Le ministre libanais sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a déclaré lundi dans un entretien accordé à la chaîne de télévision émiratie d'informations en continu SkyNews Arabia que le jour où la frontière terrestre entre le Liban et Israël serait délimitée, l'Etat hébreu pourra y construire un mur de séparation s'il le souhaite. Par ailleurs, dans une autre déclaration prononcée depuis le Grand Sérail, il a estimé que le Liban dispose actuellement d' « une chance historique » pour assurer la stabilité « permanente » de la frontière.
Ces déclarations interviennent alors que le Liban-Sud vit au rythme des bombardements israéliens et des ripostes du Hezbollah depuis le 8 octobre 2023, au lendemain de l'attaque du Hamas contre Israël et que les tensions dans tout le Moyen-Orient font craindre une escalade régionale généralisée.
Lors d'un entretien au Grand Sérail, M. Bou Habib a informé le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, des discussions tenues lors d’une réunion, la semaine dernière, du conseil de sécurité de l’ONU à New York sur la situation au Moyen-Orient. En marge de celle-ci, le chef de la diplomatie libanaise s'était entretenu avec le secrétaire général de l'ONU et plusieurs de ses homologues.
« Chance historique »
Depuis le Grand Sérail, Abdallah Bou Habib a appelé à « l’application totale de la résolution 1701 », afin de stabiliser la situation au Liban-Sud. « Nous avons une chance historique d'arriver à un calme permanent à la frontière sud. Le Liban ne veut pas la guerre et n’a jamais œuvré dans ce sens », a-t-il déclaré.
Plus tard, dans un entretien accordé à Sky News Arabia, le ministre Bou Habib est revenu sur cette résolution, affirmant que « nous appliquerons la 1701 lorsqu'Israël s'engagera à la respecter ». Dans ce cadre, « nous demandons à Israël de se retirer des fermes de Chébaa et de Kfar Chouba », a-t-il lancé.
La résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU avait mis fin à la guerre en 2006 entre le parti chiite et Israël. Elle consacre la seule présence de l'armée libanaise et de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) dans le sud du pays, entre la frontière et le fleuve Litani. Un aspect du texte qui n'est jusqu'à présent pas respecté, le Hezbollah restant lourdement déployé au sud du Litani.
Idées « incomplètes » de Hochstein
En attendant, selon M. Bou Habib, « les agressions israéliennes sur le Liban doivent s'arrêter ». « Il est compliqué de mettre un terme aux combats au sud du Liban en raison des menaces israéliennes continues », estime-t-il, soulignant que « si un cessez-le-feu est déclaré à Gaza, l'escalade s'arrêtera au Liban-Sud ».
Selon lui, la question de la délimitation de la frontière pourra être abordée une fois que la situation sera revenue au calme.
Pour ce faire, le chef de la diplomatie libanaise a une nouvelle fois appelé à des « négociations indirectes avec Israël » sur les points de contentieux le long de la frontière terrestre. Il a dans ce contexte affirmé que l'émissaire américain Amos Hochstein avait « transmis certaines idées » lors de sa dernière visite à Beyrouth, « mais elles sont incomplètes ». Une fois la frontière démarquée, « Israël pourra construire un mur à la frontière », a-t-il déclaré.
Depuis 2012, Israël a construit plusieurs portions d'un mur de béton à la frontière avec le Liban, la première section ayant été placée en avril de cette année-là près de Kfar Kila, face à la localité israélienne de Metula. Ce mur est composé de blocs de béton de 7 à 10 mètres de haut. Les travaux de construction, tout comme les opérations israéliennes visant à construire des remblais de terre ou à placer des barbelés le long de la frontière, provoquent régulièrement des tensions, notamment au niveau de points contestés entre les deux parties.
Mais non monsieur ce mur que vous souhaitez empêche la résistance de libérer la Palestine. Au contraire il faut ouvrir les routes pour que tout les résistants puissent converger vers El Aqsa ou ils pourront jouir de leurs vierges au ciel après leur victoires divines
20 h 29, le 29 janvier 2024