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Liban - Réfugiés

Dès le 24 novembre, les passeports numériques seront obligatoires pour les Palestiniens

Faute de documents de voyage conformes aux normes internationales, les réfugiés du Liban risquent d'être bloqués dans des pays tiers.

Dès le mardi 24 novembre les passeports non informatisés et non cryptés ne seront plus reconnus par les douaniers et les compagnies d'aviation des aéroports, conformément à une décision de l'Organisation de l'Aviation civile internationale (OACI) datant de 2005 et appelant les États à émettre des passeports numériques lisibles à la machine (PLM). L'OACI avait donné trois ans, en 2012, aux organismes étatiques spécialisés dans la livraison des passeports.

Au Liban, le problème ne se pose pas pour les détenteurs de passeports libanais, mais pour les réfugiés palestiniens détenant des documents de voyages non lisibles à la machine, écrits à la main et deux fois plus grands qu'un passeport ordinaire. La qualité du papier de ces documents laisse également à désirer. Les Palestiniens du Liban travaillant à l'étranger, notamment aux Émirats arabes unis, au Qatar et en Arabie saoudite, risquent ainsi dès la semaine prochaine de rester bloqués dans les pays qui les accueillent. Leurs déplacements déjà difficiles, à cause de leurs documents de voyage, risquent d'être complètement bloqués.

Une source palestinienne a indiqué sous le couvert de l'anonymat à L'Orient-Le Jour que « depuis plus d'un an, les réfugiés palestiniens du Liban exhortent l'État libanais, notamment la Sûreté générale, à émettre de nouveaux passeports à leur intention, en vain. Dans une lettre adressée au ministère de l'Intérieur, la Sûreté générale a souligné qu'elle se donne encore deux ans, jusqu'en 2017 pour émettre ces passeports numériques aux réfugiés palestiniens », précise-t-on de même source.


(Lire aussi : Les Palestiniens de Bourj el-Brajneh gagnés par le blasement)

 

« Plusieurs heures et trois douaniers... »
« Cela est inadmissible. Il est déjà difficile aux réfugiés palestiniens du Liban de se déplacer avec leurs documents de voyage. Avec cette nouvelle réglementation et la montée du terrorisme en Europe, ils seront complètement bloqués, surtout qu'il est difficile de contrôler des passeports écrits à la main. De plus, ces documents peuvent être facilement falsifiés », indique la même source. Et de noter : « Nous sommes prêts à payer plus le prix du passeport mais que l'État libanais nous délivre des documents conformes aux normes. »

Samer Mannah, appartenant à une association luttant pour faire prévaloir les droits des réfugiés palestiniens, a passé plusieurs heures, le mois dernier, à l'aéroport de Genève. Il s'était rendu en Suisse pour prendre part à une réunion onusienne. « Il a fallu plusieurs heures et trois douaniers pour vérifier mon passeport. Je me demande quelle sera la situation quand j'essaierai de voyager après le 24 novembre », se demande-t-il.
Il se penche également sur la carte d'identité palestinienne, un peu plus petite qu'une feuille de format A4 et écrite à la main. « Malgré diverses réunions et appels, les autorités libanaises, notamment la Sûreté générale, affirment qu'ils manquent de personnels et de fonds pour moderniser les documents d'identité propres aux réfugiés palestiniens », indique-t-il, rappelant que « le Liban qui a bénéficié d'une aide du Pnud pour informatiser les passeports de ses propres ressortissants ne s'est pas soucié des documents de voyage des réfugiés palestiniens qui sont sur son sol depuis 1948 ».

Hier, une délégation palestinienne s'est entretenue du dossier avec le directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim.

 

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