Les "bons vieux jours" de l'alliance historique entre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite sont terminés et leur relation devra être "recalibrée", a jugé mercredi l'ancien chef du renseignement saoudien, le prince Turki al-Fayçal, en pleine visite délicate à Riyad de Barack Obama. Le président américain a entamé mercredi ce qui devrait être sa dernière visite dans cette puissante monarchie sunnite du Golfe, qui n'a pas digéré l'ouverture des Etats-Unis vers le rival chiite iranien.
"Nous ne pouvons pas compter sur un retour aux bons vieux jours d'autrefois", a taclé sur CNN International le prince Turki al-Fayçal, membre de la famille royale saoudienne et qui fut aussi ambassadeur de son pays à Washington. "Jusqu'où pouvons-nous aller quant à notre dépendance vis-à-vis de l'Amérique? Jusqu'à quel niveau pouvons-nous compter sur la ténacité des dirigeants américains? Quels sont les bénéfices mutuels qui nous rassemblent? Ce sont des choses que nous devons recalibrer", a critiqué l'influent ancien chef des services de renseignement saoudiens.
(Lire aussi : "Sans notre protection, l'Arabie saoudite ne survivrait pas une semaine", lance Trump)
Soulignant que la "conduite et les déclarations du président Obama avaient réveillé (Riyad) sur le changement en Amérique", le prince a encore jugé que l'alliance entre les deux puissances ne serait jamais plus comme avant, même après l'élection du successeur de Barack Obama.
"Je ne crois pas qu'il faille attendre de tout nouveau président en Amérique un retour, comme je l'ai dit, aux jours d'autrefois quand les choses étaient différentes", a insisté Turki al-Fayçal.
Les décisions de l'administration américaine démocrate - du refus en 2013 d'intervenir en Syrie contre le régime de Bachar el-Assad à l'accord sur le nucléaire avec l'Iran en 2015 - ont ulcéré les monarchies sunnites, dont le chef de file est l'Arabie saoudite. Dans un article publié mi-mars dans le magazine The Atlantic, M. Obama appelait ses "amis" saoudiens à trouver un moyen de partager leur voisinage avec leurs rivaux à Téhéran. La formulation est très mal passée à Riyad.
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commentaires (4)
En fait c'est un cycle , chacun mangera son pain noir un jour. Mais celui là sera carbonisé. Évidemment ça ne fera pas plaisir au palais. .....du harem .
FRIK-A-FRAK
18 h 11, le 22 avril 2016