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À La Une - Liban

La réunion de concertation à Baabda accouche d'une feuille de route qui ratisse large

Dans ce document, les responsables rappellent leur attachement à plusieurs questions d'ordre constitutionnel, économique, et social qui ont trait à la gouvernance du pays.

Les principaux pôles politiques libanais assistant à la réunion de concertation organisée par le président de la République, Michel Aoun (c.), au palais de Baabda, le jeudi 22 juin 2017. Photo Dalati et Nohra

Le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun, a présidé jeudi matin une première réunion de concertation au palais de Baabda, à laquelle ont assisté les principaux dirigeants des formations politiques représentées au gouvernement.

A l'issue de cette réunion, une feuille de route, sur laquelle les dirigeants se sont mis d'accord, a été rendue publique. Dans ce document, les responsables rappellent leur attachement à plusieurs questions d'ordre constitutionnel, économique, et social qui ont trait à la gouvernance du pays.

Parmi les responsables et dirigeants qui étaient présents à cette réunion, figurent le Premier ministre Saad Hariri, le chef du Législatif, Nabih Berry, le leader des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, le ministre de l'Éducation, Marwan Hamadé, qui représentait le leader druze Walid Joumblatt, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, le ministre d'État pour les Affaires du Parlement, Ali Kanso, le ministre des Déplacés, Talal Arslane, le chef du groupe parlementaire du Hezbollah, le député Mohammad Raad, le chef des Marada, Sleiman Frangié, et le député Hagop Pakradounian.

Les pôles politiques non représentés au gouvernement, notamment les Kataëb, n'ont pas été conviés à ce débat.

 

Dans la feuille de route, il est question de "sauvegarder le système démocratique libanais pluraliste afin d'aboutir à un Etat civil, en commençant par garantir un juste équilibre entre les communautés pour aboutir à la création d'un comité national pour l'abolition du confessionnalisme". M. Geagea a affirmé, à l'issue de la réunion, qu'il avait exprimé des réserves sur cette première clause, sans en dire davantage.

 

(Lire aussi : Gemayel dénonce une dérive « dictatoriale » du pouvoir)

 

Par ailleurs, les dirigeants se sont accordés sur la nécessité "d'interdire tout changement d'équilibre démographique au Liban", en référence au poids des réfugiés syriens et palestiniens présents dans le pays. "Tout comme nous refusons la naturalisation (des Palestiniens), que ce soit par des procédés flagrants ou camouflés, nous refusons l’implantation sur le territoire libanais de tout groupe non libanais", ont affirmé les participants. Ils ont également exprimé leur refus du déplacement interne des populations libanaises, notamment l'exode rural afin de ne pas créer des "ghettos et des cantons".

La feuille de route prévoit par ailleurs "la nécessité d'adopter la décentralisation administrative le plus tôt possible, (...) de même qu'une économie non rentière".

Sur le plan économique, le document prévoit, entre autres, la "nécessité de lancer une plan économique national (...), d'adopter un budget, (...) et de créer des emplois". Le gouvernement appelle à mettre en application ce plan en créant une commission ministérielle permanente dotée des moyens (...) financiers nécessaire pour assurer l'infrastructure requise.

En outre, le plan économique national prévoit une alimentation en courant électrique 24h sur 24, la sauvegarde des ressources hydrauliques, l'exploitation des ressources pétrolières et gazières, notamment au large des côtes libanaises, ainsi que des télécommunications à haut débit et aux meilleurs prix. De plus, le plan prévoit l'amélioration de l'infrastructure des transports, notamment ceux en commun.

Les fonds nécessaires pour le retour des déplacés libanais durant la guerre de 1975-1990 sont également mentionnés dans le plan.

Enfin, au niveau des réformes, l'accent est notamment mis sur "la transparence au niveau du fonctionnement des institutions", "l'indépendance du corps judiciaire" et "l'amélioration des organismes de contrôle".

 

(Lire aussi : Amine Gemayel : La réunion de Baabda sera incomplète)

 

"Cette feuille de route couvre de nombreuses questions jusque-là en suspens, que ce soit au niveau constitutionnel et juridique, notamment la modernisation de certaines lois, ou encore l'abolition du confessionnalisme, ainsi que d'autres questions ayant trait à la croissance économique", a expliqué Talal Arslane. Il a souligné que "ce document ne concerne pas seulement le gouvernement actuel, car il s'agit d'une politique que le Parlement, de même que le gouvernement, mettra en application dans la mesure du possible". Et M. Arslane d'insister : "Tout le monde a validé cette feuille de route".

Selon les correspondants sur place, la réunion de Baabda  s'est déroulée dans une ambiance plutôt détendue et positive. Une information confirmée par le chef des Marada : "Le dialogue était positif et constructif, et si nous sommes à nouveau conviés au palais de Baabda, nous répondrons évidemment présent", a assuré le leader chrétien du Liban-Nord. Il a, dans ce contexte, souligné qu'"il n'y a pas de différend d'ordre personnel" entre lui et le président Aoun. MM. Frangié et Aoun, anciens alliés, entretenaient des relations houleuses depuis la dernière élection présidentielle.

 

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commentaires (2)

FALLAIT Y INVITER AU MOINS LES KATAEBS ! ET D,AUTRES CERTES... DES PAROLES ET DES PAROLES COMME L,ON ENTEND TOUJOURS...

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 24, le 22 juin 2017

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Commentaires (2)

  • FALLAIT Y INVITER AU MOINS LES KATAEBS ! ET D,AUTRES CERTES... DES PAROLES ET DES PAROLES COMME L,ON ENTEND TOUJOURS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 24, le 22 juin 2017

  • Une réunion de concertation à Baabda à la Présidence de la République doit se passer avec toutes les composantes politiques du pays. Une réunion de concertation au Grand-Sérail à la Présidence du Conseil pourrait se passer sans l'opposition. Par conséquent la réunion de Baabda est anti-démocratique.

    Un Libanais

    18 h 25, le 22 juin 2017

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