Après des heures de recherche et d'opérations de sauvetage rendues difficiles en raison de conditions météorologiques défavorables, le président iranien a été déclaré mort lundi matin, tout comme son ministre des Affaires étrangères et les autres responsables présents dans l'appareil qui s'est écrasé dimanche.
Les faits :
• Les médias officiels en Iran ont fait état dimanche de l’« atterrissage brutal » d’un hélicoptère présidentiel faisant partie d’un convoi aérien ramenant une délégation de la province iranienne de l’Azerbaïdjan oriental.
• Le président Ebrahim Raïssi et son chef de la diplomatie, Hossein Amir-Abdollahian, étaient dans l’hélicoptère concerné. Faisaient également partie des passagers le gouverneur de la province de l’Azerbaïdjan oriental, Malek Rahmati, et le représentant du guide suprême dans cette région, l’ayatollah Mohammad Ali Ale-Hashem, selon al-Jazeera. Aucun passager n'a survécu.
• L’accident s’est produit dans une région montagneuse difficile d’accès et mal connectée au réseau de télécommunication, alors que les conditions météorologiques ont compliqué les opérations de sauvetage, les médias iraniens faisant état de brouillard et de pluie.
Le contexte :
• Durant les opérations de recherche, les tenants de la ligne dure du régime ont appelé les Iraniens à prier pour Ebrahim Raïssi, alors que celui-ci est proche du guide suprême Ali Khamenei, et était considéré par beaucoup comme un successeur potentiel au leader de 85 ans.
• Le président iranien avait rencontré plus tôt dans la journée son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliev, pour inaugurer un barrage dans la région frontalière. Bakou est un grand allié d’Israël, qui lui fournit la majorité de ses armes en échange de gaz, et d’un accès à l’Iran voisin, selon certains analystes.
• Malgré les conditions météorologiques difficiles, nombreux sont ceux qui ont soulevé la question d’une implication de l’État hébreu dans cet accident, alors que la guerre à Gaza est dans son huitième mois et que « l’axe de la résistance » mené par Téhéran reste actif sur différents fronts. La télévision d’État a déclaré dimanche soir que l’accident était dû à de mauvaises conditions météorologiques.
• Le 13 avril, la République islamique a même lancé pour la première fois une attaque directe sur Israël, en riposte à une frappe imputée à l’État hébreu sur son annexe consulaire à Damas. Une armada sans précédent de plus de trois cents projectiles, dont des missiles balistiques et de croisière, à laquelle Tel-Aviv a répondu quelques jours plus tard près d’un site nucléaire dans les environs d’Ispahan.
• Élu en 2021, Ebrahim Raïssi représentait l’aile dure du régime. Le président faisait notamment l’objet d’une plainte en Suisse pour crimes contre l’humanité pour son rôle présumé dans les exécutions massives d’opposants en 1988, alors qu’il était juge. C’est sous sa présidence que la répression du mouvement « Femme, vie, liberté » s’est en outre organisée dès septembre 2022 suite à la mort de Mahsa Amini, faisant près de 500 morts parmi les manifestants, selon des organisations de défense des droits de l’homme.
Les enjeux :
• Ebrahim Raïssi était perçu comme un successeur potentiel au guide suprême, avec le fils de ce dernier. Un choix théoriquement laissé à l’Assemblée des experts réélue en mars dernier et qui représente une ligne très conservatrice, alors que l’ancien président Hassan Rouhani avait été empêché de se présenter à sa réélection pour cette institution. Si la question n’était pas encore tranchée, la mort du chef de l’État implique aussi la tenue d’une nouvelle élection présidentielle, le vice-président assurant l’intérim le temps qu’un nouveau scrutin soit organisé dans les 50 jours.
• L’Azerbaïdjan et l’Iran avaient entamé des initiatives laissant présager d’un rapprochement pragmatique ces derniers mois, suite à la guerre éclair du Haut-Karabakh en septembre dernier, qui a permis à Bakou de reprendre ce territoire à majorité arménienne – qui s’est vidé de ses habitants depuis. Alors que les relations ont souvent été tendues entre les deux voisins, Téhéran pourrait revenir sur ces mesures de détente s’il s’avérait que cet accident d’hélicoptère était en réalité une opération préméditée et que l’Azerbaïdjan y aurait joué un rôle quelconque.
• Une telle hypothèse, si elle était prouvée, pourrait surtout remettre en question les discussions indirectes en cours entre l’Iran et les États-Unis pour éviter un embrasement régional face à la guerre à Gaza. Récemment, l’Iran a en outre fait savoir, par la voix d’un conseiller du guide suprême, que le pays pourrait revoir sa doctrine nucléaire – dont la portée officielle est uniquement civile – si la République islamique devait faire face à un « risque existentiel ».
CEUX A QUI IL FAUT DANS CHAQUE ARTICLE 4/7 INTERVENTIONS POUR S,EXPRIMER, C,EST DU BLA BLA BLA.
20 h 59, le 20 mai 2024