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Société - Liban

Abiad met en garde contre la propagation de maladies dans les camps syriens informels

Les agences de l’ONU ont réduit l’aide aux réfugiés au Liban, imputant les coupes financières à l’éclatement de la guerre en Ukraine et au conflit à Gaza.

Abiad met en garde contre la propagation de maladies dans les camps syriens informels

Le ministre libanais sortant de la Santé Firas Abiad au cours d'une conférence de presse. Photo ANI

Les cas de jaunisse, une condition médicale impliquant un jaunissement de la peau ou du blanc des yeux et généralement causée par une maladie du foie, auraient augmenté dans les camps informels de réfugiés syriens au Liban. De même pour les éruptions cutanées qui se seraient répandues dans la région de Ersal (caza de Baalbeck) en raison du manque d’eau propre, selon des déclarations du ministre sortant de la Santé Firas Abiad, relayées vendredi par l’Agence nationale d’information (ANI, officielle). 

Firas Abiad a « tenu plusieurs consultations à ce sujet, notamment avec des députés et des responsables locaux, afin de discuter des mesures possibles pour freiner la propagation des maladies parmi les réfugiés et empêcher leur éventuelle transmission à la communauté d’accueil », indique un communiqué. « Cette situation est d’autant plus préoccupante que la jaunisse est contagieuse et que les conditions régnant dans les camps de déplacés pourraient entraîner une propagation plus importante ainsi que l’émergence d’autres épidémies », ajoute le texte.

La jaunisse, un symptôme d’autres maladies, n’est elle-même pas contagieuse. Toutefois, elle peut apparaître lors d’une infection par d’autres maladies qui sont, elles, contagieuses, comme l’hépatite B.

Le communiqué rappelle par ailleurs que l’approvisionnement en eau propre des camps et l’évacuation des eaux usées dans les camps de réfugiés syriens relèvent de la responsabilité de l’Unicef.

L’ONU confrontée à des coupes budgétaires

Firas Abiad assure en outre avoir contacté la représentante adjointe de l’Unicef au Liban, Etie Higgins, qui l’aurait informé d’une « réduction de la subvention financière allouée (pour le traitement des eaux usées), ce qui a naturellement eu un impact sur les services fournis ». Début mai, il avait été informé par Ivo Freisen, représentant du HCR au Liban, d’une « réduction d’environ 50 % de la couverture des soins de santé pour les réfugiés syriens au Liban ». Ces réductions seraient liées à des coupes budgétaires en raison des crises mondiales en cours, allant du déclenchement de la guerre en Ukraine au conflit à Gaza, selon le service de presse du ministre sortant de la Santé.

« Si la communauté internationale se préoccupe de la sécurité des réfugiés dans leur pays d’origine et s’oppose à leur retour, comment peut-elle négliger leur sécurité sanitaire dans le pays où ils ont été déplacés, mettant ainsi en danger leur vie et celle de leurs hôtes ? » s’est-il demandé.

« Le Liban souffre d’une crise financière historique depuis plus de quatre ans, avec de graves conséquences qui continuent d’imposer des pertes importantes », poursuit la déclaration, concluant que le pays « ne peut pas supporter de charges supplémentaires et que la communauté internationale doit assumer ses responsabilités en trouvant une solution durable pour les réfugiés qui permette leur retour sûr dans leur pays d’origine ».

L’économie libanaise s’est effondrée fin 2019, transformant le pays en point de départ pour les migrants clandestins libanais, syriens ou palestiniens vers l’Europe. En mai, la chef de l’UE Ursula von der Leyen a annoncé une aide d’un milliard de dollars pour le Liban. Plusieurs médias et responsables libanais ont assimilé ce financement à un moyen de « soudoyer » les autorités pour qu’elles maintiennent les réfugiés et les migrants syriens au Liban.

Le gouvernement libanais démissionnaire continue entre-temps de discuter de plans d’expulsion des migrants illégaux ainsi que de son désir d’expulser les personnes détenues depuis le 15 avril, alors que la communauté internationale s’oppose à tout retour non volontaire, en particulier celui des réfugiés politiques qui risquent d’être persécutés dans leur propre pays. Une telle initiative nécessiterait également le soutien du régime syrien. La Syrie a exprimé à plusieurs reprises son souhait d’accueillir ses citoyens, mais insiste pour avoir un interlocuteur libanais officiel en face.

Les cas de jaunisse, une condition médicale impliquant un jaunissement de la peau ou du blanc des yeux et généralement causée par une maladie du foie, auraient augmenté dans les camps informels de réfugiés syriens au Liban. De même pour les éruptions cutanées qui se seraient répandues dans la région de Ersal (caza de Baalbeck) en raison du manque d’eau propre, selon des...
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