Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - France

Gouvernement « de droite et de gauche » pour Macron

Parmi les premiers chantiers de ce gouvernement devrait figurer un projet de loi de moralisation de la vie publique.

Le Premier ministre français, Édouard Philippe, posant à Matignon. AFP/JO

Le nouveau président français Emmanuel Macron a dévoilé hier son premier gouvernement, une équipe de rupture marquée par une stricte parité hommes-femmes et un panachage politique intégrant des personnalités de gauche, de droite, du centre et de la société civile. M. Macron voulait un casting en phase avec sa promesse de « renouvellement » politique et une équipe resserrée qui soit à la fois « de droite et de gauche » en vue de la bataille décisive des législatives, les 11 et 18 juin. L'équipe, qui respecte la parité hommes-femmes, mêle juniors et seniors, poids lourds politiques et nouveaux visages.

 

« Pas le gouvernement du renouveau »
Le gouvernement piloté par le Premier ministre issu de la droite modérée, Édouard Philippe, 46 ans, respecte cet objectif avec des répartitions très pesées. Il y a cinq ministres issus du centre et de la droite : trois centristes du MoDem – François Bayrou (Justice), Sylvie Goulard (Armées) et Marielle de Sarnez (Affaires européennes) – et deux issus du parti de droite Les Républicains (LR) : Bruno Le Maire (Économie) et Gérald Darmanin (Action et comptes publics).

Ces deux hommes ainsi que le Premier ministre ont été exclus de leur parti au nom de la « cohérence » et de la « clarté », a annoncé hier son secrétaire général Bernard Accoyer, alors que la droite est sortie meurtrie de l'élection présidentielle après l'élimination au premier tour de son candidat François Fillon. « Nouveau gouvernement mais pas gouvernement du renouveau », a tweeté de son côté le chef du Parti socialiste (PS) Jean-Christophe Cambadélis, regrettant que la droite détienne des ministères-clés. Jean-Luc Mélenchon, le leader de la gauche radicale, va plus loin et voit, lui, dans cette équipe « un gouvernement de droite ».

L'équipe ministérielle compte cinq personnalités issues de la gauche, au premier rang desquelles l'ex-ministre socialiste de la Défense de François Hollande, le poids lourd politique Jean-Yves Le Drian, 69 ans, qui hérite du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères. Sa « très grande expérience politique » a été saluée par son homologue allemand, Sigmar Gabriel. Gérard Collomb, 69 ans, seul ténor socialiste à avoir soutenu dès le début Emmanuel Macron, devient ministre de l'Intérieur, tandis que le député PS Richard Ferrand, pilier de la campagne d'Emmanuel Macron, prend la charge d'un nouveau ministère dédié à « la cohésion des territoires ».

 

Nouveaux venus
Décidé à faire appel à de nouveaux visages, M. Macron, 39 ans et sans grande expérience politique, est parvenu à recruter des profils connus du public ou respectés dans leurs domaines d'activité. L'ancien animateur de télévision et militant écologiste sans étiquette Nicolas Hulot, 62 ans, jusqu'ici réticent à intégrer un gouvernement, a franchi le pas et devient ministre de la « Transition écologique et solidaire ». Un choix salué par les ONG qui y voient un « signal positif » et un « pari méritant d'être tenté ».
La patronne de la prestigieuse maison d'édition Actes Sud, Françoise Nyssen, 65 ans, a été nommée à la tête du ministère de la Culture. Au ministère des Sports, l'ancienne championne d'escrime Laura Flessel, 45 ans, succède à d'autres grands sportifs comme le judoka David Douillet, le champion du 110 m haies Guy Drut ou l'ancien sélectionneur de rugby Bernard Laporte.

On trouve également d'autres représentants de la société civile : une professeure de médecine, Agnès Buzyn, en charge de la Solidarité et de la Santé, une chercheuse et présidente d'université, Frédérique Vidal, pour l'Enseignement supérieur et la recherche, ou encore l'ancienne directrice des transports publics parisiens, Élisabeth Borne, aux Transports.

La présentation du gouvernement avait été retardée de 24 heures afin de vérifier la situation fiscale de chacun et l'absence de conflits d'intérêts, alors qu'Emmanuel Macron a fait de la « moralisation » de la vie politique une priorité, pendant une campagne présidentielle minée par les affaires. Ce chantier figurera parmi les tout premiers de la nouvelle équipe gouvernementale, dont le premier Conseil aura lieu ce matin. Mercredi soir, Emmanuel Macron recevra à l'Élysée le président du Conseil européen, Donald Tusk.

 

Voici la composition du gouvernement du Premier ministre Edouard Philippe :

- M. Gérard Collomb, ministre d'État, ministre de l'Intérieur (voir son portrait ici)

- M. Nicolas Hulot, ministre d'État, ministre de la Transition écologique et solidaire. Il aura dans son portefeuille l'Energie (voir son portrait ici)

- M. François Bayrou, ministre d'État, Garde des Sceaux, ministre de la Justice (voir son portrait ici)

- Mme Sylvie Goulard, ministre des Armées (voir son portrait ici)

- M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères (voir son portrait ici)

- M. Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires. Il aura dans son périmètre le Logement et la politique de la Ville (voir son portrait ici)

- Mme Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé. Il aurait dans ses attributions les Affaires sociales (voir son portrait ici)

- Mme Françoise Nyssen, ministre de la Culture (voir son portrait ici)

- M. Bruno Le Maire, ministre de l'Économie. Il est également chargé des Finances, de l'Industrie, des Services, de la Fiscalité et du Commerce (voir son portrait ici)

- Mme Murielle Pénicaud, ministre du Travail (voir son portrait ici)

- M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale (voir son portrait ici)

- M. Jacques Mézard, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation (voir son portrait ici)

- M. Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des comptes publics. Il aurait la haute main sur la Fonction publique et la Réforme de l'Etat (voir son portrait ici)

- Mme Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, et de l'Innovation (voir son portrait ici)

- Mme Annick Girardin, ministre des Outre-Mers (voir son portrait ici)

- Mme Laura Flessel, ministre des Sports (voir son portrait ici)

- Mme Élisabeth Borne, ministre auprès du ministre d'État, ministre de la Transition écologique chargée des Transports (voir son portrait ici)

- Mme Marielle de Sarnez, ministre auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargée Affaires européennes (voir son portrait ici)

 

Sont nommés secrétaires d'État :

- M. Christophe Castaner, chargé des Relations avec le Parlement, Porte-parole gouvernement (voir son portrait ici)

- Mme Marlène Schiappa, chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes (voir son portrait ici)

- Mme Sophie Cluzel, chargée des Personnes handicapées (voir son portrait ici)

- M. Mounir Mahjoubi, chargé du Numérique (voir son portrait ici)

 

 

 

Lire aussi

Politique étrangère : y aura-t-il une doctrine Macron ?

Investiture d'Emmanuel Macron : un sans-faute avant un immense défi, selon la presse

Emmanuel Macron, l'héritier malgré lui

Alexis Kohler, un « Macron boy » à l'Élysée

Emmanuel Macron, un style aux influences américaines

La France, championne de la déprime, va-t-elle se convertir à l'optimisme ?

 

Portrait

Edouard Philippe, un juppéiste "brillant" et parfois "cassant"

Le nouveau président français Emmanuel Macron a dévoilé hier son premier gouvernement, une équipe de rupture marquée par une stricte parité hommes-femmes et un panachage politique intégrant des personnalités de gauche, de droite, du centre et de la société civile. M. Macron voulait un casting en phase avec sa promesse de « renouvellement » politique et une équipe resserrée qui...

commentaires (2)

LE PLUS ET LE MOINS... RESULTAT : LA NEGATION !

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 39, le 18 mai 2017

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • LE PLUS ET LE MOINS... RESULTAT : LA NEGATION !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 39, le 18 mai 2017

  • "Gouvernement de droite et de gauche". Excellente tactique pour semer la confusion dans les rangs de la droite en prévision des élections législative. Après tout, LR n'ont que ce qu'ils méritent puisqu'ils ont soutenu Macron au 2ème tour. On comprend mal d'ailleurs pourquoi les transfuges sont désormais exclus du parti alors qu'ils n'ont fait qu'appliquer dans leurs dernières conséquences, les consignes de ralliement données par leurs chefs pour le dernier scrutin. Espérons que les électeurs, eux, ne se laisseront pas embobiner, mais au vu du résultat des présidentielles, l'espoir est mince. Par ailleurs, si certains ministres semblent bien à leur place, l'ensemble du gouvernement fait un peu gadget avec ses titres ronflants et inhabituels comme: "Transition écologique et solidaire", "solidarités et santé" etc.

    Yves Prevost

    07 h 50, le 18 mai 2017

Retour en haut