Bien souvent, les premiers métiers qui viennent à l’esprit lorsque l’on pense à la transition écologique sont ceux d’ingénieur ou de chercheur. Ce serait cependant oublier que pour concevoir un monde plus durable, nous aurons besoin de professionnels capables de faire le lien entre les scientifiques, les entreprises, les associations, les citoyens et les pouvoirs publics. Le département de géographie de l’Université Saint-Joseph propose de former ces précieux intermédiaires par le biais de son parcours en environnement et aménagement du territoire.
Chacun sait que le monde, mais aussi le Liban, traverse aujourd’hui une grave crise environnementale, en partie due à un développement économique chaotique peu soucieux de ses conséquences sur le milieu. Une part de la réponse à ce grand défi consiste à penser à de nouvelles manières d’aménager le territoire en tenant compte d’une diversité de paramètres pour permettre à l’homme de vivre en harmonie avec les équilibres fragiles de son environnement. « Pour cela, les solutions techniques ne suffisent pas : il faut des hommes et des femmes qui soient capables de comprendre la dimension humaine et physique de l’environnement, au-delà de l’ingénierie. Ce sont eux que nous désirons former à travers ce cursus », explique Jocelyne Gérard, directrice du département de géographie à l’USJ.
Trois volets de formation
Dans ce but, la formation en environnement et aménagement du territoire articule ses cours entre un volet théorique, qui permet aux étudiants d’acquérir les connaissances nécessaires sur l’environnement et l’activité humaine, un volet pratique, comportant notamment des sorties de terrain, et un volet technique, qui amène les étudiants à développer des savoir-faire de pointe, comme la géomatique (l’application des outils informatiques à la géographie). Jocelyne Gérard souligne dans ce cadre que « la grande force de cette formation, c’est qu’elle se penche autant sur les sciences humaines, comme l’histoire ou l’urbanisme, que sur les sciences dures, comme la climatologie ». « C’est tout l’intérêt d’être rattaché à la faculté des sciences humaines de l’USJ, alors que bien souvent, les parcours de ce type sont intégrés dans des départements purement scientifiques », indique-t-elle.
Pour permettre d’accompagner les étudiants dans leur projet professionnel, le parcours environnement et aménagement du territoire s’étale sur cinq ans. D’abord, les diplômés du cycle scolaire secondaire peuvent rejoindre la licence géographie option environnement et aménagement du territoire de l’USJ, où, en plus d’options spécifiques, ils partageront certains cours avec les étudiants en géographie, option aménagement touristique et culturel.
Jocelyne Gérard indique que ce premier niveau met déjà l’accent sur la maîtrise des enjeux contemporains. « Cela fait longtemps que dès la licence, le développement durable occupe une large place dans nos programmes, précise-t-elle. En parallèle, les étudiants ont l’occasion de découvrir la recherche, en commençant à s’impliquer dans les études du Cremo, le Centre de recherche sur l’environnement de la Méditerranée orientale. »
La formation technique
Le volet technique est également très important : lecture d’images satellite, cartographie et utilisation des outils numériques sont au programme. Une fois leur licence validée, les étudiants se spécialisent au sein du master environnement et aménagement du territoire, en fonction du thème choisi pour leur mémoire de fin d’études. Climatologie, géographie urbaine, risques naturels : autant de possibilités pour un master qui complète tous les projets professionnels par des stages obligatoires chaque été. Le niveau technique est relevé encore d’un cran, puisque les étudiants apprendront la modélisation environnementale, c’est-à-dire la création de modèles numériques d’une zone et des différentes contraintes qui s’y appliquent.
Grâce à cette formation originale et innovante, les diplômés pourront trouver du travail à des postes de coordinateur du développement durable, dans un pays où les enjeux écologiques deviennent de plus en plus déterminants. Consultant sur les questions environnementales au profit des entreprises ou des pouvoirs publics, expert en analyse d’images satellite, responsable GIS (c’est-à-dire chargé de la modélisation numérique d’espaces géographiques), conseiller en gestion de l’eau, de la nourriture ou des hydrocarbures : tous ces métiers sont destinés, dans le contexte actuel, à connaître un indéniable essor et un large développement.
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