Nouveau rebondissement dans l'affaire de l'hôpital de campagne en construction sur le parking du Bois des Pins de Beyrouth : le ministre de la Santé publique, Ghassan Hasbani, a adressé hier une lettre au mohafez de Beyrouth, Ziad Chbib, l'invitant à faire cesser les travaux jusqu'à l'obtention des permis nécessaires. « Le projet de construction de l'hôpital de campagne égyptien n'a pas les permis nécessaires à tout projet de construction d'un hôpital », a-t-il précisé dans la lettre.
Mais rien ne semble arrêter la municipalité de Beyrouth, décidée coûte que coûte à permettre la réalisation de ce projet dont la structure en béton et en fer est déjà visible. Après un vote houleux en faveur de la poursuite des travaux à 22 voix contre 13, les travaux se poursuivent, au grand dam de la société civile, l'association Nahnoo en tête, qui milite contre l'opération de grignotage du seul poumon vert de la capitale. « Ils continuent », déplore le président de l'ONG écologique, Mohammad Ayoub, contacté par L'Orient-Le Jour. Et d'inviter le mohafez de Beyrouth et le ministre de l'Intérieur à prendre une position ferme contre le projet. « Ziad Chbib soutient que la décision ne lui appartient pas », précise toutefois M. Ayoub. Reste le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, qui ne dit mot et refuse de recevoir les représentants de l'association, car il fait partie de ceux qui « veulent l'édification de cet hôpital ».
L'affaire est louche. Elle est étrangement « similaire à l'affaire de la plage publique de Ramlet el-Baïda », prise d'assaut par un promoteur immobilier, constate M. Ayoub. Selon certains membres du conseil municipal, l'insistance à construire cette structure viendrait du courant du Futur (Lire L'OLJ du 24/3/2017).
Nahnoo se prépare à l'escalade. Elle tiendra, lundi, une conférence de presse, pour expliquer la suite qu'elle entend donner à son mouvement. Mais elle révèle déjà son intention de porter plainte et d'intenter un procès. « La bataille pour la défense du Bois des Pins a commencé », lance l'ONG, dans un communiqué, accusant « la municipalité de Beyrouth de porter atteinte à la population et à la loi ». « Nous refusons catégoriquement tout projet de construction au sein du seul poumon restant dans cette capitale de béton », souligne le communiqué. « Nahnoo invite donc la municipalité à trouver un autre lieu pour y construire son hôpital de campagne ». Elle observe, par ailleurs, que « la décision de la municipalité est non exécutoire, son application nécessitant une décision du Conseil des ministres, et une série de permis ». Et pour cause, « le Bois des Pins de Beyrouth est situé dans une région de Beyrouth où il est interdit de construire. Tout projet de construction y est donc illégal ».
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commentaires (2)
"...car il fait partie de ceux qui veulent la construction de l'hôpital..." Chose promise à ses copains de corruption...chose donnée ! Un hôpital de campagne en plein Beyrouth...et tant pis pour les quelques espaces verts restants !!! Eux, les "grands", quand ils ont envie de prendre l'air, ils en ont les moyens... Le petit peuple, lui...n'a qu'à se contenter du béton, des déchets partout, de la saleté et de la pollution qui augmente chaque jour... Irène Saïd
Irene Said
09 h 56, le 25 mars 2017