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Lifestyle - Repère

Virées parce que pro-palestiniennes… l’hypocrisie à l’heure hollywoodienne

Accusées de facto d’antisémitisme, les célébrités ayant exprimé leur soutien au peuple palestinien paient cher le prix de leur position. Limogées en raison de leur prise de parole, suite de notre repère sur ce sujet avec un retour rapide sur trois cas ayant marqué l’opinion publique ces derniers jours.

Virées parce que pro-palestiniennes… l’hypocrisie à l’heure hollywoodienne

Susan Sarandon au cours d'une manifestation pro-palestinienne à New York. Photo Erik Pendzich/Shutterstock

Hollywood hypocrite ? Qui l’aurait cru ? Si dans les beaux quartiers de Malibu et de Calabasas, le soft activisme-glam a toujours été vendeur et bien perçu par l’establishment, encore faut-il que la cause soit considérée comme « noble ». 

Depuis le déclenchement de la guerre opposant le Hamas à l’État hébreu le 7 octobre dernier à la suite de la triple incursion surprise menée par le mouvement islamiste sur le territoire israélien, un lourd silence a d’abord pris le dessus dans le petit monde du show-business malgré quelques réactions à chaud des vedettes du petit écran devant assumer leur heure d’antenne quotidienne.

Si la vaste riposte menée par Israël sur l’enclave palestinienne ne s’est pas faite attendre, le timing des messages de soutien de personnalités fera lever quelques sourcils. D’abord réticents, les artistes de premier plan à l'image de Jessica Chastain, Tilda Swinton ou encore Angelina Jolie lanceront, au travers de pétitions exigeant un cessez-le-feu ou de passages télévisés remarqués, un appel pour soutenir les organisations venant en aide à la population gazaouie assiégée. Cyberharcèlement, insultes, menaces, exprimer son soutien à la Palestine peut coûter cher, voire mettre en péril toute une carrière… Si la liste non exhaustive ci-dessous promet de s’allonger avec l’intensification du conflit, retour sur les raisons qui ont poussé agences et studios à se séparer de certains de leurs talents…

Figure montante du cinéma hollywoodien, Melissa Barrera voit sa carrière mise entre parenthèses. Photo AFP

Melissa Barrera

Elle est, depuis quelques années, considérée comme l'actrice qui monte à Hollywood. Star des derniers volets de la saga d'horreur Scream relancée en 2022, l'actrice mexicaine a été l'une des premières personnalités à exprimer son soutien à la population d'une bande de Gaza pilonnée par l'armée israélienne. « Gaza est un camp de concentration. Ce qui se passe est un génocide, un nettoyage ethnique », écrivait-elle sur ses réseaux sociaux en octobre, au 15e jour du conflit. Dénonçant la censure des réseaux sociaux et des algorithmes masquant quelconque publication en rapport avec la Palestine, elle ajoute : « Moi aussi, je viens d'un pays colonisé (elle est née au Mexique, NDLR). La Palestine sera libérée. » Une phrase de trop qui n'a visiblement pas plu à Spyglass Media qui l'a rapidement informée de son renvoi de la franchise à succès. « Notre position est sans équivoque : nous avons une tolérance zéro pour l'antisémitisme ou l'incitation à la haine »,  a expliqué la société de production américaine.

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La contre-attaque ne s'est pas faite attendre. Indignée par cette décision, Jenna Ortega, autre actrice phare des derniers Scream, a décidé de mettre fin à son contrat. La saga à succès devra donc se passer de ses têtes d’affiche.

Susan Sarandon

La censure ne touche pas uniquement les jeunes premiers. Actrice multirécompensée, oscarisée en 1996 pour son rôle dans La dernière marche, Susan Sarandon, connue pour ses positions en marge du parti démocrate qu’elle a autrefois soutenu, a depuis 2015, exprimé son soutien à la cause palestinienne et son admiration pour les « femmes courageuses de la région. »

Susan Sarandon, l'engagement d'abord. Photo AFP

« Tellement de gens ne comprennent pas le contexte dans lequel cet assaut est survenu. Ils ne conçoivent pas ce qui est arrivé au peuple palestinien dans l'histoire », a-t-elle déclaré à la suite de l'attaque du 7 octobre. Dans les cortèges des manifestations comme sur ses réseaux sociaux, la comédienne de 77 ans exprime toute sa colère face à la « déstabilisation de Gaza. » Des prises de position qui ont vraisemblablement gêné sa propre agence artistique qui a pris la décision d'exclure Susan Sarandon de ses rangs. Le renvoi de cette dernière par la United Talent Agency rappelle la démission de Maha Dakhil, – réputée pour avoir été l'agent de Tom Cruise et de Natalie Portman entre autres – du conseil d'administration de l'agence Creative Talents quelques semaines plus tôt. « Vous êtes en train de soutenir un génocide », avait-elle publié entre deux tirades expliquant sa décision.

La Libano-Américaine Mia Khalifa dit militer pour la « libération de la Palestine ». Photo AFP

 Mia Khalifa

Cash, trop cash. Même un peu trash. Connue pour ses piques incendiaires sur les réseaux sociaux, l'ancienne star de films X d’origine libanaise – qui a pris sa « retraite » en 2015 – a vu sa collaboration avec le magazine de charme Playboy soudainement stoppée. Après une « blague » sur ce qu'elle décrit comme étant un « régime d'apartheid sioniste renversé par des guérillas portant de fausses chemises Gucci » et sa défense des « combattants de la liberté en Palestine » à qui elle demande de « retourner leurs téléphones et de filmer horizontalement », Playboy n'a pas tergiversé. « Mia a fait des commentaires odieux et répréhensibles dans lesquels elle célébrait les attaques du Hamas contre Israël et le meurtre d'hommes, de femmes et d'enfants innocents », a expliqué la publication. Même Playboy a ses limites.

Yara Jamal, Zahraa el-Akhrass… les journalistes télé

« Les juifs peuvent exister. Pas le sionisme. Pas Israël », avait lancé la journaliste canadienne d’origine palestinienne Yara Jamal dans un long thread sur X. La chaîne CTV ne tardera pas, le 28 novembre, à exprimer son mécontentement à la seule journaliste « moyen-orientale » de sa rédaction et à lui reprocher son « manque d’impartialité. »

Un mois plus tôt, Zahraa el-Akhrass, journaliste et reporter également d’origine palestinienne, a vu son contrat annulé par la chaîne d’information Global News après des publications interpellant les autorités israéliennes et les traitant de « racistes, d'occupants qui ont soif de sang. »

Toutes deux avaient, avant d’être démises de leurs fonctions, violemment critiqué la couverture de cette guerre par les médias occidentaux, au sein même de leurs propres rédactions.

Hollywood hypocrite ? Qui l’aurait cru ? Si dans les beaux quartiers de Malibu et de Calabasas, le soft activisme-glam a toujours été vendeur et bien perçu par l’establishment, encore faut-il que la cause soit considérée comme « noble ». Depuis le déclenchement de la guerre opposant le Hamas à l’État hébreu le 7 octobre dernier à la suite de la triple incursion...

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