Rechercher
Rechercher

Liban - Exécutif

Le Conseil des ministres met fin au blocage des nominations

Quatorze noms avalisés hier, dont celui du nouveau commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun.

Le Grand Sérail enrobé de lumière rose, hier soir, pour célébrer la Journée internationale de la femme. Photo Dalati et Nohra

Le Conseil des ministres a accompli un exploit hier en avalisant un panier de nominations sécuritaires et administratives, comme cela avait été annoncé depuis la semaine dernière, dont notamment celle d'un nouveau commandant en chef de l'armée, Joseph Aoun. Cette nomination, entre autres, était paralysée depuis plusieurs mois, le mandat du commandant en chef sortant de l'armée, le général Jean Kahwagi, ayant été reconduit en raison du blocage politique persistant.

Cependant, cette réalisation n'a pas été unanimement saluée par les ministres, quatre d'entre eux – Marwan Hamadé, Pierre Bou Assi, Ali Kanso et Youssef Fenianos – ayant protesté contre le mécanisme suivi pour les nominations administratives. Ces ministres ont peu apprécié le fait d'avoir été mis devant le fait accompli au sujet des noms d'ores et déjà choisis pour ces nominations (les curriculum vitae leur ont été distribués dans des dossiers blancs à leur entrée à la séance du Conseil des ministres au lieu qu'ils leur parviennent 48 heures avant la réunion, conformément aux usages).

 

(Lire aussi : Célébrations à Sin el-Fil et Bechmezzine pour le général Joseph Aoun)


Les ministres n'ont donc pas été consultés au préalable sur les candidats aux postes à pourvoir. « Sommes-nous ici uniquement pour approuver ? » s'est ainsi interrogé Marwan Hamadé, en précisant que son objection ne portait pas sur les noms désignés. Son collègue Ali Kanso s'est pour sa part insurgé contre le fait que « les médias soient au courant avant même les ministres ». « Les célébrations ont déjà commencé, alors que nous ne sommes au courant de rien », a ajouté M. Kanso qui, avant la séance, se félicitait pourtant qu'il n'y aurait « pas de surprise dans les nominations ». Il semblerait en effet qu'aussi bien le bloc des ministres joumblattistes que celui des Forces libanaises n'ont pas été sondés, selon une source ministérielle.

Cependant, le vice-président du Conseil, le ministre Ghassan Hasbani, a indiqué que les FL avaient avalisé les nominations, sans se soucier d'obtenir « une part du gâteau ». D'autres ministres auraient été sondés au sujet des nominations relevant de leur communauté seulement, apprend-on, toujours de source ministérielle. De son côté, Youssef Fenianos s'est demandé pourquoi des magistrats étaient nommés à des postes administratifs.

 

(Lire aussi : Le Liban devrait agir rapidement pour convaincre les pays arabes de l'aider)

 

« Un astéroïde »
L'attention durant la séance s'est portée sur le ballet effectué par les ministres Ali Hassan Khalil (mouvement Amal) et Hussein Hajj Hassan (Hezbollah), qui ont procédé à des contacts par téléphone, chacun séparément, avant que les médias n'apprennent l'approbation d'une nouvelle nomination hors de l'ordre du jour, celle du général à la retraite Assaad Toufaily – qui était affecté aux Forces de sécurité intérieure – désigné président du Conseil supérieur des Douanes à la place du général Nizar Khalil. « C'est comme si nous avions regardé passer un astéroïde », a commenté hier de façon laconique une source ministérielle à L'Orient-Le Jour, pour bien marquer l'élément de surprise et la manière preste avec lesquels cette nomination a été effectuée. Il reste que cette dernière pourrait s'avérer problématique, notamment pour le ministère de l'Intérieur, relève cette source, sans en dire plus.

Voici les 14 nominations approuvées hier par le Conseil des ministres : le général Joseph Aoun au commandement de l'armée ; le général Saadallah Hamad au poste de secrétaire général du Conseil supérieur de la défense ; le général Antoine Fayez Saliba, à la direction générale de la Sécurité de l'État ; Samir Sanan au poste de directeur général adjoint de la Sécurité de l'État ; le juge Georges Attieh à la présidence de l'Inspection centrale ; le juge Burkan Saad, à la présidence du Conseil de l'Inspection judiciaire ; la juge Helena Iskandar à la présidence du service des Affaires juridiques du ministère de la Justice ; la juge Ferial Dalloul au poste de commissaire du gouvernement près le Conseil d'État ; le général Imad Othman à la direction générale des Forces de sécurité intérieure ; Gracia Azzi et Hani Hajj Chéhadé aux postes de membres du Conseil supérieur des Douanes ; Badri Daher à la direction générale des Douanes. Enfin, le directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, a été reconduit à son poste par le Conseil des ministres.

 

(Lire aussi : Les députés se sont prononcés pour une grille des salaires plafonnée à 1 200 milliards de LL)

 

La 1701 et les relations avec l'Arabie
Outre les nominations, le dossier des relations avec les communautés arabe et internationale s'est de nouveau posé durant la séance d'hier, le président de la République Michel Aoun réaffirmant, dans le sillage de son exposé sur sa rencontre avec des responsables américains (le commandant des opérations militaires américaines au Moyen-Orient, le général Joseph Votel, et le sénateur Robert Corker) l'engagement du Liban à appliquer les résolutions internationales, notamment la 1701. « Nous leur avons dit que le Liban est concerné par la protection de ses frontières, la défense de son territoire et la lutte contre le terrorisme. Nous leur avons demandé de poursuivre les aides américaines à l'armée et ils ont montré toute la disposition de leur pays à agir en ce sens », a indiqué le président Aoun, qui a également fait un exposé aux ministres des résultats de ses visites en Égypte et en Jordanie. Le chef de l'État a interrompu, dans ce cadre, le ministre Hussein Hajj Hassan qui essayait d'abonder dans son sens, soulignant qu'il refusait de « politiser le débat ».

Selon le communiqué final rendu public à l'issue de la réunion, le chef de l'État a souligné – dans une réponse implicite à la polémique sur ses positions en Égypte et en Jordanie en faveur du Hezbollah et du régime syrien – que « lors de ses visites officielles, il porte avec lui le message du Liban qui prône la paix, l'amour, la coopération et la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États, en soulignant les constantes nationales qui reposent sur le droit naturel du Liban à défendre sa terre, son peuple et sa résistance à l'occupation israélienne et la mise en pratique de cette résistance ».
« Nous affirmons à tous que le Liban n'agresse personne mais se défend et protège son unité nationale. Aucun conflit étranger ne devrait influer sur notre unité, qui est un modèle que tous les pays du monde souhaitent suivre. D'autant qu'il n'y a pas de place à l'unilatéralisme dans l'avenir des États, qu'il soit d'ordre religieux, politique ou ethnique. Le monde aujourd'hui est une société composite et si nous ne respectons pas les principes fondamentaux, comme la liberté de croyance, le droit à la différence et la liberté d'opinion, nous ne pourrons pas vivre avec l'autre », a indiqué le président Aoun.

 

(Lire aussi : Loi électorale : Pas d'avancée, affirme Berry)

 

De son côté, le Premier ministre Saad Hariri a précisé que « la déclaration ministérielle était claire concernant la résolution 1701 et la relation du Liban avec les pays arabes ». « Tout le monde sait qu'il y a des points sur lesquels nous sommes en désaccord, mais nous devons mettre ce désaccord de côté, nous occuper de nos affaires intérieures et de l'intérêt du Liban d'abord », a dit M. Hariri.
Un débat a suivi sur la question, ponctué par des interventions notamment des ministres Mohammad Fneich (Hezbollah) et Nouhad Machnouk (Futur), ce dernier affirmant notamment que « l'Arabie saoudite est une ligne rouge », dans le cadre de la polémique actuelle sur les relations en dents de scie entre Baabda et les pays du Golfe.

Signalons enfin qu'au début de la séance, Michel Aoun a rendu un hommage appuyé aux femmes libanaises à l'occasion de la Journée internationale de la femme. Notons dans ce cadre que le Conseil des ministres a approuvé hier un projet de loi visant à lutter contre le harcèlement sexuel. Ce projet de loi avait été présenté par le ministre d'État pour les Affaires de la femme, Jean Oghassabian.

 

Lire aussi

Bkerké appelle à l'adoption rapide d'une nouvelle loi électorale

Réserve des pays du Golfe à l'égard du Liban : les rapports bilatéraux à nouveau troublés ?

Le Liban en perte de légitimité régionale et internationale

Le Conseil des ministres a accompli un exploit hier en avalisant un panier de nominations sécuritaires et administratives, comme cela avait été annoncé depuis la semaine dernière, dont notamment celle d'un nouveau commandant en chef de l'armée, Joseph Aoun. Cette nomination, entre autres, était paralysée depuis plusieurs mois, le mandat du commandant en chef sortant de l'armée, le...

commentaires (2)

"L'attention durant la séance s'est portée sur le ballet effectué par les ministrés Äâléh Hassîne Khalîl (Ämîl) et H'ssâïîn Hajj Hâssîne (héZébbb), qui ont procédé à des contacts par téléphone avant que l'on apprenne l'approbation d'une nouvelle nomination hors de l'ordre du jour, celle d'Ässääd T'tfâïyléh (Chïïte....) ! « C'est comme si nous avions regardé passer un astéroïde », a commenté de façon laconique une source ministrée, pour bien marquer la surprise et la manière preste avec lesquels cette nomination a été effectuée ! Il reste que cette dernière pourrait s'avérer problématique, notamment pour le ministère de l'Intérieur, relève cette source, sans en dire plus." ! Pourquoi, "sans en dire plus" ? C'est Archi-Clair : Car "L'Intérieur" relève, "en principe?" des SUNNITE ; surtout que le T'tfâïyléh leur a été imposé en dernière minute. Mais c'est "normal" ! Qui détient les Armes, ORDONNE ! Point barre. Wâlâââoû !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

12 h 51, le 09 mars 2017

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • "L'attention durant la séance s'est portée sur le ballet effectué par les ministrés Äâléh Hassîne Khalîl (Ämîl) et H'ssâïîn Hajj Hâssîne (héZébbb), qui ont procédé à des contacts par téléphone avant que l'on apprenne l'approbation d'une nouvelle nomination hors de l'ordre du jour, celle d'Ässääd T'tfâïyléh (Chïïte....) ! « C'est comme si nous avions regardé passer un astéroïde », a commenté de façon laconique une source ministrée, pour bien marquer la surprise et la manière preste avec lesquels cette nomination a été effectuée ! Il reste que cette dernière pourrait s'avérer problématique, notamment pour le ministère de l'Intérieur, relève cette source, sans en dire plus." ! Pourquoi, "sans en dire plus" ? C'est Archi-Clair : Car "L'Intérieur" relève, "en principe?" des SUNNITE ; surtout que le T'tfâïyléh leur a été imposé en dernière minute. Mais c'est "normal" ! Qui détient les Armes, ORDONNE ! Point barre. Wâlâââoû !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 51, le 09 mars 2017

  • "Selon le communiqué final rendu public à l'issue de la réunion, le Bigaradier a souligné – dans une réponse implicite à la polémique sur ses positions en Égypte et en Jordanie en faveur de ce héZébbb et de ce régime bääSSyrien – que « lors de ses visites officielles, il porte avec lui le message du Liban qui prône la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États »." ! Mais, "excellence", comment pourriez-vous justifier encore VOS positions en Égypte et en Jordanie en faveur de ce héZébbb et de ce régime bääSSyrien tout en pensant même être "Crédible", alors que ce même héZébbb s’ingèèère OUVERTEMENT dans les affaiiires d'un autre État ; la Syrie en l’occurrence ; en guerroyant aux côtés des aSSadiques de ce même "régime?" bää-bää bääSSyriaNique ? Wâlâââoû, "excellence" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 17, le 09 mars 2017

Retour en haut