"Si l'Europe se soucie réellement du sort des réfugiés, alors qu'elle arrête de soutenir les terroristes", a déclaré le président syrien Bachar el-Assad, selon des propos retransmis en russe par la télévision RT. Photo AFP/SANA
Le président syrien Bachar el-Assad a estimé que la crise des migrants en Europe ne pouvait être résolue que par la lutte contre le terrorisme.
"La question n'est pas de savoir si l'Europe accepte ou non les réfugiés. Il faut absolument résoudre ce problème à la source. Si l'Europe se soucie réellement du sort des réfugiés, alors qu'elle arrête de soutenir les terroristes", a déclaré M. Assad dans une interview aux médias russes dont des extraits ont été diffusés mardi. "Si vous demandez à n'importe quel Syrien ce qu'il veut aujourd'hui, sa première réponse sera la sécurité et la stabilité pour tous", a-t-il poursuivi.
Le pouvoir syrien considère, dès le début du conflit en mars 2011, comme "terroristes" aussi bien les militants pacifiques, les rebelles et les jihadistes.
"Nous devons poursuivre le dialogue au nom de la recherche d'un consensus, mais nous ne pouvons pas obtenir de réels succès tant que des gens meurent, tant que le bain de sang continue et tant que les gens ne se sentent pas en totale sécurité", a poursuivi le président syrien, selon des propos retransmis en russe par la télévision RT. "Nous n'arriverons à rien tant que nous ne vaincrons pas le terrorisme en Syrie", a-t-il ajouté, appelant "toutes les parties à s'unir" pour lutter contre le terrorisme.
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"Les migrants fuient les groupes radicaux"
Même son de cloche de la part du président russe Vladimir Poutine qui a estimé mardi que la plupart des migrants syriens cherchant à se rendre en Europe fuyait les groupes "radicaux", notamment l'EI, et non les bombardements de l'armée syrienne régulière. Et si la Russie cessait son soutien à Bachar el-Assad, le flot de réfugiés serait encore plus important, a défendu le maître du Kremlin.
Vladimir Poutine, qui s'exprimait dans le cadre du sommet à Douchanbé de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) regroupant plusieurs ex-républiques soviétiques, a dans ce cadre défendu sa stratégie de soutien au régime syrien en réponse aux accusations de Washington concernant un déploiement récent de matériel militaire et de soldats russes dans le nord de la Syrie. "Nous soutenons le gouvernement syrien dans sa lutte contre l'agression terroriste, nous lui avons proposé et nous continuerons de lui offrir une aide militaire technique", a déclaré M. Poutine, faisant référence aux contrats de livraison d'armements signés avec Damas, dont la Russie est un des principaux alliés.
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Depuis plusieurs jours, Washington accuse la Russie de renforcer sa présence militaire en Syrie, notamment à Lattaquié, un des fiefs alaouites du régime. Des responsables américains ont ainsi estimé que la Russie construisait une "base aérienne avancée" à Lattaquié et évoqué la construction de préfabriqués, d'une tour de contrôle aérien mobile, l'arrivée de dizaines de soldats, d'artillerie et de chars. Une source anonyme au sein du ministère russe de la Défense citée mardi par le quotidien Vedomosti a affirmé que Moscou reconstruisait l'aéroport parce qu'il est en mauvais état.
Officiellement, la Russie n'est présente militairement en Syrie que via ses installations logistiques dans le port de Tartous, un autre fief de Bachar el-Assad.
M. Poutine a de nouveau appelé à une coalition contre l'EI, qui inclurait la Syrie et l'Irak.
"La priorité aujourd'hui est la nécessaire union de nos forces contre le terrorisme. Sans cela, il est impossible de résoudre d'autres problèmes urgents, comme le problème des réfugiés", a-t-il déclaré. "Si la Russie ne soutenait pas la Syrie alors la situation dans ce pays serait encore pire qu'en Libye et le flot de réfugiés serait encore plus important", a affirmé M. Poutine.
"Nous ne déstabilisons pas la situation (dans les pays d'où sont originaires les réfugiés). Ce n'est pas nous qui y détruisons et y avons détruit les instances gouvernementales du pouvoir et créé un vide autour du pouvoir qui a vite été occupé par les terroristes", a-t-il accusé.
En quatre ans, le conflit syrien a fait plus de 240.000 morts et provoqué la plus grave crise migratoire depuis la Seconde guerre mondiale. Des dizaines de milliers de Syriens, Libyens, Afghans, Somaliens et Érythréens sont arrivés ces dernières semaines en Europe.
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14 h 23, le 17 septembre 2015