Le Liban officiel, les investisseurs et les Libanais qui travaillent au Qatar ont été surpris hier non seulement de la rupture entre l'axe Riyad/Le Caire/Abou Dhabi et Doha, mais également de l'appui que se sont empressés d'apporter à cet axe nombre de pays arabes.
Au niveau officiel, le Liban n'a reçu aucune demande de se conformer à la décision prise par l'Arabie saoudite à l'encontre du Qatar, ce qui constitue une nouveauté. Au cas où Riyad ou Doha demanderait à l'État libanais de prendre position, il serait naturel que celui-ci choisisse la distanciation à l'égard de ce conflit et qu'il applique la règle d'or selon laquelle « le Liban est avec les Arabes lorsqu'ils s'entendent, et neutre lorsqu'ils sont en conflit ».
Une source bien informée affirme que le Liban ne peut renier sa vieille amitié avec l'Arabie saoudite qui accueille, depuis environ 50 ans, la diaspora libanaise la plus importante de tous les pays du Golfe, composée de près d'un demi-million de Libanais, sans compter les investissements saoudiens au Liban qui s'élèvent à 80 milliards de dollars. La source indique en outre que le Liban ne peut pas non plus négliger les opportunités de travail qu'offre à 100 mille Libanais le Qatar dans des domaines aussi variés que la médecine, l'ingénierie, la finance, la technologie et l'enseignement.
(Lire aussi : Quand le funambule qatari vacille, l'édito d'Emilie Sueur )
Une source ministérielle indique par ailleurs que cette mise en quarantaine diplomatique, économique et sécuritaire est quasi unanime à l'encontre de Doha, à l'exception du Koweït où un émissaire saoudien a été dépêché pour convaincre ce pays d'appuyer la décision de rupture.
Cette même source affirme que la Midlle East Airlines n'a pris aucune décision, arguant du fait que l'État n'a pas encore défini son attitude dans ce conflit.
Dans ce cadre, quatre compagnies des pays du Golfe situées à Beyrouth ont pris les mesures nécessaires pour interdire les vols vers Doha, demandant à leurs voyageurs de recourir à la compagnie Kuweit Airlines pour gagner le Qatar.
L'Orient-Le Jour a appris par ailleurs que des contacts ont été entrepris par les responsables de ces compagnies du Golfe afin d'éviter d'utiliser l'espace aérien iranien.
Lire aussi
Quelles répercussions de la crise du Golfe sur les Libanais ?
Pourquoi l’axe Riyad/Abou Dhabi/Le Caire tord le bras du Qatar
À Riyad, l’heure n’est plus aux compromis
La mise au ban du Qatar pourrait lui coûter très cher
A Bahreïn, sévérité accrue contre les opposants depuis le voyage de Trump
Trump peut-il couper les tentacules de la « pieuvre iranienne » ?
L’Iran dénonce le « show » de Riyad et rejette les accusations de Trump
À Riyad, Trump et Salmane attaquent violemment l’Iran
Pour mémoire
Le Qatar se dit victime d'une campagne l'accusant de soutien au "terrorisme"
Fabius : Le Qatar ne finance pas le terrorisme
Le Qatar réfute tout soutien à des organisations "terroristes"
Repères
Au niveau officiel, le Liban n'a reçu aucune demande de se conformer à la décision prise par l'Arabie saoudite à l'encontre...
LA DISTANCIATION DANS CE CAS S,IMPOSE !
09 h 00, le 06 juin 2017