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Société - Éducation

Le bac français en contrôle continu pour les élèves du Liban, malgré quelques incertitudes encore

« Si les notes obtenues par les candidats au baccalauréat durant la période du soulèvement populaire ne sont pas comptabilisées, il ne restera pas beaucoup de notes sur lesquelles se baser », estime Henri de Rohan Csermak, conseiller culturel adjoint chargé de l’enseignement français au Liban, à l’ambassade de France.

Le baccalauréat et le brevet français seront validés, cette année, sur la base du contrôle continu. Photo d’illustration Bigstock

C’est sur la base du contrôle continu que le baccalauréat et le brevet français seront validés cette année au Liban à cause de la fermeture des écoles et du confinement en vigueur lié à la pandémie de coronavirus. Les épreuves finales écrites comme orales sont annulées. Les élèves seront donc évalués sur la base des notes obtenues durant leur année scolaire, à l’exception des notes obtenues durant la période d’enseignement à distance, qui crée des inégalités entre les élèves. Face aux disparités de notations entre les établissements scolaires, une commission d’harmonisation veillera, en tenant compte du livret scolaire de chaque élève. Le ministre français de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, l’a bien expliqué, vendredi dernier lors d’une conférence de presse. « Parce que nous ne pouvons garantir de façon absolue la tenue d’épreuves écrites dans le calendrier prévu, et au regard des conditions sanitaires, l’ensemble des épreuves du brevet et du baccalauréat général, technologique et professionnel sera validé en contrôle continu », a-t-il annoncé, précisant que cette décision s’applique en France comme à l’étranger. Le ministre français a souligné que cette formule a été adoptée à l’issue de « consultations » avec tous les partenaires de l’enseignement national, et avec l’accord du chef de l’État, Emmanuel Macron, et du Premier ministre, Édouard Philippe. « J’ai proposé au président et au Premier ministre des aménagements qui permettent de concilier la sécurité et la réussite future des élèves et ils ont accepté cette formule », a-t-il notamment ajouté, précisant que « face à une situation incertaine », le recours à une solution mixte qui proposait de faire passer une ou deux épreuves aux élèves a été écarté et que le reste de l’examen sera validé en contrôle continu.


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360 élèves d’établissements non homologués dans l’attente

Qu’implique cette décision pour les 2 778 bacheliers du système français au Liban pour l’année scolaire 2019-2020 ? Henri de Rohan-Csermak, conseiller culturel adjoint chargé de l’enseignement français à l’ambassade de France au Liban, explique à L’Orient-Le Jour que « cette décision s’applique sans exception à tous les établissements homologués et français de l’étranger ». Elle part « du souci d’assurer la qualité et la robustesse habituelles du bac français ». Deux points demeurent toutefois à éclaircir, partant de « la situation particulière du Liban ». La première incertitude est liée aux élèves des établissements non homologués, ou partiellement, qui sont exclus de la décision du ministre Blanquer et qui sont invités à présenter les épreuves du bac en septembre, si la situation sanitaire le permet. Sachant que le Liban compte 49 établissements homologués, dont seulement 37 jusqu’à la classe de terminale, « 2 418 élèves bénéficieront d’une évaluation sur base du contrôle continu, alors que 360 autres élèves devront attendre la session de septembre », révèle le conseiller adjoint. Cette décision ayant été mal accueillie par les établissements concernés et par les parents d’élèves qui craignent leur rejet par les universités, l’ambassade de France au Liban promet « de transmettre une note » au ministère français de l’Éducation nationale, proposant à titre exceptionnel que « les élèves des établissements libanais non homologués bénéficient eux aussi du contrôle continu ». « La réponse ne saurait tarder », espère le responsable.

L’exception libanaise

La seconde incertitude concerne « la décision du ministre français de l’Éducation nationale de ne pas comptabiliser les notes obtenues lors de l’enseignement à distance ». Sauf que l’année scolaire des élèves du Liban a été ponctuée de fermeture d’établissements pour cause d’incendies, puis de soulèvement populaire, de crise financière et enfin de coronavirus. « Les élèves du Liban ont bénéficié de l’enseignement à distance durant une importante partie de l’année scolaire », constate M. de Rohan-Csermak. « Si les notes obtenues durant cette période ne sont pas comptabilisées, il ne restera par beaucoup de notes sur lesquelles se baser », ajoute-t-il, craignant de voir « désavantagés certains élèves ayant obtenu de mauvaises notes à l’école ». Et de rappeler que le Liban qui représente le dispositif d’enseignement français à l’étranger le plus important au monde (avec 60 000 élèves dans le pays et 10 000 à l’étranger, NDLR) a traversé « des circonstances uniques au monde durant l’année scolaire 2019-2020 ».

Une situation que l’ambassade n’a pas manqué de signaler à l’Éducation nationale française, « proposant que l’enseignement à distance soit comptabilisé pour les élèves du Liban ». « C’est un problème d’équité entre le Liban et le reste du monde », estime le responsable, nombre d’écoles du nord du pays ayant totalement fermé leurs portes pendant deux mois, au moment de la “thawra”. » II faut dire aussi que le report en septembre des épreuves des institutions non homologuées, ajouté aux épreuves orales de rattrapage pour les candidats ayant obtenu au contrôle continu une moyenne entre 8 et 10/20, serait «particulièrement lourd ». « Il nécessiterait l’embauche d’enseignants en cette période de vacances d’été. » Ce qui représenterait un budget supplémentaire pour les institutions scolaires qui souffrent particulièrement de la loi 46 et de la dépréciation de la livre libanaise par rapport au dollar américain. « Dans un pays qui a beaucoup souffert des crises successives », le conseiller adjoint estime qu’il sera « difficile d’entrer dans des frais supplémentaires ».


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