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Lifestyle - Papilles

Mounia el-Kick, œnologue au féminin

Photo DR

Mounia el-Kick, 27 ans, fait un métier inhabituel. Surtout au Liban. Il y a quelques années, alors qu'elle était encore sur les bancs de l'université, elle décide de suivre son rêve jusqu'au bout, quittant Beyrouth pour Dijon en vue de devenir œnologue.
C'est au milieu de ses études de chimie qu'elle a compris, comme une évidence, que le vin sera le pivot de sa carrière. « Je faisais un stage à Kefraya et je me suis découverte une nouvelle passion. J'ai appris que chaque vin est unique comme les êtres humains et qu'il est aussi vivant que nous », confie-t-elle.
Elle achève son stage, entame un master en science et gestion de l'environnement à l'Université Saint-Joseph, postule parallèlement pour poursuivre des études d'œnologie à l'Université de Bourgogne, en France. L'année suivante, elle est à Dijon. « J'étais la seule Libanaise de ma promotion. La plupart des étudiants de ma classe venaient de familles de viticulteurs », note-t-elle. Six mois à Kefraya pour rédiger son mémoire, quatre mois de travail en France, Mounia a déjà un plan de vie, devenir travelling winemaker, œnologue-voyageur qui se plaît à suivre les vinifications d'un hémisphère à l'autre de la planète. « J'avais un contrat de quatre mois avec un domaine en Nouvelle-Zélande. Je suis rentrée au Liban et les choses se sont passées différemment », dit-elle.
À Beyrouth, Mounia el-Kick rencontre un œnologue chevronné, Paul Choueiry, qui avait lui aussi suivi des études dans la même université qu'elle avant de devenir directeur général des Caves de Taillevent à Achrafieh. « C'était en mars 2013. Paul m'a proposé de travailler à la boutique. J'ai laissé tomber la Nouvelle-Zélande et je me suis lancée dans cette nouvelle entreprise. Pour moi, la découverte de chaque bouteille est une nouvelle aventure. Chacune révèle son terroir, son environnement, son viticulteur... Chaque vin possède sa propre personnalité. C'est une véritable rencontre et aussi toute une histoire à raconter », ajoute-t-elle.
Pour être un bon œnologue, il faut avant tout être ouvert à toutes les sensations et les possibilités. « Ce n'est pas une tâche facile. Ce métier n'est pas fait pour tout le monde, surtout pas les filles fragiles, c'est un métier où l'on a les ongles cassés et les mains rouges. Il est physiquement dur, souligne-t-elle. Le vin m'a appris à être humble. Les vignerons qui font les plus grands crus du monde sont modestes, faciles à aborder. »
Sous des airs de fille sage, Mounia – qui a une préférence pour les blancs de Bourgogne – est une aventurière, ouverte à toutes les sensations, surtout gustatives.
Éprise par son métier, son visage s'éclaire quand elle parle d'un « comté de trente mois avec un verre de vin jaune du Jura ». « Même si le Liban ne possède pas 400 types de fromage et même si l'on n'a pas la culture de l'alcool à table au quotidien, tout s'acquiert. Il suffit d'être attentif et ouvert aux nouvelles expériences. »
Allant de pair avec son penchant pour la bonne chère et de l'aventure, Mounia el-Kick aime les voyages et la découverte de nouvelles destinations. « Je visiterai de nouveaux pays en participant à des dégustations », dit-elle, résolue. Et résolument heureuse.

 

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Mounia el-Kick, 27 ans, fait un métier inhabituel. Surtout au Liban. Il y a quelques années, alors qu'elle était encore sur les bancs de l'université, elle décide de suivre son rêve jusqu'au bout, quittant Beyrouth pour Dijon en vue de devenir œnologue.C'est au milieu de ses études de chimie qu'elle a compris, comme une évidence, que le vin sera le pivot de sa carrière. « Je faisais...

commentaires (2)

Avant 1973, je buvais du vin "Tourelles" produit par Louis Brun, à 115 piastres la bouteille, pendant que le "Ksara" coûtait 125 piastres. Je viens en France où le vin est le roi de la table, j'ai offert à un ami Français deux bouteilles, une "Tourelles" et une "Ksara". Il m'a remercié par ses paroles : Votre pays, avec son ensoleillement et son climat, pourrait produire le meilleur vin du monde. !

Un Libanais

15 h 40, le 11 juin 2015

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Commentaires (2)

  • Avant 1973, je buvais du vin "Tourelles" produit par Louis Brun, à 115 piastres la bouteille, pendant que le "Ksara" coûtait 125 piastres. Je viens en France où le vin est le roi de la table, j'ai offert à un ami Français deux bouteilles, une "Tourelles" et une "Ksara". Il m'a remercié par ses paroles : Votre pays, avec son ensoleillement et son climat, pourrait produire le meilleur vin du monde. !

    Un Libanais

    15 h 40, le 11 juin 2015

  • Avant 1973, je buvais du vin "Tourelles" produit par Louis Brun, à 115 piastres la bouteille, pendant que le "Ksara" coûtait 125 piastres. Je viens en France où le vin est le roi de la table, j'ai offert à un ami Français deux bouteilles, une "Tourelles" et une "Ksara". Il m'a remercié par ses paroles : Votre pays, avec son ensoleillement et son climat, pourrait produire le meilleur vin du monde. !

    Un Libanais

    15 h 27, le 11 juin 2015

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