Cette photo prise le 16 mai 2024 par le Commandement central américain (CENTOCOM) montre des soldats de l'armée américaine affectés à la 7e brigade de transport (expéditionnaire), des marins de la marine américaine affectés au bataillon de construction amphibie 1 et des forces de défense israéliennes qui installent la jetée Trident sur la côte de Gaza. AFP
Des premiers chargements d'aide humanitaire destinés à la population gazaouie ont commencé à être débarqués vendredi par la jetée provisoire que l'armée avait terminé la veille d'arrimer sur la côte de la bande de Gaza, ont indiqué plusieurs pays dont les Etats-Unis.
Vendredi « vers 09H00 (06H00 GMT), des camions transportant de l'aide humanitaire ont commencé à débarquer (un premier chargement) par une jetée temporaire » sur la côte de Gaza, dans le cadre « d'un effort multinational pour livrer de l'aide supplémentaire aux civils palestiniens de Gaza via un couloir maritime de nature exclusivement humanitaire », a indiqué sur X le Centcom, commandement militaire américain pour le Moyen-Orient.
Londres a annoncé pour sa part qu'un chargement d'aide britannique avait été « acheminée avec succès sur le littoral de Gaza (.... ) en même temps que de l'aide des Etats-Unis et des Emirats arabes unis » via le couloir maritime chypriote: 8.400 kits pour des abris temporaires constitués de bâches en plastique.
Mercredi, Londres avait annoncé qu'un navire chargé d'aide britannique avait quitté Larnaca à destination de cette jetée, afin d'y apporter environ 100 tonnes d'abris temporaires pour les habitants de Gaza, quelque 2,4 millions de personnes dont environ 70% ont été déplacées par la guerre dans un petit territoire assiégé depuis sept mois.
La France a pour sa part indiqué qu'un bâtiment de la Marine en provenance de Chypre, avec à son bord 60 tonnes d’aide, était en cours de déchargement vendredi sur le ponton américain et prévoir d'effectuer « de nouvelles navettes ces prochaines semaines ».
Ce projet de jetée d'un coût annoncé de 320 millions de dollars selon le Pentagone, avait été annoncé en mars par le président Joe Biden, pour pallier aux restrictions imposées par Israël, principal allié militaire des Etats-Unis, à l'acheminement terrestre de l'aide vers la bande de Gaza.
« Aucun soldat américain n'a été à terre à Gaza », a une nouvelle fois insisté le Centcom. A Washington, le chef adjoint du Centcom, le vice-amiral Brad Cooper, avait annoncé jeudi l'arrivée « d'environ 500 tonnes (d'aide) dans les prochains jours (...) réparties entre plusieurs bateaux ».
« Besoins immenses »
Les Nations unies ont salué vendredi « tout effort visant à garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza » et indiqué à l'AFP avoir « accepté de soutenir la réception et l'organisation de l'envoi de l'aide dans Gaza à partir du dock flottant, pour autant qu'elles respectent la neutralité et l'indépendance des opérations humanitaires ».
Les Nations unies insistent aussi sur le fait que, « étant donné les besoins immenses à Gaza », la jetée est « destinée à compléter les points de passage terrestres existants (...) notamment Rafah, Kerem Shalom et Erez », mais « pas à remplacer un quelconque point de passage ».
L'aide internationale, strictement contrôlée par les autorités israéliennes, arrivait déjà au compte-gouttes, mais son entrée dans la bande de Gaza est désormais largement entravée aux deux principaux points de passage -Kerem Shalom depuis Israël et Rafah, par où transitait le carburant, depuis l'Egypte.
Jeudi, Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, avait souligné que l'aide humanitaire « ne peut pas et ne devrait pas dépendre d'une jetée flottante, loin de là où les besoins sont les plus aigus », car que l'aide arrive « par la mer ou par la route, sans carburant elle n'arrivera pas aux gens qui en ont besoin ».
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