
Rami Fawaz, blessé lors de l'explosion du 4 août 2020 et décédé mardi des suites d'un cancer. Photo Facebook/Rami Fawaz
Rami Fawaz, blessé par des éclats de verres lors de l'explosion meurtrière du 4 août 2020, est décédé mardi des suites d'un cancer, et non de ses blessures comme l'avait initialement confirmé à L'Orient-Le Jour une proche de victimes du drame. De nombreux médias locaux, ainsi qu'un collectif des famille des victimes avaient eux-aussi rapporté que Rami Fawaz était décédé des suites de ses blessures.
"Rami avait été blessé par des éclats de verre le jour du drame, et avait subi plusieurs points de sutures. Mais récemment, il a été diagnostiqué d'une tumeur qui a provoqué un saignement interne, avant qu'il ne tombe dans le coma et qu'il ne décède", explique à L'OLJ son frère, Rayan Fawaz. "Nous étions étonnés de voir que de nombreux médias et des proches des victimes ont affirmé que Rami est décédé des suites de ses blessures lors de l'explosion", se désole son frère.
Marié et père de deux enfants âgés de trois et cinq ans, Rami Fawaz vivait dans le quartier de Mar Mitr à Achrafié, en plein cœur de Beyrouth.
Depuis le 4 août 2020 et jusqu'à aujourd'hui, plusieurs victimes gravement blessées le jour de la catastrophe succombent encore à leurs blessures : fin mars, Julia Audi et Rita Antoun Hardini se sont ajoutées à ce triste bilan. Le 4 août 2021, un an jour pour jour exactement après le drame, c'est Arlette Katta qui s'était éteinte dans un centre de soins de Ghadras.
Justice n'a toujours pas été faite
L'explosion du 4 août 2020 était due au stockage sans mesures de sécurité depuis fin 2013 d'énormes quantités de nitrate d'ammonium qui avaient pris feu, ce que les autorités ont elles-mêmes avoué. Outre le lourd bilan humain, le cataclysme a dévasté des quartiers entiers de la capitale dans un pays en plein effondrement économique depuis 2019.
Aujourd'hui, l'enquête confiée au juge Tarek Bitar est suspendue par les nombreux recours présentés à son encontre par plusieurs responsables politiques et sécuritaires qu'il poursuit. Les ingérences flagrantes de toutes parts de l'échiquier politique font craindre aux proches des victimes une impunité totale des responsables.
Samedi dernier, des militantes du collectif 'Noun' avaient manifesté devant le domicile du ministre des Finances pour lui demander de signer un décret, permettant de créer une instance chargée de nommer des juges supplémentaires affectés à l'enquête sur le drame.
Espérons que ces assassins soient punis un jour avec la grâce de Dieu
17 h 57, le 19 avril 2022