dans la lutte contre Israël. L'EI a été crée par l'administration américaine pour servir le projet génocidaire israélien", a-t-il ajouté. 

L'armée libanaise avait lancé le 19 août son offensive dans les jurds de Ras Baalbeck et de Qaa. Elle avait annoncé mardi dernier avoir pris le contrôle de la plus grande partie du territoire tenu par les jihadistes. Six soldats libanais ont été tués lors de cette bataille baptisée "L'aube des jurds". Dimanche matin, la troupe a annoncé un cessez-le-feu dans les jurds afin d'ouvrir la voie aux négociations sur le dossier des militaires otages de l'EI.

Le Hezbollah, qui menait parallèlement une offensive pour déloger l'organisation jihadiste sunnite du côté syrien de la frontière, a lui aussi annoncé dimanche une pause dans les combats. Cette pause est intervenue "dans le cadre d'un accord global pour mettre fin à la bataille contre Daech" dans la région de l'ouest du Qalamoun, selon le "média de guerre" de la formation chiite libanaise.

Cette opération avait été lancée simultanément avec celle de l'armée libanaise, mais cette dernière a toujours démenti l'existence d'une coordination entre les autorités libanaise et syrienne.

Le jurd de Ersal avait été le théâtre de combats fin juillet entre le Hezbollah et le Front Fateh al-Cham, qui s'étaient soldés au terme d'une semaine de combats par une défaite des islamistes et un échange de prisonniers.

 

(Lire aussi : Au lendemain de la nouvelle du décès des militaires, la presse s'interroge sur les relations libano-syriennes)

 

Militaires otages
Le secrétaire général du Hezbollah est revenu dans la première partie de son intervention sur les discussions entre son parti l'EI dans les derniers jours de l'offensive contre le groupe jihadiste. "Ni le Hezbollah, ni l'armée ne se sont placés dans l'éventualité de décréter un cessez-le-feu. Nous avons toujours considéré que le sort des militaires otages était la première condition avant toute négociation", a-t-il déclaré.

"Après la bataille du jurd de Ersal et avant que l'armée ne lance l'opération 'L'aube des jurds', on nous a indiqué des lieux où les corps des militaires otages auraient été enterrés, mais sans résultat. Les recherches se sont déroulées pendant la durée de l'offensive contre l'EI", a affirmé le leader du parti chiite. "Nous aurions pu poursuivre la bataille mais nous aurions pris le risque d'éliminer les individus qui savent où se trouvent les corps", a-t-il indiqué, "nous avons alors choisi d'utiliser notre avancée militaire comme outil de pression".

Dimanche, après trois ans d'attente insoutenable, les familles ont reçu la nouvelle qu'ils espéraient ne jamais entendre : huit des neuf dépouilles mortelles (à part celle du soldat Abbas Medlej) ont été retrouvées grâce à des informations collectées après la reddition de membres de l'EI. Selon le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, des combattants de l'EI qui se sont rendus aux forces armées les ont conduits à l'endroit où se trouvaient ces restes humains.

Le général Ibrahim avait précisé que des tests ADN doivent être effectués avant qu'il ne puisse confirmer de façon définitive la mort des militaires libanais. Lundi, les familles des soldats ont donné des échantillons ADN de leurs proches aux experts de l'hôpital militaire qui ont entamé leurs analyses aux environs de 13 heures. Selon la chaîne LBCI, ces échantillons seront ensuite transmis à un laboratoire de l'Université Saint-Joseph où ils seront comparés avec les données recueillies auprès des huit dépouilles mortelles. Ces analyses pourraient prendre entre deux et trois semaines en raison de la dégradation des corps. Dans ce cadre, le Premier ministre Saad Hariri a affirmé qu'une journée de deuil national et de solidarité avec l'armée et les familles des militaires sera observée si les résultats des tests devaient se révéler positifs.

"En ce qui concerne Abbas Medlej, nous détenons la personne qui a des informations à son sujet", a déclaré Hassan Nasrallah. Dans la journée, la LBCI a rapporté que les informations données par le groupe jihadiste sur l'endroit où le corps de Abbas Medlej, décapité le 6 septembre 2014, a été enterré, se sont avérées fausses. Les terroristes avaient désigné le secteur de Rahoué, près de Ersal, selon la chaîne locale, qui précise que les recherches se poursuivent. Le soldat était originaire de Baalbeck.

 

(Lire aussi : La nouvelle du décès des militaires otages tombe comme un couperet)

 

"Qui a interdit à l'armée d'agir ?"
Dans les négociations, le sort de Samir Kassab, journaliste libanais disparu depuis quatre ans en Syrie, et celui des évêques Boulos Yazigi et Youhanna Ibrahim, disparus en Syrie depuis 2013, ont été également évoqués. "Mais l'EI nous a dit qu'il ne savait rien", a affirmé le leader du Hezbollah.

Ainsi, "670 personnes, 331 civils, 308 combattants et 26 blessés de l'EI", ont été évacués", a poursuivi Hassan Nasrallah, ajoutant que 11 combattants du parti chiite et sept soldats de l'armée syrienne ont été tués.

Par ailleurs, Hassan Nasrallah a critiqué ses contempteurs. "Après mon dernier discours, on a dit que je portais atteinte à l'armée, au Liban, et aux militaires otages, en expliquant qu'il fallait coopérer avec Damas. Ces accusations sont fausses. Je n'ai jamais obligé l’État libanais à négocier avec le régime syrien. "Qui a empêché l'armée libanaise de combattre les jihadistes et de reprendre les militaires otages ?", a-t-il lancé, appelant les Libanais à réclamer des comptes à ouvrir des enquêtes parlementaires sur ce sujet. "Nous avons toujours cru en la capacité de l'armée à mener les batailles", a-t-il conclu.

 

 

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commentaires (8)

"...que le gouvernement le veuille ou non..." cette phrase explique clairement tout ce qui se passe dans notre pays depuis un certain temps... pauvre et malheureux Liban! Irène Saïd

Irene Said

16 h 24, le 29 août 2017

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Commentaires (8)

  • "...que le gouvernement le veuille ou non..." cette phrase explique clairement tout ce qui se passe dans notre pays depuis un certain temps... pauvre et malheureux Liban! Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 24, le 29 août 2017

  • Il faut partager le Liban en cantons homogènes avec Beyrouth comme capitale administrative, nous n'avons rien en communs avec ces gens, nous sommes libanais, point-barre.

    Christine KHALIL

    16 h 11, le 29 août 2017

  • Aucun espoir d'un avenir de paix et de developpement économique pour le Liban avec cette homme !! Il n'a qu'un langage : faire la guerre ! Au Liban, en Syrie, au Yemen, en Irak

    FAKHOURI

    12 h 50, le 29 août 2017

  • tjrs cru !?!?! vous avez oubliez deja ce que vous aviez affirmez il n'y a pas si longtemps !!

    Bery tus

    00 h 35, le 29 août 2017

  • QUAND AU QUATRIEME POINT IL A ESSAYE EN PIEGEANT L,ARMEE DE LA DISCREDITER PAR CES ACTES UNILATERAUX ... MAIS IL A ECHOUE CAR TOUS LES LIBANAIS PLUS QU,AVANT CROIENT PROFONDEMENT EN LEUR ETAT ET EN LEUR ARMEE NATIONALE COMME SEULS GARANTS DU PAYS ET DU PEUPLE ET DE LEUR DEVENIR... !

    LA LIBRE EXPRESSION

    00 h 30, le 29 août 2017

  • CE QUI IMPORTE DANS LE DISCOURS DU SAYYED SONT TROIS POINTS : 1 - QU,ON L,AIME OU PAS LE HEZBOLLAH A DELOGE L,EX NOSRA DU JURD DE ERSAL ! 2 - QU,ON L,AIME OU PAS IL Y EUT COOPERATION SILENCIEUSE ENTRE NOTRE ARMEE AVEC CELLE DE BACHAR ET AVEC LE HEZBOLLAH ! 3 - LE HEZBOLLAH A NEGOCIE POUR LE DESTIN DES SOLDATS MARTYRS ENLEVES ET TUES AVEC L,E.I. ET NON L,ETAT LIBANAIS ! MAINTENANT LES SURENCHERES ET L,UTILISATION DE CES TROIS FAITS OU PERFORMANCES EN FETES COMMUNAUTAIRES A DES FINS DE PROPAGANDE ET DE POLITIQUE INTERIEURE SONT MESQUINS, IGNOBLES ET HONTEUX ! J,INVITE LE SAYED A LA RECONSIDERATION...

    LA LIBRE EXPRESSION

    00 h 22, le 29 août 2017

  • RIEN NAURAIT ETE POSSIBLE SANS TOI GRAND RESISTANT , SAUVEUR ET PROTECTEUR DU LIBAN NOUVEAU , LIBRE ET INDÉPENDANT DES POLITIQUES DU PASSÉ FAIT DE COUARDDISE ET DE TRAÎTRISE. VA DE L'AVANT ET EMMÈNE NOUS VERS UNE NATION FIÈRE ET FORTE SOUS LA DIRECTION DU PHARE AOUN . QUE DIEU TE GARDE . BONNE NUIT LES ENFANTS .

    FRIK-A-FRAK

    00 h 07, le 29 août 2017

  • Est-ce que Nasrallah a pris la position du President Aoun? Est-ce qu'il a ete mandate [par Aoun pour parler ainsi au nom du Liban? Ou est le President fort? Est-ce qu'il a abdique en faveur du Hezbollah? Non mais quelle cauchemar!!! Le Liban dirige par Hassan Nasrallah....

    IMB a SPO

    23 h 38, le 28 août 2017

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