Rechercher
Rechercher

Liban - Éclairage

Les conférences de Baabda, une réaction ?

Avec la fin du chantier de la réforme électorale, une atmosphère préélectorale se fait déjà sentir. Le pouvoir et l'opposition prennent forme dans des blocs de plus en plus identifiables et soucieux de s'homogénéiser.
Le premier signe en serait, du côté du pouvoir, l'initiative du président de la République de tenir dès jeudi prochain des conférences politiques hebdomadaires à Baabda avec les seules parties représentées au sein du cabinet. Cette démarche, concertée au préalable avec le Premier ministre, aurait pour objectif de rattraper le temps perdu sur la réforme électorale en orientant désormais le travail de l'exécutif vers des projets à caractère socio-économique. Baabda se voudrait donc le catalyseur des décisions du Conseil des ministres. Le président serait surtout soucieux de renforcer la cohésion gouvernementale, affectée par les récentes négociations de la loi électorale.
Dans les milieux proches du pouvoir, l'optimisme est de mise et les propos abondent sur les projets de développement en vue. Le cabinet aurait des échéances importantes et imminentes, mais aussi les moyens financiers de les respecter, disent ces milieux. Des sources ministérielles révèlent que le Premier ministre, Saad Hariri, a chargé un comité d'experts de mettre au point un plan de réhabilitation de l'infrastructure des routes, de l'eau, de l'électricité, de la téléphonie et des réseaux sanitaires d'une valeur de quatre milliards de dollars US. Une somme que le cabinet aurait réalisé qu'il détenait, grâce aux prêts, donations et aides en nature obtenus par le précédant cabinet de Tammam Salam, selon les mêmes sources. Le Liban n'avait pas pu en bénéficier jusque-là à cause de la vacance présidentielle qui avait prévalu pendant près de trois ans, et l'interruption conséquente du travail de législation. Ce nouveau plan économique du Premier ministre pourrait inclure en outre un volet relatif à la gestion de la crise des déplacés. Selon les mêmes sources ministérielles, M. Hariri pourrait faire participer la main-d'œuvre syrienne dans les travaux de reconstruction, avec en perspective la reconstruction de la Syrie. Ce plan de redressement d'ensemble pourrait être soumis le mois prochain par le bureau du Premier ministre à l'approbation du gouvernement.
Face aux promesses du pouvoir, l'opposition partisane s'assume en tant que telle et étale ses objectifs concrets. Des milieux de partis exclus du pouvoir évoquent la nécessité de mettre sur pied une opposition constructive qui contrôlerait « les empiétements de l'exécutif sur les règles et procédures en vigueur ». Le plan de l'électricité, l'adjudication portant sur les navires-centrales et la construction de centrales électriques font partie des dossiers que les partis de l'opposition entendent exploiter pour dénoncer les « marchés suspects » du cabinet.
Les failles de la réforme électorale seraient, elles, aussi propices à servir de terrain pour un duel entre le pouvoir et l'opposition partisane. Mais seulement à fleurets mouchetés. Des milieux de l'opposition disent ne pas avoir l'intention de déposer un recours contre la nouvelle loi électorale devant le Conseil constitutionnel. En revanche, ces milieux comptent former un comité d'experts juridiques et de constitutionnalistes en vue de proposer un amendement de cette loi, axé sur les réformes d'ordre technique. C'est peut-être pour anticiper ce travail que le président Aoun entend inclure à l'ordre du jour des réunions de Baabda les réformes prévues par Taëf, comme la création d'un Sénat et la mise en œuvre de la décentralisation administrative. Entre-temps, le ministre Gebran Bassil continue de lever l'étendard des réformes qu'il dit avoir souhaitées, à commencer par la création d'un Sénat élu selon l'esprit de la proposition de loi dite orthodoxe, avec le maintien de l'équilibre communautaire au niveau de la Chambre des députés.
En somme, la prochaine rencontre à Baabda sera un acte de présence du pouvoir en place, à l'heure où des voix s'étaient élevées pour réclamer la démission du cabinet et la création d'un autre chargé d'organiser et de superviser les prochaines élections.
La volonté du pouvoir de maintenir le cabinet et la perspective des prochaines législatives suffiront-elles à créer une solidarité ministérielle minimale ? Rien n'est moins sûr, à l'heure où chaque partie semble avoir son propre agenda électoral. Pour l'instant toutefois, les opposants de l'intérieur, situés à mi-chemin entre le pouvoir et l'opposition, semblent pencher du côté du premier. Le député Sleiman Frangié a déclaré avoir reçu une invitation à la rencontre de Baabda, et entend y participer.

Avec la fin du chantier de la réforme électorale, une atmosphère préélectorale se fait déjà sentir. Le pouvoir et l'opposition prennent forme dans des blocs de plus en plus identifiables et soucieux de s'homogénéiser.Le premier signe en serait, du côté du pouvoir, l'initiative du président de la République de tenir dès jeudi prochain des conférences politiques hebdomadaires à...

commentaires (4)

Donc notre Premier Ministre veut se remettre au travail à grande échelle au Liban, après le récent scandale de la faillite retentissante de Saudi Oger, avec des milliers de familles ruinées, sans aucun recours et dont on ne parle plus... On se rattrape donc sur Liban Oger, avec un budget de 4 milliards de $ retrouvés par hasard dans un fond de tiroir, avec l'avantage cette fois qu'il prendra sa revanche car, ce n'est plus Liban Oger qui pourra faire faillite, mais bien l'Etat Libanais.... Et, dans tous les cas, au point où on en est, qui s'en fout!

Saliba Nouhad

14 h 32, le 20 juin 2017

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Donc notre Premier Ministre veut se remettre au travail à grande échelle au Liban, après le récent scandale de la faillite retentissante de Saudi Oger, avec des milliers de familles ruinées, sans aucun recours et dont on ne parle plus... On se rattrape donc sur Liban Oger, avec un budget de 4 milliards de $ retrouvés par hasard dans un fond de tiroir, avec l'avantage cette fois qu'il prendra sa revanche car, ce n'est plus Liban Oger qui pourra faire faillite, mais bien l'Etat Libanais.... Et, dans tous les cas, au point où on en est, qui s'en fout!

    Saliba Nouhad

    14 h 32, le 20 juin 2017

  • PRETS ET DONS ! COMBIEN LES UNS ET COMBIEN LES AUTRES ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 25, le 20 juin 2017

  • Quatre milliards de dollars US...qui dormaient dans des tiroirs du cabinet...ouauwwwwwwwww !!! Et combien finiront dans les poches de ceux qui prétendent mettre au point 1) les infrastructures 2) l'eau 3) l'électricité 4) la téléphonie 5) les réseaux sanitaires etc. ??? Bon...pour une fois essayons de leur faire confiance, et attendons avec impatience les résultats !!! Irène Saïd

    Irene Said

    11 h 19, le 20 juin 2017

  • ""plan de réhabilitation de l'infrastructure des routes, de l'eau, de l'électricité, de la téléphonie et des réseaux sanitaires d'une valeur de quatre milliards de dollars US. Une somme que le cabinet aurait réalisé qu'il détenait, grâce aux prêts, donations et aides en nature obtenus par le précédant cabinet de Tammam Salam,"" tiens tiens, un nouveau lapin ? une manne oubliee par tout le monde ?

    Gaby SIOUFI

    10 h 04, le 20 juin 2017

Retour en haut