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À La Une - Conflit

Premiers contacts militaires entre Moscou et Washington sur la Syrie

La Russie étudiera l'envoi de troupes si Damas le demande.

Un motocycliste passe devant un immeuble à Alep, détruit par une frappe aérienne du régime Assad selon des activistes, le 18 septembre 2015. REUTERS/Abdalrhman Ismail

Les ministres de la Défense américain et russe ont renoué le contact, pour la première fois vendredi, sur la Syrie peu après que la Russie a dit être prête à étudier l'envoi de troupes russes dans le pays si Damas en fait la demande.

Les ministres de la Défense américain Ashton Carter et russe Sergueï Choïgou, qui n'avaient encore jamais eu de contact direct, ont discuté de la Syrie pendant une heure, une conversation qualifiée de "constructive" par le porte-parole du Pentagone, Peter Cook.

Cette discussion a révélé que "leurs deux points de vue sont proches voire identiques sur la plupart des problèmes évoqués", a déclaré de son côté le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, cité par l'agence officielle TASS. "La nécessité de coordonner les efforts bilatéraux et multilatéraux pour combattre le terrorisme international a été au centre" de l'entretien des ministres, a-t-il ajouté.

Le président Barack Obama a estimé peu avant cette prise de contact que des discussions entre militaires américains et russes étaient "la prochaine étape importante", selon des propos rapportés par son secrétaire d'Etat John Kerry qui s'est entretenu trois fois en une semaine avec son homologue russe Sergueï Lavrov.
MM. Choïgou et Carter ont convenu de poursuivre leurs discussions sur la Syrie, ont déclaré leurs porte-paroles respectifs.

 

(Lire aussi : Syrie : un terrain d'entente est-il possible entre Russes et Occidentaux ?)

 

L'envoi de troupes russes en Syrie étudié si Damas le demande
Leur prise de contact intervient quelques heures après que le Kremlin ait déclaré que Moscou serait prête à étudier l'envoi de troupes en Syrie si le président Bachar el-Assad en fait la demande.
"Mais il est difficile de parler de cela alors que cela reste hypothétique", a aussitôt ajouté le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, ne donnant aucune précision sur les conditions de l'éventuel déploiement de ces soldats.

Jeudi soir, le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem a déclaré que "jusqu'à présent, il n'y a pas de combats communs sur le terrain avec les forces russes, mais si nous en avons besoin, nous étudierons (cette possibilité) et ferons une demande". "Lorsque cela sera nécessaire, il n'y a rien qui puisse empêcher cette coopération" avec les Russes, a-t-il ajouté dans une interview à la télévision d'Etat.

Le président Vladimir Poutine avait néanmoins affirmé début septembre qu'il était "prématuré" de parler d'un engagement militaire de la Russie en Syrie pour lutter contre l'organisation État islamique (EI). Si Moscou n'a jamais caché avoir conclu des contrats de livraison d'armements avec Damas et soutenir sa lutte contre l'EI, la Russie n'a pris en revanche "aucune mesure supplémentaire" de renforcement de sa présence en Syrie, a souligné M. Lavrov.

Par ailleurs, le site d'information russe Gazeta.ru a rapporté vendredi que des soldats russes protestaient contre de possibles ordres les envoyant en Syrie. Selon le site, qui cite un soldat nommé Alexeï, des troupes ont été envoyées dans un port du sud de la Russie sans être averties de leur future destination et craignent d'être envoyées en Syrie sans ordre officiel. Dmitri Peskov a affirmé qu'aucune plainte de militaires craignant d'être envoyés en Syrie n'avait été reçue par le Conseil des droits de l'Homme du Kremlin.

 

Intensification des frappes de l'armée syrienne
Depuis plusieurs jours, Washington accuse Moscou d'augmenter le nombre des troupes russes en Syrie, notamment à Lattaquié, fief du régime de Damas, où des responsables américains estiment que la Russie construit une "base aérienne avancée". La Russie n'est officiellement présente en Syrie qu'à Tartous, port méditerranéen et autre fief de Bachar el-Assad.

Pour M. Kerry, le dialogue "entre militaires" devrait permettre d'éviter tout incident entre forces armées américaines et russes sur le terrain. Moscou a appelé à plusieurs reprises la Coalition internationale menée par les Etats-Unis à se concerter et à coopérer avec l'armée syrienne. La Russie tente par ailleurs en vain depuis plusieurs mois de créer une coalition militaire élargie incluant le régime de Damas et plusieurs pays de la région pour lutter contre l'EI.

Sur le terrain, l'aviation syrienne a intensifié ses raids contre des places fortes de l'EI ces dernières 48 heures. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les chasseurs bombardiers ont effectué vendredi 25 frappes sur Palmyre (centre), aux mains de l'EI depuis le 21 mai. "Ils ont frappé plusieurs points de la ville faisant huit morts parmi les civils et un grand nombre dans les rangs des jihadistes", a affirmé cette organisation basée en Angleterre et qui dispose d'un large réseau d'activistes en Syrie. Son directeur Rami Abdel Rahmane, a précisé que la grande majorité des civils avait quitté Palmyre.
La veille, l'aviation du régime avait frappé à au moins dix reprises Raqqa, fief de l'EI, et ses environs, faisant au moins 18 morts parmi les civils et les jihadistes.

 

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Les ministres de la Défense américain et russe ont renoué le contact, pour la première fois vendredi, sur la Syrie peu après que la Russie a dit être prête à étudier l'envoi de troupes russes dans le pays si Damas en fait la demande.
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commentaires (5)

J'ajouterais que les deux fauteurs de guerre (USA et Russie), marchands d'armes reconnus à de la chair à canon, viennent ensuite les aider à s'entretuer selon le choix qu'ils ont fait pour l'un ou pour l'autre. Eradiquer Daech, en fortifiant le petit Hitler est une action inutile et pratiquement impossible. Il faut éradiquer les deux, sans oublier certaines milices qui ont collaboré avec le petit Hitler C'est presque incroyable de lire un titre d'article pareil

FAKHOURI

00 h 33, le 19 septembre 2015

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Commentaires (5)

  • J'ajouterais que les deux fauteurs de guerre (USA et Russie), marchands d'armes reconnus à de la chair à canon, viennent ensuite les aider à s'entretuer selon le choix qu'ils ont fait pour l'un ou pour l'autre. Eradiquer Daech, en fortifiant le petit Hitler est une action inutile et pratiquement impossible. Il faut éradiquer les deux, sans oublier certaines milices qui ont collaboré avec le petit Hitler C'est presque incroyable de lire un titre d'article pareil

    FAKHOURI

    00 h 33, le 19 septembre 2015

  • Obama n'a pas la capacité de contrer Poutine. Trop mollasson ! Négociation "militaire" ? Mais la Russie est déjà en place militairement en Syrie et il parait qu'il y a déjà 4 avions de combats présents !!!! A quoi jouent ces deux super puissances ? Marchands de canons vendant des armes à de la chair à canon... Beau Tableau !

    FAKHOURI

    23 h 05, le 18 septembre 2015

  • TIENS... UN CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME AU KREMLIN ! UNE RIGOLADE ! QU'EN EST-IL MESSIEURS DES DROITS DE L'HOMME DU PEUPLE SYRIEN DONT VOUS AIDEZ SES BOURREAUX À SON MASSACRE ???

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 07, le 18 septembre 2015

  • C'est c'la ! Comme lorsque Moscou avait bien étudié cette fois-là, n'est-ce pas, l'envoi aussi de troupe(aux) à "l'abattoir halal" en Afghanistan ! "Sacré" Nain poutinien, va !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    18 h 29, le 18 septembre 2015

  • Le petit Hitler va se précipiter de demander l'aide de Poutine. Il fait beaucoup d'interviews dans ce sens Il n'a plus le choix IL EST AUX ABOIS

    FAKHOURI

    15 h 41, le 18 septembre 2015

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