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Liban - Polémique

Hôpital de campagne au Bois des pins : le conseil municipal réautorise le projet

Un feu vert a été donné à cette structure controversée, une semaine après la décision d'arrêter les travaux, et malgré le sit-in de la société civile et une contestation interne.

Avec treize voix contre neuf du conseil municipal de Beyrouth, le projet de l'hôpital de campagne a fini par gagner la partie. La structure en béton et en fer qui a commencé à s'ériger sur le parking du Bois des pins, et où les travaux ne se sont pas arrêtés malgré une décision en ce sens jeudi dernier, est bel et bien là pour rester.

Au terme d'une réunion marathonienne hier au conseil municipal, la décision que l'association écologique Nahnoo pressentait en matinée a été prise. Les militants de la société civile manifestaient justement face à la municipalité durant cette réunion à laquelle il ne leur a pas été permis d'assister.

« Le président du conseil municipal Jamal Itani s'est adressé à nous, avançant l'argument selon lequel l'hôpital se trouve sur un terrain en béton destiné à être un parking, et qu'il n'est que temporaire, a expliqué à L'OLJ Mohammad Ayoub, président de Nahnoo. Nous lui avons répondu que nous ne pouvons avoir confiance en de telles déclarations : ce terrain en particulier avait été recouvert de béton temporairement pour servir de parking, or on y érige maintenant une structure en bonne et due forme. Cela n'a plus rien de temporaire ! »

L'atmosphère houleuse de la réunion du conseil municipal nous est décrite par l'un des membres du conseil qui a voté contre cette décision, Imad Beydoun. « Il y avait nécessité d'arrêter les travaux sur ce chantier notamment durant la période où l'on doit lutter contre un fléau qui ravage actuellement le parc (un insecte ravage le bois, 500 arbres sont déjà morts, NDLR), souligne-t-il. Ceux qui défendent l'hôpital assurent que les habitants de Tarik Jdidé le revendiquent. Or tout ce qu'il va faire est de rendre l'accès du bois plus difficile. J'ai bien peur qu'il ne s'agisse d'une structure durable. »

Pourquoi cette insistance à poursuivre ce projet sans accepter de le placer plus loin du Bois des pins ? « Je crois que cette insistance vient du courant du Futur, d'autant plus que la décision avait été prise par l'ancien président du conseil municipal et entérinée par l'actuel », souligne Imad Beydoun.

 

(Lire aussi : Le Bois des pins est « aux soins intensifs », avertit le CNRS)

 

« Le bois un peu plus grignoté »
Pour sa part, Mohammad Ayoub ne croit en aucun argument qui lui est avancé. « Je commence à penser que ce projet n'est pas celui d'un simple hôpital, qu'il pourrait obéir à d'autres impératifs de sécurité, d'autant plus que le ministère de la Santé n'a délivré aucun permis à cette structure, souligne-t-il. Sinon, comment expliquer le refus de considérer une quelconque alternative ? Du fait de cette décision, le bois sera un peu plus grignoté. »

Ce n'est toutefois pas le seul dégât collatéral qui lui vient à l'esprit. « Le conseil municipal a cédé à des pressions et a laissé tomber son pouvoir de décision autonome, affirme Mohammad Ayoub. Or nous ne croyons pas en un conseil municipal qui ne représente pas les habitants de Beyrouth. »

La contestation de ce projet a-t-elle un avenir ? Imad Beydoun indique que les membres du conseil municipal récalcitrants n'ont plus de marge de manœuvre. Pour Mohammad Ayoub, la justice est le dernier recours. « Il y a une semaine, nous avons présenté une demande pour geler le conflit avec la municipalité, une étape qui précédera un recours présenté en Conseil d'État, dit-il. Si la réponse ne nous parvient pas d'ici à une semaine, nous nous dirigerons vers le recours. »

 

 

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Avec treize voix contre neuf du conseil municipal de Beyrouth, le projet de l'hôpital de campagne a fini par gagner la partie. La structure en béton et en fer qui a commencé à s'ériger sur le parking du Bois des pins, et où les travaux ne se sont pas arrêtés malgré une décision en ce sens jeudi dernier, est bel et bien là pour rester.
Au terme d'une réunion marathonienne hier au...

commentaires (6)

Ainsi finira ce mini Bois des pins dans le monde des souvenirs dans un pays ou la loi et le Droit sont toujours absents . Triste .

Antoine Sabbagha

13 h 20, le 24 mars 2017

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Commentaires (6)

  • Ainsi finira ce mini Bois des pins dans le monde des souvenirs dans un pays ou la loi et le Droit sont toujours absents . Triste .

    Antoine Sabbagha

    13 h 20, le 24 mars 2017

  • Un tas de béton dans le seul espace vert de Beyrouth, le seul poumon possible... et on a l'audace de l'appeler "hôpital de campagne"....

    lila

    13 h 05, le 24 mars 2017

  • Le bois va finir avec un seul cèdre en zinc ...!

    M.V.

    10 h 35, le 24 mars 2017

  • allons allons, pas de panique ! un cas parmi des dizaines de cas similaire ou corruption, gabegie ,insulte a l'intelligence sont evidents. pas de panique, notre bon president va s'atteler a tout metre en ordre tres bientot.

    Gaby SIOUFI

    10 h 30, le 24 mars 2017

  • ET CE SERA LE BORDEL... EN PLEIN BEYROUTH !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 14, le 24 mars 2017

  • C'est une honte

    Tabet Ibrahim

    09 h 25, le 24 mars 2017

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