Le Liban va devoir "faire des choix difficiles qui prouvent son engagement à mener des réformes", a affirmé mercredi le secrétaire adjoint américain aux Affaires politiques du Proche-Orient, David Schenker, soulignant dans un entretien à la chaîne d'informations al-Hadath que la décision de démettre ou pas le gouverneur de la Banque centrale libanaise (BDL), Riad Salamé, revenait au gouvernement de Hassane Diab. Ces déclarations ont été faites alors que le pays traverse sa pire crise économique de ces 30 dernières années et que M. Salamé est accusé autant par la rue que par certaines formations politiques d'avoir couvert la corruption politique pendant des années.
L'exécutif libanais doit "travailler rapidement et lancer les réformes", a souligné David Schenker, invitant le cabinet à approuver dès que possible le plan de relance actuellement à l'étude. "Il faut prendre des mesures afin de placer le Liban dans une position qui permette aux institutions internationales de l'aider et de recevoir des aides conditionnées", a-t-il déclaré. Pour recevoir ces aides, a précisé le responsable américain, qui n'a pas évoqué un éventuel soutien US, le Liban doit prouver "qu'il est prêt à faire des choix compliqués et à prendre des mesures qui prouvent qu'il s'engage à 100% à mener des réformes, a-t-il ajouté. Des choix difficiles, la réforme du secteur de l'électricité, des télécommunications et des douanes, commencer à collecter les taxes alors que beaucoup de Libanais sont sans travail... Ces décisions vont être très compliquées à prendre mais elles sont essentielles", a ajouté M. Schenker.
Le gouvernement devrait approuver le plan de relance appelé à faire face à la crise, alors que l'inflation galopante et la dépréciation de la livre libanaise ont provoqué un regain du mouvement de contestation.
Concernant la relation entre les Etats-Unis et le gouverneur de la BDL, le diplomate a indiqué que "le Trésor américain a travaillé de manière sérieuse pendant des années" avec Riad Salamé, concernant notamment les sanctions imposées aux banques et institutions financière du pays liées au Hezbollah et à la fermeture de comptes. "Il revient au gouvernement libanais de décider à qui revient le poste de gouverneur de la banque centrale, le Liban est un Etat souverain", a-t-il déclaré.
"Le droit de manifester"
Par ailleurs, un responsable du Département d'État a assuré mercredi, selon des propos rapportés sur le site al-Horra, que Washington soutenait le droit du peuple libanais de manifester pacifiquement, alors que ces derniers jours, les Libanais ont à nouveau investi les rues pour exprimer leur désespoir et leur colère face à la dégradation de la situation socioéconomique, l'inflation et la dévaluation galopante de la livre libanaise.
"Nous soutenons le droit du peuple libanais de manifester pacifiquement, et nous sympathisons avec ses demandes légitimes de réformes réelles et durables qui traitent les problèmes structurels et stimulent l'économie", a déclaré le responsable qui a souhaité conserver l'anonymat. "Ceux qui interrompent ces efforts avec violence et actions provocatrices sapent le discours civil", a-t-il ajouté. Et de noter que "les manifestations non confessionnelles et pacifiques des six derniers mois reflètent les demandes du peuple libanais pour la réforme, la transparence, la stabilité économique et la prospérité qu'il mérite". Il a ainsi indiqué que les manifestants devraient "s'abstenir de toute violence ou acte provocateur, tout en tenant compte de la distanciation sociale dans le contexte de la pandémie du coronavirus" et a ajouté que les États-Unis regrettaient les informations faisant état de pertes en vies humaines.
Le calme semblait revenu mercredi dans les rues du Liban, après une longue nuit de manifestations virant aux émeutes dans plusieurs grandes villes du pays, comme Tripoli et Saïda, et ayant fait, selon l'armée libanaise, 81 blessés dans ses rangs. Du côté des manifestants, Fawaz Fouad Samman, 26 ans a succombé mardi à des blessures par balles, infligées la veille, lors d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Les protestataires et les forces de l'ordre se sont affrontées dans ces villes alors que la rue se mobilise, malgré la pandémie de coronavirus.
commentaires (6)
Le liban souverain ?? En voilà un scoop. Merci pour vos efforts, ainsi qu’à la terre entière, cependant: Au liban , les responsables sont les valets de pays divers. Ils sont IMMATURES, ils sont INCOMPÉTENTS, ils sont MALHONNÊTES Ils sont MERCANTILES, ils sont PROFITEURS à titre personnel... même pas pour leur pays. Voilà à qui vous avez à faire M.Shenker. Pas besoin d’argent.. le fric de l’état est deja dans leurs poches. C’est à eux de payer. Ni le liban.. ni vous,.ni CEDRE, ni les libanais. En vous disant SHOUKRAN SHENKER.?
LE FRANCOPHONE
13 h 59, le 29 avril 2020