
Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil lors de notre podcast "Aux urnes citoyens !". Photo OLJ
Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil a déclaré vendredi dans une interview qu'"être le prochain président du Liban ne fait pas partie" de son plan, affirmant par ailleurs que le Hezbollah ne peut pas le "forcer" à voter pour son rival, le chef du Mouvement Marada Sleiman Frangié.
"Je ne suis pas candidat à moins d'annoncer ma candidature (...) ce que je n'ai pas fait", a déclaré M. Bassil dans un entretien au quotidien libanais an-Nahar. La date limite pour que le Parlement libanais élise le prochain chef de l’État est le 31 octobre, date à laquelle le mandat de l'actuel président Michel Aoun prend fin. Les observateurs considèrent M. Bassil comme un candidat "naturel" à la présidence, en tant que chef d'un important parti politique chrétien.
Le député de Batroun a par ailleurs déclaré qu'il n'élirait pas Sleiman Frangié à la présidence. MM. Bassil et Frangié, rivaux sur la scène politique chrétienne, sont tous deux alliés au Hezbollah.
Jeudi, M. Frangié avait déclaré dans une interview à la chaîne locale MTV qu'il "n'est pas le candidat du Hezbollah" pour les élections présidentielles malgré sa proximité avec le parti chiite et le régime syrien de Bachar el-Assad, dans une tentative de se présenter comme un candidat consensuel.
Ni Frem, ni Moawad, ni Geagea
"Je ne crois pas que Frangié puisse guider le pays hors de la crise dans laquelle nous nous trouvons actuellement", a encore déclaré M. Bassil, ajoutant que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, "sait qu'il ne peut pas me forcer à voter pour Frangié, alors que c'est quelque chose dont je ne suis pas convaincu". Il a poursuivi en disant que la première priorité du prochain président devrait être de "régler les relations extérieures du Liban."
Le chef du parti orange a en outre refusé de soutenir l'élection des députés maronites Neemat Frem (indépendant/Kesrouan) et Michel Moawad (indépendant/Zghorta), ainsi que celle de son principal rival Samir Geagea, chef des Forces libanaises. Il a également noté que l'élection du commandant de l'armée, le général Joseph Aoun, dont le nom a circulé comme candidat potentiel, "nécessite un amendement de la Constitution". En effet, selon la Loi fondamentale du Liban, un commandant de l'armée doit démissionner de ses fonctions six mois avant la tenue du scrutin pour être officiellement considéré comme un candidat.
En amont de la présidentielle, le Hezbollah s'est prononcé en faveur d'un candidat "consensuel" afin d'élire un président dans les délais constitutionnels. Pour leur part, les représentants des États-Unis, de la France et de l'Arabie saoudite se sont réunis en marge de l'Assemblée générale des Nations unies et ont publié une déclaration commune exhortant le Liban à organiser l'élection présidentielle dans les délais.
Abordant la formation du gouvernement, Gebran Bassil a souligné qu'"un cabinet sera formé car personne n'est prêt à aller vers l'inconnu", concédant toutefois que la possibilité d'un vide au niveau de l'Exécutif existe toujours. Le Liban n'a pas encore formé de nouveau cabinet depuis les élections parlementaires de mai.
Le Hezbollah "prêt pour une guerre dont il ne veut pas"
En ce qui concerne les armes du Hezbollah, le chef du CPL a déclaré qu'il pensait que celles-ci devaient être utilisées uniquement face à Israël et au groupe État islamique.
"Le Hezbollah est plus que prêt pour une guerre dont il ne veut pas", a-t-il ajouté, alors que les tensions ont repris de plus belle ces derniers mois entre le Liban et Israël, avec en toile de fond le litige frontalier entre les deux pays.
M. Bassil a en outre réfuté les accusations de corruption qui le visent dans sa gestion du secteur de l'électricité au Liban. Il a admis qu'il avait commis des erreurs dans le passé, mais qu'il n'a jamais été impliqué dans "une quelconque corruption". Il a ajouté avoir "travaillé dur pour fournir le courant aux Libanais", mais que d'autres ne lui ont pas "permis" de le faire.
Depuis 2008, les ministres de l’Énergie sont tous des membres actifs ou alliés du CPL. Gebran Bassil a lui-même occupé ce poste de 2009 à 2014.
Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil a déclaré vendredi dans une interview qu'"être le prochain président du Liban ne fait pas partie" de son plan, affirmant par ailleurs que le Hezbollah ne peut pas le "forcer" à voter pour son rival, le chef du Mouvement Marada Sleiman Frangié."Je ne suis pas candidat à moins d'annoncer ma candidature (...) ce que je n'ai pas fait", a...
commentaires (17)
Ce sont les femmes iraniennes qui balayeront ce régime théocratique, peut-être pas demain ou après demain, sans doute dans le sang, mais elles vaincront.
Paul-René Safa
07 h 28, le 26 septembre 2022