Des réfugiés syriens rentrant du Liban dans leur pays par le point de passage d'al-Zamrani, le 14 mai 2024. Photo SANA / AFP
Chypre a annoncé vendredi faire partie d'au moins huit Etats membres de l'Union européenne qui souhaitent la mise en place de zones de sécurité en Syrie pour permettre le rapatriement des réfugiés ayant fui la guerre dans leur pays.
L’île méditerranéenne, l’Etat membre de l’UE le plus proche de la Syrie, a accueilli une conférence des Etats qui soutiennent sa proposition, quelques jours après que le bloc des 27 a donné son feu vert au pacte sur la migration et l'asile, une vaste réforme qui durcit le contrôle de l'immigration en Europe.
Les autres participants à la conférence, portant entre autres sur ces zones de sécurité en Syrie, sont l'Autriche, la République tchèque, le Danemark, la Grèce, l'Italie, Malte et la Pologne.
Les huit pays font partie d'un groupe plus large de 15 Etats membres, qui ont plaidé aussi pour de "nouvelles solutions" visant à transférer des migrants vers des pays tiers.
Le ministre chypriote de l'Intérieur, Constantinos Ioannou, a déclaré dans un communiqué qu'après 13 ans de conflit en Syrie, "il est temps pour l'UE de redéfinir sa position" sur ce pays. "La stabilité dans ce pays n'a pas été entièrement rétablie" mais "nous devons accélérer le processus et prendre toutes les mesures nécessaires pour créer les conditions qui permettraient le retour des personnes en Syrie", a-t-il ajouté.
Chypre est une destination privilégiée des réfugiés syriens et les arrivées ont fortement augmenté ces derniers mois.
Afin d'endiguer cet afflux, le gouvernement a intensifié les patrouilles maritimes et suspendu l'examen des demandes d'asile des Syriens, refusant les allocations aux nouveaux arrivants.
M. Ioannou a appelé à un soutien financier accru au Liban, pays de transit pour ces migrants embourbé dans une crise économique inédite. "Si le Liban s'effondre, les conséquences pour l'ensemble de l'UE seront incalculables", a-t-il averti. Le Liban affirme accueillir environ deux millions de réfugiés de la Syrie voisine.
Début mai, l'UE a annoncé une aide d'un milliard d'euros pour soutenir la "stabilité socio-économique" du Liban, tout en appelant ce pays à coopérer dans la lutte contre l'immigration clandestine vers l'Europe.
Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, dont l'influence est prépondérante au Liban, a appelé lundi le gouvernement de Beyrouth à "ouvrir la mer" aux bateaux de migrants pour faire pression sur l'Europe, accusée au Liban de vouloir maintenir les réfugiés syriens dans le pays.
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