
Le drapeau libanais à mi-mât au-dessus du Grand Sérail, siège du gouvernement à Beyrouth, le 20 mai 2024. Photo ANWAR AMRO / AFP
Le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati a décrété lundi trois jours de deuil national après la mort du président iranien Ebrahim Raïssi et de son ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, dans un accident d'hélicoptère dimanche.
Une circulaire signée par M. Mikati explique qu'à cette occasion les drapeaux seront mis en berne sur tous les bâtiments publics du pays et que « les programmes radiophoniques et télévisuels habituels seront adaptés aux circonstances ». La chaîne de télévision al-Manar du Hezbollah diffusait ce matin des retransmissions de la télévision iranienne montrant des hommes en prière en Iran.
Au Liban, plusieurs responsables ont rendu hommage à Ebrahim Raïssi et Hossein Amir-Abdollahian.
Le chef de la diplomatie iranienne s'est rendu à de nombreuses reprises ces derniers mois à Beyrouth, notamment sur fond de guerre à Gaza et alors que le Hezbollah a ouvert un front de « soutien à la résistance palestinienne » le long de la frontière entre le Liban et Israël. Ebrahim Raïssi n'avait, lui, pas effectué de visite d'Etat au Liban.
Condoléances
Le président du Parlement, Nabih Berry, a adressé un message au guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, afin de lui présenter ses condoléances « en [son] nom et en celui du peuple libanais ». Le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, a également envoyé un message de condoléances à Ali Khamenei, selon un communiqué du Grand Sérail.
Le Hezbollah a pour sa part qualifié Raïssi de « protecteur des mouvements de résistance » contre Israël dans la région. « Le président martyr était pour nous un grand frère, un appui solide (..) et un protecteur des mouvements de résistance », a affirmé la formation qui combat Israël depuis le sud du Liban. Concernant Abdollahian, le parti chiite a rendu hommage à un « ministre actif et dévoué et un fervent défenseur des mouvements de résistance et de leur victoire ».
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a envoyé une lettre au guide suprême iranien Ali Khamenei, pour lui présenter ses condoléances. Dans sa missive, il décrit le président iranien décédé comme « un combattant, dévoué et loyal » et le ministre iranien des Affaires étrangères comme étant « le porteur de la bannière de la défense de la résistance dans tous les forums internationaux ». Hassan Nasrallah a souligné que le décès de ces « honorables dirigeants » intervient au moment où l'Iran lutte « contre les forces de l'arrogance, de l'hégémonie et de l'occupation américaine et sioniste de nos sanctuaires, de nos pays et de nos peuples ».
De son côté, le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a exprimé « sa tristesse » face à l'accident qui a provoqué la mort d'Ebrahim Raïssi et de M. Abdollahian. Ce dernier était « un ami du Liban », un pays qu'il a visité « de nombreuses fois », a rappelé le chef de la diplomatie.
Le mufti jaafarite, Ahmad Kabalan, proche du tandem chiite, a, lui, salué « une personnalité exceptionnelle », qui a « constamment tendu la main pour rendre service au Liban et contribué à la libération de son territoire ».
L'ancien président du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a envoyé une lettre au guide suprême iranien. « Je vous présente mes condoléances, ainsi qu'au peuple iranien et aux familles des victimes, et j'espère que Dieu accordera à l'Iran et à son peuple la stabilité et la prospérité », peut-on lire dans le texte du leader druze.
Le chef du courant des Marada et candidat à la présidentielle Sleiman Frangié a de son côté qualifié la mort de Raïssi et Abdollahian de « grande tragédie » qui a « secoué le monde ».
Le Courant patriotique libre (CPL, fondé par l'ancien chef de l'état Michel Aoun) a, lui, exprimé « sa solidarité avec le peuple iranien », rappelant que Téhéran « s'est tenu aux côtés du Liban dans les moments difficiles et dans son conflit avec Israël ». Le parti aouniste a espéré que l'Iran « restera stable et sûr ».
Le Parti social nationaliste syrien (PSNS) a également exprimé ses condoléances dans un communiqué, estimant que la mort des deux hommes était « une perte pour l'Iran et son peuple, mais aussi pour les différentes causes de la nation arabe, en tête desquelles la cause palestinienne ». « L'histoire retiendra que c'est sous le mandat de Raïssi que des missiles et des drones ont été envoyés depuis le territoire iranien vers la Palestine occupée », a ajouté le parti, en référence à l'attaque inédite lancée par Téhéran contre Israël dans la nuit du 13 au 14 avril.
Mais quelle honte...3 jours.. L explosion du port...1 jour. Est on toujours au Liban???
19 h 08, le 21 mai 2024