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Liban - Institutions

Les opposants absents de la rencontre « gouvernementale » de Baabda

À l'initiative de Michel Aoun, les chefs des partis représentés au cabinet Hariri se réuniront demain au palais présidentiel.

Le président de la République, Michel Aoun, organise demain à Baabda une rencontre politique élargie, dans le but de discuter les dossiers de nature socio-économique ainsi que de la redynamisation des institutions, et notamment le gouvernement.

Mais ce seront exclusivement des représentants des formations politiques présentes au sein du cabinet de Saad Hariri qui prendront part à la rencontre de Baabda. Seront donc absentes les forces politiques rangées dans le camp de l'opposition, notamment les Kataëb, le Parti national libéral (PNL) de Dory Chamoun ainsi que plusieurs personnalités qui ont longtemps joué un rôle important dans la vie politique du pays.
Cela n'est pas sans susciter des interrogations sur la composition de la table ronde, à l'heure où Michel Aoun se veut un président rassembleur et ouvert à tout le monde.

Mais à Baabda, on est soucieux de préciser que la rencontre de demain n'est pas une table de dialogue élargie qui requiert la présence de tous les protagonistes autour du président de la République. « Les participants discuteront des meilleures façons de redynamiser le cabinet. C'est donc un sujet qui concerne principalement ceux qui en font partie », souligne un proche de M. Aoun à L'Orient-Le Jour, avant de préciser que les absents auront toujours la chance de formuler leurs remarques quand ils le veulent.

Ces explications du proche de la présidence ne semblent pas à même de satisfaire les protagonistes absents de la réunion. Bien au contraire. Ils y voient un dangereux amalgame entre le système démocratique et le gouvernement.

C'est ainsi que Boutros Harb, député de Batroun, interrogé par L'OLJ, qualifie la réunion de demain de « table des gouvernants ». Selon lui, « le président de la République, qui se veut un père pour tous, ne devrait pas être le père des seuls membres de la majorité. Sa paternité devrait s'appliquer aussi à l'opposition, d'autant qu'elle est nécessaire à une démocratie saine ». En dépit de son absence, M. Harb exprime le souhait que les participants à la réunion de Baabda parviennent à imposer le respect de la loi, à l'heure où la transparence manque terriblement au paysage politique.

 

(Lire aussi : Les conférences de Baabda, une réaction ?)

 

Les Kataëb : L'opposition a raison
Du côté de Saïfi, les Kataëb – qui sont dans ce qu'ils appellent « l'opposition constructive » – attendent toujours les réponses de la présidence à leurs interrogations portant notamment sur « les raisons à l'origine de la tenue d'un dialogue qui regrouperait les composantes gouvernementales et écarterait tous les autres protagonistes », comme on peut lire dans le communiqué publié lundi à l'issue de la réunion hebdomadaire du bureau politique du parti de Samy Gemayel.

Interrogé par L'OLJ, Salim Sayegh, vice-président du parti, explique que sa formation considère que « si la rencontre prévue demain vise vraiment à relancer l'exécutif, cela montre que le blocage existe réellement ». Pour l'ancien ministre des Affaires sociales, « il aurait fallu faire un choc positif dans les milieux politiques pour affirmer que le pays embrasse désormais une nouvelle méthode de travail, à même de permettre de récupérer la confiance du peuple ». « Cet objectif ne saurait être atteint par la méthode que nous avons vue jusqu'à présent », note M. Sayegh.

Le vice-président des Kataëb va plus loin. Jusqu'à poser « une question sérieuse » : « A-t-on réellement besoin de placer (une table de dialogue) au-dessus des institutions reconnues, en l'occurrence le gouvernement et le Parlement ? » s'interroge l'ancien ministre, avant de poursuivre : « A-t-on besoin de prendre les prérogatives de ces deux institutions et imputer au chef de l'État des responsabilités qui ne sont pas les siennes ? »

Estimant que les Kataëb ne paient aucunement le prix de leur opposition, Salim Sayegh assure que la réunion de Baabda donnera raison à l'opposition. « Si le chef de l'État constate une carence substantielle au niveau des institutions, c'est que l'opposition a raison. De même, si la réunion de jeudi vise à mettre de l'ordre dans le désordre que nous vivons, cela prouve que la performance des institutions politiques est entachée d'échecs, et là encore, le chef de l'État donnerait raison aux opposants », dit-il.

À Tripoli, fief de l'ancien Premier ministre Nagib Mikati, on se veut prudent. Se félicitant de l'initiative présidentielle en elle-même, dans la mesure où elle constitue une opportunité de dialogue, un proche de M. Mikati plaide cependant, via L'OLJ, pour un dialogue national élargi qui regrouperait opposition et majorité pour contribuer au redressement du pays.

 

 

 

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Mais ce seront exclusivement des représentants des formations politiques présentes au sein du cabinet de Saad Hariri qui prendront part à la...

commentaires (3)

HELAS POINT D,OPPOSANTS ! DES MECONTENTS POUR ETRE LAISSES EN DEHORS DU COMPTE ET LOIN DES GATEAUX...

MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

12 h 39, le 21 juin 2017

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • HELAS POINT D,OPPOSANTS ! DES MECONTENTS POUR ETRE LAISSES EN DEHORS DU COMPTE ET LOIN DES GATEAUX...

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    12 h 39, le 21 juin 2017

  • mais non mais non, voyons donc ! pourquoi faire l'opposition ? les "" autres "" sont assez sages pour nous mener vers le salut.

    Gaby SIOUFI

    09 h 41, le 21 juin 2017

  • L'opposition est necessaire a votre assemblee Mr...

    Soeur Yvette

    09 h 05, le 21 juin 2017

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