Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Présidentielle française

L’aile droite du PS à l’offensive contre Hamon

Le candidat socialiste « n'entend pas abdiquer sa liberté » et affirme que « son offre est centrale à gauche ».

« J’avance, je fais campagne. Je n’abdiquerai pas ma liberté, surtout pas celle qui m’a fait gagner la primaire », a rétorqué, hier, Benoît Hamon à ses détracteurs de l’aile droite du Parti socialiste. Geoffroy Van der Hasselt/AFP

Poussée de fièvre et inversion des rôles : l'aile droite du Parti socialiste français (PS) a lancé hier une offensive contre Benoît Hamon, l'accusant de représenter une « gauche radicalisée » et s'attirant la réplique du candidat à la présidentielle qui « n'entend pas abdiquer sa liberté ».

Le secrétaire d'État au Développement, Jean-Marie Le Guen, a porté la charge la plus violente. Benoît Hamon « s'est isolé en tenant un discours extrêmement radical », a déclaré M. Le Guen. Son programme est en « rupture avec sa famille politique (...). C'est une impasse stratégique », a encore déploré, sur la radio RTL, ce proche de Manuel Valls et un des fondateurs du pôle des réformateurs. Même mécontentement du député Philippe Doucet, autre réformateur proche de l'ancien Premier ministre français, pour qui Benoît Hamon « ne transcende pas sa victoire » et est « dans une logique sectaire ». Il lui reproche trop de temps passé à discuter avec Yannick Jadot et à « essayer de boire un café avec Jean-Luc Mélenchon ».

« De plus en plus inquiets », une quinzaine de ces réformateurs se sont réunis hier dans la matinée à l'Assemblée nationale. Huit ont publié une lettre ouverte à Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, demandant « une consultation urgente des militants et de nos instances ». « Alors que les électeurs d'EELV (le parti Europe Écologie Les Verts) sont appelés à s'exprimer sur les alliances et les programmes, les adhérents (du PS) n'ont que le droit d'être les témoins silencieux d'une déconstruction programmatique qui voit disparaître par pans entiers ce qui a fait leur fierté dans ce quinquennat (le mandat de François Hollande) », ont-ils dénoncé.

 

(Lire aussi : L’accord Hamon-Jadot conclu et approuvé)

 

Mauvais coucheurs
Sans signer cette lettre, le député Gilles Savary s'est fait l'écho de la tentation de plusieurs collègues de rejoindre le mouvement d'Emmanuel Macron, certains « tout de suite, d'autres plus tard ». De quoi déclencher une vive réplique de la centaine de parlementaires réunis dans l'après-midi hier par Benoît Hamon près de son QG, dans le 10e arrondissement de Paris. « Les mêmes qui reprochaient aux frondeurs d'être frondeurs aujourd'hui ne veulent pas soutenir le candidat du PS », a regretté une porte-parole des députés PS, Annick Lepetit. « Des mauvais coucheurs qui ne digèrent pas la défaite à la primaire », a renchéri Aurélie Filippetti, porte-parole de Benoît Hamon. Pour l'écologiste Noël Mamère, « ils sont en train de se fourvoyer et n'ont rien compris ».

Devant les parlementaires, Benoît Hamon, qui stagne à la 4e place dans les sondages – autour de 14 % des intentions de vote –, a affirmé que « son offre est centrale à gauche ». « Il a repris un certain nombre de sujets, dont l'accord avec les écologistes, 49-3 citoyen, réforme des institutions... La réunion a permis de lever certains malentendus », selon un de ses proches, Alexis Bachelay. À la sortie, le candidat socialiste n'a fait qu'une brève déclaration : « J'avance, je fais campagne. Je n'abdiquerai pas ma liberté, surtout pas celle qui m'a fait gagner la primaire. »

Une autre réunion était programmée en soirée autour de Manuel Valls, à l'Assemblée, un mois après sa défaite à la primaire PS élargie. L'ex-Premier ministre a eu « beaucoup » de messages sur le mode « ça serait bien que tu nous réunisses tous pour faire un point sur la situation politique, parce qu'il y a de l'inquiétude du fait de la tournure que prend la campagne de Benoît Hamon », selon M. Doucet. M. Valls, qui, deux jours après sa défaite, avait appelé ses proches à ne pas se disperser et à ne pas aller « ailleurs » – sous-entendu auprès d'Emmanuel Macron –, entend, selon son entourage, s'efforcer de « maintenir la cohésion au sein des socialistes, et surtout de faire exister la gauche sociale réformiste et républicaine ». « Mais c'est vrai que beaucoup se sentent un peu abandonnés dans la campagne », rapporte la même source.

« Manuel Valls, le soir de sa défaite, a été clair : il a été le premier à appeler au rassemblement derrière le vainqueur. Cela fait de lui un homme d'État responsable », a vanté hier un de ses lieutenants, le sénateur Luc Carvounas, qui a rejoint rapidement l'équipe de Benoît Hamon et a salué sans ambiguïté l'accord Hamon/Jadot dimanche.

 

 

Lire aussi

Ces Franco-Libanais dans l'entourage des candidats à la présidentielle française

Évolution ou révolution française ?

Élysée 2017 : dans le club des 5, chacun est fort des faiblesses de l’autre

Colères françaises

Poussée de fièvre et inversion des rôles : l'aile droite du Parti socialiste français (PS) a lancé hier une offensive contre Benoît Hamon, l'accusant de représenter une « gauche radicalisée » et s'attirant la réplique du candidat à la présidentielle qui « n'entend pas abdiquer sa liberté ».
Le secrétaire d'État au Développement, Jean-Marie Le Guen, a porté la charge la...

commentaires (1)

Avec Hamon ou sans Hamon, c'est clair c'est une fin de cycle.....28 ans après la chute du mur de Berlin et l'implosion du paradis du socialisme en URSS...la dernière nomenklatura entièrement socialiste encore au pouvoir en Europe s'effondre....!

M.V.

07 h 47, le 01 mars 2017

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Avec Hamon ou sans Hamon, c'est clair c'est une fin de cycle.....28 ans après la chute du mur de Berlin et l'implosion du paradis du socialisme en URSS...la dernière nomenklatura entièrement socialiste encore au pouvoir en Europe s'effondre....!

    M.V.

    07 h 47, le 01 mars 2017

Retour en haut