Le chef du courant des Marada Sleiman Frangié a affirmé, dans une entrevue jeudi à la chaîne locale MTV, qu'il "n'est pas le candidat du Hezbollah" pour la présidentielle au Liban, bien qu'il soit connu, et revendique même, sa proximité avec le parti chiite et le régime syrien de Bachar el-Assad, tout en tentant de se faire accepter comme candidat consensuel.
"Je ne suis pas le candidat du Hezbollah, mais le parti chiite me fait confiance parce que je ne le poignarde pas dans le dos, et je n'ai pas peur d'être sanctionné" internationalement, a déclaré M. Frangié, dans une pique à l'un de ses concurrents, le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) Gebran Bassil, allié du parti chiite pro-iranien qui fait l'objet de sanctions américaines pour corruption.
Toujours au sujet de la présidentielle, M. Frangié a estimé que "les choses s'accélèrent". "Cela pourrait contribuer à créer un climat d'entente qui serait en ma faveur", a-t-il estimé, ajoutant : "J'ai appris des Français qu'ils m'apprécient et qu'ils n'interfèreront pas dans la présidentielle".
"Je suis ouvert et consensuel et crois dans le dialogue. Je n'ai jamais été (politiquement) syrien", s'est-il défendu, assurant vouloir entretenir de bonnes relations tant avec l'Orient qu'avec l'Occident. Selon lui, "la neutralité n'implique pas l'hostilité à l'encontre de la Syrie ou de l'Arabie saoudite". "Si je vois que je ne peux rien faire, je ne serai plus candidat ni ne resterai président. Mais je ne me défilerai pas" a-t-il encore dit.
Le mandat du président Michel Aoun arrive à terme le 31 octobre. Si la présidentielle semblait se jouer entre les chefs des Forces libanaises, Samir Geagea, du CPL Gebran Bassil et des Marada, la balance pencherait plutôt en ce moment en faveur d'autres candidats jugés consensuels. Le Hezbollah s'est prononcé, en effet, en faveur d'une candidature de compromis afin d'élire un président dans les délais constitutionnels. Pour leur part, Paris, Washington et Riyad exercent un forcing afin d'élire un successeur à M. Aoun.
Le chef des Marada a enfin démenti toute volonté de "livrer le Liban au Hezbollah", estimant que "discuter des armes du parti chiite nécessite des conditions régionales, internes et internationales". Le Hezbollah est la seule faction à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile libanaise en 1990. Selon M. Frangié, "la 'Résistance' n'a pas besoin de couverture chrétienne ou autre vu qu'elle a protégé le Liban", une affirmation qui sonne comme une nouvelle critique du CPL, allié chrétien du Hezbollah.
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