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Lifestyle - Dans la peau d’une femme

Ghada al-Yafi, celle qui croyait le changement possible

Redonner à la vie politique ses lettres de noblesse, tel est le credo de Ghada Abdallah al-Yafi. Candidate malheureuse aux élections municipales (1998) et législatives (2000) parce qu'elle croyait possible le changement vers moins de confessionnalisme, elle aurait pu, après sa déception, plier bagage et retourner en France où elle a vécu neuf ans, ou même en Arabie saoudite où elle a passé quelques mois. Mais Ghada al-Yafi a préféré rester sur place et tenter à sa manière de contribuer à l'évolution de la société.

Au domicile de Abdallah al-Yafi, son ancien Premier ministre de père où elle vit, elle a créé des salons de réflexion, où des intellectuels et des académiciens de tous bords se retrouvent régulièrement pour tenter d'échanger leurs points de vue et de trouver des points communs. Car elle croit au travail de fond des élites. Chacun de ses « invités » discute avec les autres en toute courtoisie autour d'une tasse de thé ou d'un café et, ensuite, Ghada al-Yafi est convaincue qu'il se fera l'écho de cette réflexion commune dans son propre milieu, qu'il soit professeur d'université, cadre partisan, analyste, diplomate ou écrivain-poète.


Aînée des 5 enfants de Abdallah al-Yafi, lui-même originaire d'une famille de la classe moyenne à l'époque où celle-ci privilégiait les études, Ghada al-Yafi ne s'était pas beaucoup intéressée à la politique dans sa jeunesse, préférant faire des études de médecine et une spécialisation dans l'hématologie-cancérologie. Elle a d'ailleurs travaillé avec le célèbre professeur Jean Bernard. D'ailleurs, parmi les cinq enfants de Abdallah al-Yafi, trois sont médecins et les deux autres sont dans l'économie et les affaires. Son père qui avait fait des études de droit à La Sorbonne avait, dit-elle, toujours voulu écarter ses enfants de ce domaine, pour ne pas qu'ils soient entraînés dans la politique. En 1982, il était déjà atteint de la maladie d'Alzheimer et ses enfants étaient soulagés que ce nationaliste libanais ne voie pas l'invasion de son pays par l'armée israélienne.

Mais c'est justement pendant la guerre que Ghada al-Yafi a commencé à s'intéresser à la politique et surtout à se demander comment les habitants d'un même pays, qui ont tant en commun, peuvent en arriver à s'entre-tuer. Le document d'entente signé entre le Courant patriotique libre et le Hezbollah en février 2006 a constitué un déclic chez elle. C'était la preuve qu'un dialogue sérieux était possible, même entre ceux qui sont totalement différents. Elle a donc commencé par vouloir comprendre ce qui s'était passé entre les deux camps, avant de songer à généraliser le processus en préparant le terrain à un dialogue qui inclut les autres partenaires sociaux. Dans la plus grande discrétion, parce que le show-off n'est pas dans sa nature, elle a créé plusieurs groupes de réflexion et elle ne cache pas sa satisfaction lorsqu'elle retrouve les idées débattues dans son salon dans les médias sous forme d'analyses ou d'opinions. Elle-même essaie de ne pas rater une conférence, pour tenter de mieux comprendre ce pays que son père a tant aimé et servi. Même si aujourd'hui l'avenue Abdallah al-Yafi est la moins visible par rapport à celles portant les noms des autres Premiers ministres...


Son principal souci est à présent de lancer une réflexion sur l'islam, qui est le message de Dieu, mais qui n'a rien à voir avec le confessionnalisme qui divise. « Je suis sunnite de naissance, dit-elle, mais ma religion, c'est la morale. » Elle milite pour la laïcité et pour la sécularité, et les défend dans toutes les tribunes possibles. Il lui arrive de se désoler de son impuissance, mais baisser les bras ? Jamais !

 

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Redonner à la vie politique ses lettres de noblesse, tel est le credo de Ghada Abdallah al-Yafi. Candidate malheureuse aux élections municipales (1998) et législatives (2000) parce qu'elle croyait possible le changement vers moins de confessionnalisme, elle aurait pu, après sa déception, plier bagage et retourner en France où elle a vécu neuf ans, ou même en Arabie saoudite où elle a...

commentaires (2)

ET L'ÉTERNITÉ EST LÀ POUR ATTENDRE SES FRUITS ! AU PAYS DU MA3LÉCH... TOUT SE PENSE ET SE DIT BIL BALÉCH !!!

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 14, le 24 février 2015

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Commentaires (2)

  • ET L'ÉTERNITÉ EST LÀ POUR ATTENDRE SES FRUITS ! AU PAYS DU MA3LÉCH... TOUT SE PENSE ET SE DIT BIL BALÉCH !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 14, le 24 février 2015

  • Bravo Mme, le Liban a besoin de gens comme vous. faites vous mieux connaitre, ouvrez un blog ou un site web, ouvrez la voie aux gens qui souhaitent adhérer à votre cercle, bulletin d'inscription par exemple !!! Courage, on apprécie ce que vous faites

    Achkar-Malezet Marie-Therese

    13 h 20, le 24 février 2015

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