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Politique - Exécutif

La communauté internationale accentue les pressions sur le gouvernement

Le cabinet devrait adopter le plan de réformes économiques aujourd’hui.

Hassane Diab à la tête du Conseil des ministres hier. Photo ANI

C’est sous d’intenses pressions internationales que le gouvernement de Hassane Diab a finalisé hier la lecture de son programme de réformes économiques et financières, lors de la séance du Conseil des ministres tenue au Sérail. Le texte, dont la teneur n’a pas filtré, devrait, en principe, être adopté lors de la séance gouvernementale prévue aujourd’hui à Baabda. Cette décision du cabinet ne devrait aucunement être isolée du contexte tendu dans lequel elle intervient. C’est à l’heure où la rue est à nouveau en ébullition que le gouvernement s’est enfin résolu d’adopter le projet.

Cette nouvelle phase du mouvement de contestation du 17 octobre a suscité les craintes de certains milieux diplomatiques quant à un éventuel dérapage de la situation sécuritaire du pays au vu de ce que Dorothy Shea, ambassadrice des États-Unis à Beyrouth, a appelé « le caractère non pacifique » des manifestations. C’est pourquoi les pays amis et partenaires du Liban exhortent le cabinet Diab à répondre favorablement aux demandes des manifestants et à adopter le plan de réformes sans tarder.

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Cette position, le secrétaire d’État américain aux Affaires politiques du Proche-Orient, David Schenker, l’a clairement exprimée hier dans un entretien accordé à la chaîne saoudienne al-Arabiya. « Le gouvernement libanais devrait approuver rapidement une série de réformes et prendre des mesures à même de lui permettre d’œuvrer avec les instances internationales pour obtenir des aides qui contribueraient à redresser l’économie nationale », a-t-il insisté dans ce qui sonne comme une incitation américaine aux autorités libanaises de recourir au Fonds monétaire international. « Pour pouvoir obtenir l’aide d’instances internationales, le Liban devrait prouver qu’il est en mesure de faire des choix difficiles en matière de réformes », a encore dit le haut diplomate américain, appelant le cabinet à s’attaquer aux secteurs de l’électricité et des douanes et à mettre fin à l’évasion fiscale. « Il s’agira de décisions difficiles, mais nécessaires, pour en finir avec la corruption au Liban », a ajouté M. Schenker.

Tout comme Washington, Paris attend toujours la mise sur pied du plan de redressement économique et financier, mais aussi et surtout les réformes sectorielles exigées par la communauté internationale dont le Liban attend qu’elle débloque les fonds promis dans le cadre du programme CEDRE approuvé lors de la conférence de Paris d’avril 2018.

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La France continuera à soutenir le Liban, mais il faut que les réformes sectorielles soient opérées dans les plus brefs délais, confie une source diplomatique à L’Orient-Le Jour, insistant sur l’urgence d’approuver le plan de réformes afin de le soumettre au FMI, pour lancer les négociations avec cette instance.

Se félicitant du fait que le cabinet Diab soit enfin parvenu à mettre en place un projet de redressement économique en bonne et due forme, la source rappelle qu’il ne s’agit que d’une première étape qui devrait paver la voie à des négociations entre les autorités libanaises et le FMI en vue de sortir le pays de sa grave crise économique.

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Cette source diplomatique reconnaît toutefois que tout n’est pas entre les mains du cabinet, le Parlement devant s’acquitter de ses responsabilités et voter les lois nécessaires sur ce plan, notamment celle portant sur l’indépendance de la justice. Celle-ci devrait être prioritaire, estime la source.

En attendant, la source indique que lors de son entretien téléphonique avec Hassane Diab, mardi, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a fait savoir que Paris pourrait envisager de tenir une réunion du Groupe international de soutien au Liban, une fois les mesures de confinement dictées par le coronavirus levées. Cela s’inscrit dans le cadre du retour à la normale des relations diplomatiques, précise la source. Elle réagissait ainsi aux différences entre le communiqué du Quai d’Orsay au sujet de l’entretien Diab-Le Drian, et celui distribué à la presse par la présidence du Conseil. Le premier n’évoque aucunement la question du GIS alors que le second avait fait état de l’intention de la France de tenir une réunion du groupe une fois les mesures de confinement levées.

« Profonde inquiétude »

À son tour, l’ambassadeur de Grande-Bretagne à Beyrouth, Chris Rampling, a souligné, lors d’un entretien avec le chef de l’État, Michel Aoun, sa « profonde inquiétude » face aux développements de la situation, soulignant « l’urgence de venir en aide aux couches les plus défavorisées ». Dans un tweet relatant son entretien avec le chef de l’État, le diplomate a estimé que les dirigeants libanais devraient mettre de côté leurs divergences et « travailler ensemble », et adressé ses condoléances à la famille de Fawaz Fouad Samman, le jeune manifestant décédé mardi lors des affrontements de Tripoli.Tout comme l’Occident, la Ligue arabe a exprimé, par la bouche de son secrétaire général adjoint, Houssam Zaki, ses craintes quant à un dérapage sécuritaire au Liban, où la situation « est très délicate et pourrait dégénérer », selon M. Zaki. « Le gouvernement libanais est naturellement appelé à adopter des mesures de réformes le plus rapidement possible et à répondre aux demandes légitimes du peuples », a-t-il encore dit.

C’est sous d’intenses pressions internationales que le gouvernement de Hassane Diab a finalisé hier la lecture de son programme de réformes économiques et financières, lors de la séance du Conseil des ministres tenue au Sérail. Le texte, dont la teneur n’a pas filtré, devrait, en principe, être adopté lors de la séance gouvernementale prévue aujourd’hui à Baabda. Cette...

commentaires (3)

En attendant, Diab continue à chercher les fauteurs de troubles comme s’il ne les connaissait pas. Ce sont les mêmes qui à chaque révolte vont saccager les biens privés tabasser les manifestants et maintenant tirer à balle réelle pour semer la zizanie entre le peuple et l’armée.

Sissi zayyat

13 h 35, le 30 avril 2020

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Commentaires (3)

  • En attendant, Diab continue à chercher les fauteurs de troubles comme s’il ne les connaissait pas. Ce sont les mêmes qui à chaque révolte vont saccager les biens privés tabasser les manifestants et maintenant tirer à balle réelle pour semer la zizanie entre le peuple et l’armée.

    Sissi zayyat

    13 h 35, le 30 avril 2020

  • ET NOS ABRUTIS ENTENDENT CES CONSEILS DEPUIS DEUX ANS AVEC LA CEDRE MAIS CONTINUENT A PLUS S,ABRUTIR. IL FAUT UN DEBARRAS GENERAL DE TOUTES CES ANCIENNES CLIQUES LE MALHEUR DE CE PAUVRE PAYS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 24, le 30 avril 2020

  • J'ai été plutôt réjouie des positions internationales en ce sens qu'elles appuient encore ce nouveau Gouvernement et ses actions . Et donc lui font confiance . Avec la crise du Covid19 et les obstacles locaux à chaque Pas , Il Ccontinue à travailler à un Rythme louable. Auparavant c'est à peine si le gouvernement se réunissait à cause des différends et blocages au sein du gouvernement . Regardons la partie pleine du verre et restons positifs et constructifs . .

    Lecteurs OLJ 2 / BLF

    07 h 55, le 30 avril 2020

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