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Portrait : Jean-Michel Blanquer, un homme du sérail à la tête de l'Education nationale

Jean-Michel Blanquer, nommé le 17 mai 2017 ministre de l'Education. Photo AFP/Thomas SAMSON prise le 24 janvier 2012

Un "techno" pragmatique qui connaît de l'intérieur cette gigantesque machine qu'est l'Education nationale: Jean-Michel Blanquer, inconnu du grand public mais ancien numéro deux du ministère, a été nommé mercredi à la tête de la rue de Grenelle.

Cet agrégé de droit public de 52 ans était jusqu'ici directeur de l'Essec, l'une des plus prestigieuses écoles de commerce françaises.

S'il participait régulièrement aux débats sur le monde éducatif, cet homme de l'ombre va se retrouver soudainement exposé en succédant à une ministre très médiatique, Najat Vallaud-Belkacem, pour gérer le premier budget de l'Etat et une administration colossale souvent considérée difficile à réformer.

Mais une administration qu'il connaît de près. Et pour cause, il fut de début 2010 à fin 2012 directeur général de l'enseignement scolaire (DGESCO), un poste considéré comme le numéro deux officieux au ministère de l'Education. Il travaille alors sous un ministre de droite, Luc Chatel, avant de céder la place quelques mois après l'alternance de mai 2012.

Auparavant, il est passé par le cabinet du ministre centriste Gilles de Robien (2006-2007) et a été recteur de l'académie de Créteil (2007- 2010), la deuxième de France par sa population scolaire, et de celle de Guyane (2004-2006).

C'est dans l'académie de Créteil, qui recouvre de nombreux quartiers défavorisés en banlieue parisienne, qu'il acquiert le surnom de "boîte à idées". Il lance un internat d'excellence, le "cartable en ligne", espace internet sur lequel peuvent se connecter élèves, professeurs et parents pour accéder à des cours et autres ressources pédagogiques, ainsi qu'un dispositif de lutte contre l'absentéisme.

Si certaines initiatives ont perduré, voire ont été étendues à d'autres académies, comme la "mallette des parents", d'autres ont été abandonnées face à une levée de boucliers, tel le projet de rémunérer les élèves pour lutter contre l'absentéisme, via une cagnotte collective par classe.

'Troisième voie'
Après avoir échoué à succéder à Richard Descoings à la tête de Sciences Po, Jean-Michel Blanquer prend en 2013 la tête de l'Essec.

Début mai, il a publié sur sa page Facebook un appel à ses étudiants leur recommandant implicitement de voter Emmanuel Macron face à Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle. Une élection qui devait selon lui indiquer "la possibilité d'un renouveau" ou sonner "le glas de l'humanisme dont nous sommes issus". Il jugeait "nécessaire" cette prise de position --semblable à celle de nombre de ses confrères de l'enseignement supérieur-- "en raison des circonstances historiques dans lesquelles nous nous trouvons".

Dans une tribune parue dans Le Point à la même période, il estimait que le programme d'Emmanuel Macron en matière d'éducation "semble bien tenter de trouver une troisième voie", entre "traditionalistes" et "pédagogistes", "qui a réussi ailleurs en tirant tout le monde vers le haut".

Le nouveau ministre de l'Education n'a pas d'appartenance politique affichée mais est considéré comme plutôt à droite. Il a écrit en 2012 une biographie sur le chef d'entreprise Michel Baroin, mort en 1987. Jean-Michel Blanquer a l'âge de son fils, François Baroin, actuel chef de file des Républicains pour les législatives, et les deux hommes sont amis depuis l'enfance.

Diplômé de Sciences Po, il parle couramment l'anglais et l'espagnol et a effectué plusieurs séjours sur le continent américain. Il a fait sa coopération (1989-1991) à l'Institut français d'études andines à Bogota et a étudié un an à Harvard (1991-1992) dans le cadre de son parcours à Sciences Po.

Frédérique Pris

Un "techno" pragmatique qui connaît de l'intérieur cette gigantesque machine qu'est l'Education nationale: Jean-Michel Blanquer, inconnu du grand public mais ancien numéro deux du ministère, a été nommé mercredi à la tête de la rue de Grenelle.
Cet agrégé de droit public de 52 ans était jusqu'ici directeur de l'Essec, l'une des plus prestigieuses écoles de commerce...