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Liban - La situation

Plusieurs dossiers chauds au menu du Conseil des ministres aujourd’hui

Le sol calciné du camp de déplacés syriens de Bar Élias. Photo Danielle Khayat

C'est un orageux Conseil des ministres qui devrait se tenir aujourd'hui, après la polémique engagée hier entre les ministres de la Justice et de l'Intérieur sur les ingérences qui ont abouti à la libération de plus de 70 personnes interpellées au cours de la semaine écoulée, à la suite de tirs de réjouissance. Des tirs qui, dans la Békaa, ont fait un mort.

Joint par L'Orient-Le Jour, le ministre de la Justice, Salim Jreissati, s'est à nouveau défendu comme il l'avait fait en cours des journée, en affirmant que « personne n'a le droit d'évoquer l'activité du pouvoir judiciaire, encore moins de la critiquer, sans preuve à l'appui ». Le ministre de la Justice a accusé son collègue de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, de « se dérober à ses responsabilités » et a dénoncé « la démagogie » du chef des Kataëb, Samy Gemayel, qui avait obtenu du ministre de l'Intérieur confirmation des ingérences de personnalités politiques.

Et M. Jreissati d'inviter, par le biais de L'OLJ, le chef des Kataëb et le ministre de l'Intérieur à lui présenter « une seule preuve qu'un juge a cédé à une pression politique quelconque pour libérer une personne arrêtée dans le cadre d'une affaire de tirs en l'air ». « Je suis prêt à sanctionner ces magistrats », dit M. Jreissati sur un ton déterminé, rappelant qu'en tant que ministre de la Justice, il est en droit de saisir l'inspection judiciaire pour sanctionner les magistrats « coupables », à condition d'avoir des preuves. Par ailleurs, Salim Jreissati a appelé Nouhad Machnouk à joindre ses efforts aux siens, dans la mesure où la justice et la sécurité sont, selon lui, « indissociables ».

 

(Lire aussi : Quand l’État devient le maillon faible..., l'éclairage de Philippe Abi-Akl)

 

Le dossier des navires-centrales
Mais le dossier de ces interpellations qui n'en sont pas ne sera pas le seul à meubler l'ordre du jour du Conseil des ministres. Celui-ci comprendra en outre le fameux dossier des navires-centrales qu'on voulait louer à prix d'or, sans passer par la direction des adjudications.

Ce dossier a été soulevé hier par Walid Joumblatt, qui a affirmé, dans un tweet, que le dossier que le ministre de l'Énergie, César Abi Khalil, a finalement accepté de soumettre à la direction des adjudications est « falsifié et tronqué ». Renseignements pris, il semble en effet que seul le volet financier de ce dossier ait été soumis pour examen à la direction des adjudications, alors qu'en principe, c'est le dossier tout entier qui aurait dû l'être.

Il va de soi que les Forces libanaises et le PSP ne sont pas près de fermer l'œil sur cette affaire, les FL jugeant que, de tous les dossiers chauds, celui-ci est le plus facile à soulever, en raison de son cachet purement technique.

Relevons que les ouvriers d'EDL ont choisi l'entrée du Liban dans la saison des grandes chaleurs pour annoncer qu'ils se mettront en grève dès aujourd'hui, afin d'obtenir l'amélioration de leurs conditions de travail. Est-ce donc pour pousser l'opinion à accepter une solution à n'importe quelles conditions que les coupures de courant ont commencé à se multiplier ?

Cerise sur le gâteau, cette grogne s'accompagne d'une menace de grève de la CGTL et du comité intersyndical, qui réclament le vote de la nouvelle grille des salaires dans le secteur public « au plus tard à la fin du mois ».

 

(Lire aussi : Incompréhension générale face aux coupures de courant)

 

Opération coup-de-poing
Il est probable en outre que la récente opération coup-de-poing de l'armée à Esral sera soulevée en Conseil des ministres, en rapport avec l'annonce de la mort de quatre Syriens arrêtés par l'armée au cours de cette opération, compte tenu des soupçons que ces morts tout de suite jugées suspectes peuvent nourrir.

Ce dossier est d'ailleurs étroitement associé à celui des camps de déplacés eux-mêmes, après un grave incendie, le second en deux jours, au cours duquel une partie du camp de Bar Élias, dans la Békaa, a été ravagé par les flammes. Une fillette de quatre ans a été tuée dans ce drame, et 14 autres personnes atteintes de brûlures diverses. L'occasion de soulever le grave dilemme d'un rapatriement des déplacés ayant afflué au Liban, dont une partie refuse de regagner la Syrie, par crainte d'un régime impitoyable pour ses opposants, le Liban étant par ailleurs divisé sur l'opportunité de négocier ce retour avec les autorités syriennes elles-mêmes ou, alternativement, avec l'ONU.

 

 

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C'est un orageux Conseil des ministres qui devrait se tenir aujourd'hui, après la polémique engagée hier entre les ministres de la Justice et de l'Intérieur sur les ingérences qui ont abouti à la libération de plus de 70 personnes interpellées au cours de la semaine écoulée, à la suite de tirs de réjouissance. Des tirs qui, dans la Békaa, ont fait un mort.
Joint par L'Orient-Le...

commentaires (2)

Beau de voir ce jeu de pantins de nos politiciens qui finiront par se réconcilier par ordre de leurs chefs de tribus respectifs.

Antoine Sabbagha

08 h 19, le 05 juillet 2017

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Commentaires (2)

  • Beau de voir ce jeu de pantins de nos politiciens qui finiront par se réconcilier par ordre de leurs chefs de tribus respectifs.

    Antoine Sabbagha

    08 h 19, le 05 juillet 2017

  • LES REFUGIES SYRIENS VONT SE PREVALOIR TOUJOURS DE L,INIQUITE DU REGIME POUR RESTER SUR LA TERRE LIBANAISE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 27, le 05 juillet 2017

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