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Politique - coronavirus

Le choix des hôtels pour la quarantaine des rapatriés libanais fait grincer des dents

Retenue pour accueillir les Libanais rapatriés, la chaîne Lancaster a annoncé hier soir qu’elle n’hébergerait plus les nouveaux arrivants après « une agression » contre l’un de ses employés.

Les voyageurs reçus à l’hôtel avec toutes les précautions d’usage. Photo AFP

Les modalités de retour des Libanais de l’étranger, en ces temps de coronavirus, n’ont pas manqué d’attirer des critiques au gouvernement, malgré le succès de l’opération : beaucoup de Libanais ont critiqué les prix des billets d’avion, les jugeant exorbitants. Mais ce n’est pas tout. Une fois arrivés au Liban, les voyageurs qui n’ont pas été testés dans le pays où ils se trouvaient doivent subir un test à leur arrivée à l’aéroport. Dans l’attente du résultat, ils sont transportés vers des hôtels à proximité de l’aéroport. En cas de résultat négatif, ils rentrent se confiner chez eux. En revanche, si le test est positif, ils doivent passer leur période de quarantaine à l’hôtel ou à l’hôpital en cas de besoin.

Si la Middle East Airlines a pris en charge le prix de la première nuit, le temps que les voyageurs apprennent le résultat du test effectué à l’aéroport, c’est ensuite aux clients de s’acquitter du prix de leur chambre au cas où ils y passeraient plus d’une nuit, même avec un prix spécial. En réaction, certains ont fait remarquer qu’en Jordanie par exemple, le gouvernement a logé à ses frais entre 5 000 et 6 000 personnes, des Jordaniens et étrangers, dans de luxueux hôtels de la mer Morte ainsi que dans des cinq étoiles à Amman, une mesure qui a coûté au gouvernement jordanien quelque sept millions de dollars, selon les estimations des experts. Au Liban, c’est surtout le choix des hôtels qui fait grincer les dents. C’est en effet la chaîne des hôtels Lancaster qui a été choisie, alors que le nom de son propriétaire, Wissam Achour, revient régulièrement dans l’affaire de l’Eden Bay, l’hôtel controversé bâti à même la plage de Ramlet el-Baïda à Beyrouth. « Le gouvernement de technocrates au Liban a sous-traité le séjour des émigrés au cours de la période de quarantaine à la chaîne d’hôtels d’un homme d’affaires proche du président du Parlement Nabih Berry, Wissam Achour, propriétaire de l’Eden Bay, connu pour ses entorses aux règles environnementales, sanitaires et financières », s’est insurgée la journaliste Diana Moukalled sur Twitter. Ces dernières années, plusieurs ONG luttant contre les atteintes à l’environnement et la corruption se sont acharnées à dénoncer la construction de l’Eden Bay. Des dizaines de sit-in avaient été organisés contre la construction de l’établissement et pour la restitution de l’espace public aux habitants de la capitale. « C’est désolant, affirme à L’Orient-Le Jour Mona Fawaz, militante de la société civile, architecte urbaniste de formation ayant suivi régulièrement l’affaire de l’Eden Bay. C’est une nouvelle preuve que les intérêts financiers et politiques continuent d’être protégés par les dirigeants. Comment profite-t-on d’une telle occasion pour rendre service à un homme qui a annexé une partie du littoral ? » Elle note également que les voyageurs ont été accueillis à leur arrivée à l’hôtel par des membres du mouvement Amal, présidé par M. Berry.


(Lire aussi : Décongestionner les prisons pour éviter la propagation du virus, tout en préservant la sécurité publique)


Une « agression caractérisée »

Après avoir hébergé les expatriés libanais arrivés dimanche, la chaîne Lancaster a toutefois annoncé hier soir qu’elle n’allait plus en accueillir à la suite d’une « agression caractérisée » contre l’un de ses employés « qui a été maltraité alors qu’il s’acquittait de sa tâche », sans autre précision. On ignorait hier soir où seraient désormais logés les nouveaux voyageurs libanais qui doivent arriver aujourd’hui. Interrogé par L’OLJ avant ce communiqué, Pierre Achkar, président du syndicat des hôteliers, affirme que le gouvernement avait évoqué à l’origine une réquisition des hôtels. « J’avais alors reçu une quantité d’appels d’hôteliers inquiets à la perspective de recevoir des personnes en quarantaine, avec les répercussions que cela aurait sur leur entreprise par la suite », explique-t-il. Or le gouvernement a fini par abandonner cette idée selon lui… samedi dernier. « On m’a appelé pour me demander quels hôtels pourraient accueillir les voyageurs en provenance des différents pays, souligne-t-il. Le nombre de chambres demandé était de 360 et le secteur délimité se trouvait entre l’hôtel Riviera et l’AIB, afin de respecter la proximité avec l’aéroport et l’hôpital Rafic Hariri. C’est moi qui ai appelé Wissam Achour pour lui demander le potentiel de ses hôtels dans cette zone – l’Eden Bay inclus – et le sonder sur la possibilité d’utiliser ses hôtels dans ces circonstances. Il a accepté l’idée et m’a informé qu’il avait 750 chambres dans ce secteur. »

M. Achkar insiste donc sur le fait que Wissam Achour n’a pas été choisi pour ses relations politiques, mais bien sur une suggestion de sa part. « J’ai également fait remarquer au gouvernement qu’il était plus simple de sécuriser 750 chambres dans le secteur avec un seul interlocuteur, au lieu de prendre contact avec plusieurs directions d’hôtels différentes », poursuit-il.

Le président du syndicat des hôteliers ajoute que le gouvernement demande désormais que d’autres hôtels servent de centres de quarantaine dans les régions. « J’ai lancé un appel à plusieurs hôteliers en attendant leurs réponses », souligne-t-il.


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Les modalités de retour des Libanais de l’étranger, en ces temps de coronavirus, n’ont pas manqué d’attirer des critiques au gouvernement, malgré le succès de l’opération : beaucoup de Libanais ont critiqué les prix des billets d’avion, les jugeant exorbitants. Mais ce n’est pas tout. Une fois arrivés au Liban, les voyageurs qui n’ont pas été testés dans le pays où...

commentaires (9)

IL ETAIT DU DEVOIR DU PAYS DE FACILITE LE RETOUR DES LIBANAIS A L'ETRANGER ET CECI A DES PRIX ABORDABLE ET DANS DES CONDITIONS VALABLE LA MEA AVAIT MEME DIT UN JOUR AVANT DE CHANGER D'AVIS RETOUR GRATUIT POUR UNE SOCIETE D'ETAT QUI FAISAIENT DES MILLIONS , METTRE QUELQUES AVIONS POUR RAMENER DU GOLF PAR EXAMPLE QUELQUES CENTAINES D E ERSONNES NE JUSTIFIE PAS DE PRENDRE SI CHER LE PRIX DU BILLET DIRE QUE CES PERSONNES NE SONT PAS RECONNAISSANTE EST RIDICULE CAR BEAUCOUP D'AUTRES PAYS ONT MEME ENVOYE DE L'ARGENT A LEURS RESSORTISSSANTS POUR POUVOIR ATTENDRE LE PROCHAIN AVION QUI LES RAMENE AU PAYS LA VERITE BRAVO AU MINISTERE DDE LA SANTE ET A CELUI DES AFFAIRES ETRANGERES ET A TOUTE L'EQUIPE D'ACCUEIL DE L'EXCELLENCE DE LEUR TRAVAIL , CELA NOUS CHANGE UN PEU DE VOIR NOS MINISTRES S'OCCUPPER DE LEUR DOMAINE PLUTOT QUE DE LA SOMME QU'ILS PEUVENT METTRE EN POCHE EN FAISANT LEUR TRAVAIL

LA VERITE

01 h 00, le 09 avril 2020

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • IL ETAIT DU DEVOIR DU PAYS DE FACILITE LE RETOUR DES LIBANAIS A L'ETRANGER ET CECI A DES PRIX ABORDABLE ET DANS DES CONDITIONS VALABLE LA MEA AVAIT MEME DIT UN JOUR AVANT DE CHANGER D'AVIS RETOUR GRATUIT POUR UNE SOCIETE D'ETAT QUI FAISAIENT DES MILLIONS , METTRE QUELQUES AVIONS POUR RAMENER DU GOLF PAR EXAMPLE QUELQUES CENTAINES D E ERSONNES NE JUSTIFIE PAS DE PRENDRE SI CHER LE PRIX DU BILLET DIRE QUE CES PERSONNES NE SONT PAS RECONNAISSANTE EST RIDICULE CAR BEAUCOUP D'AUTRES PAYS ONT MEME ENVOYE DE L'ARGENT A LEURS RESSORTISSSANTS POUR POUVOIR ATTENDRE LE PROCHAIN AVION QUI LES RAMENE AU PAYS LA VERITE BRAVO AU MINISTERE DDE LA SANTE ET A CELUI DES AFFAIRES ETRANGERES ET A TOUTE L'EQUIPE D'ACCUEIL DE L'EXCELLENCE DE LEUR TRAVAIL , CELA NOUS CHANGE UN PEU DE VOIR NOS MINISTRES S'OCCUPPER DE LEUR DOMAINE PLUTOT QUE DE LA SOMME QU'ILS PEUVENT METTRE EN POCHE EN FAISANT LEUR TRAVAIL

    LA VERITE

    01 h 00, le 09 avril 2020

  • Monsieur le libanais moyen , gros rouspéteur , éternel ràleur , qui mord la seule paume qui lui donne du pain , monsieur le libanais moyen qui ne dit jamais merci , qui veut être plus haut placé que les haut-palcés , qui rechigne et qui sait tout mieux que son voisin , une espèce en voie d'expansion , très anthipatique

    Chucri Abboud

    22 h 38, le 07 avril 2020

  • Ce soir les Libanais rapatriés sont revenus à la chaîne Lancaster dans un pays ou les tribus politiques sont toujours puissantes .

    Antoine Sabbagha

    19 h 31, le 07 avril 2020

  • Le même cas au Sénégal, l'état a réquisitionné 4 grands hôtels de la place dont 2 appartiennent à des libanais d'origine de la famille Didi . Les rapatriés sénégalais ne se sont pas plaints, les hôteliers non plus . Serait on un peuple ingérable, imbuvable , capricieux rien que parce que notre beau pays est une grosse termitière ENVAHI par des rats?

    FRIK-A-FRAK

    14 h 26, le 07 avril 2020

  • Il reste que ce propriétaire d’hôtel est un symbole exécrable de la gangrène de notre pays.

    Christine KHALIL

    13 h 05, le 07 avril 2020

  • Critiquer pour critiquer... Mr. Achkar a clarifié l affaire qui n en est pas une...Ceci dit, pour attaquer le gouvernement qui a fait un travail remarquable pour le rapatriement, on devrait demander si le petit-déjeuner proposé comprenait des œufs ? et dans l affirmative, s ils étaient brouillés ou au plat ?

    Henri NAJM

    10 h 40, le 07 avril 2020

  • SON EMINENCE GRISE BERRIOTE DANS TOUT ET PARTOUT. RIEN NE LUI ECHAPPE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 28, le 07 avril 2020

  • Pourquoi toutes ces critiques, dans le premier paragraphe??? Les prix des billets étaient connus, les conditions de rapatriement aussi: ils savaient qu'ils allaient être testés et confinés... La MEA a même baissé les prix pour les plus démunis... Au lieu d'être reconnaissants, les gens sont d'une ingratitude...

    NAUFAL SORAYA

    08 h 08, le 07 avril 2020

  • Et donc voilà M Pierre Achkar a mis au clair que le choix de l'hôtel Lancaster constituait une proposition justifiée de sa part et par ailleurs l'hôtel lui même a décidé de ne plus recevoir des rapatriés . Fallait Il en faire une histoire et des sermonades sur les réseaux sociaux . Occupons nous d'aider la population pauvre dans ces temps difficiles .

    Lecteurs OLJ 2 / BLF

    05 h 11, le 07 avril 2020

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